14.07.2013 Views

Télécharger ce livre au format PDF - Index of

Télécharger ce livre au format PDF - Index of

Télécharger ce livre au format PDF - Index of

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

lentement et apparemment sans but vers la table du <strong>ce</strong>ntre de la piè<strong>ce</strong>, jeta un coup d’œil à<br />

la boîte en fer-blanc. Puis, prenant soin de s’assurer que personne ne la remarquait, elle<br />

saisit un tube de verre et lut l’étiquette. « Bromhydrate de scopolamine ». Elle ouvrit le tube<br />

et versa la quasi-totalité des comprimés dans la p<strong>au</strong>me de sa main. Au même moment, la<br />

porte du cabinet de travail de sir Cl<strong>au</strong>d s’ouvrit et le secrétaire, Edward Raynor, apparut. Il<br />

s’immobilisa un instant et la regarda remettre le tube en pla<strong>ce</strong> avant de repartir vers la table<br />

basse.<br />

À <strong>ce</strong> moment, venant du cabinet de travail, la voix de sir Cl<strong>au</strong>d se fit entendre. Les<br />

paroles étaient indistinctes, mais Raynor se tourna pour lui répondre :<br />

— Certainement, monsieur. Je vous apporte votre café tout de suite.<br />

Le secrétaire allait se diriger vers la table basse lorsque la voix de sir Cl<strong>au</strong>d l’arrêta :<br />

— Et la lettre pour Marshall, <strong>au</strong> fait ?<br />

— Partie <strong>au</strong> courrier de <strong>ce</strong>t après-midi, monsieur, répondit le secrétaire.<br />

— Mais, Raynor, je vous avais pourtant bien dit… Allons, revenez ici, mon garçon !<br />

tonitrua sir Cl<strong>au</strong>d depuis son cabinet de travail.<br />

— Je suis désolé, bredouilla l’infortuné secrétaire en faisant retraite vers son patron.<br />

Lucia, qui avait levé la tête dans sa direction <strong>au</strong> son de sa voix, semblait ne pas s’être<br />

aperçue que le secrétaire avait observé ses gestes. Se tournant à demi de façon à <strong>ce</strong> que<br />

Richard, son mari, ne se rende pas compte de <strong>ce</strong> qu’elle faisait, elle laissa tomber les<br />

comprimés qu’elle avait toujours à la main dans l’une des tasses de café, sur la petite table,<br />

ensuite de quoi elle se déplaça vers le devant du canapé.<br />

Le son d’un fox-trot endiablé jaillit soudain du phonographe et Barbara commença à<br />

exécuter un rapide pas de danse de son invention. Richard Amory posa le magazine dans<br />

lequel il était plongé, finit d’un trait son café, posa sa tasse sur la table du <strong>ce</strong>ntre de la piè<strong>ce</strong><br />

et rejoignit sa femme.<br />

— Je te prends <strong>au</strong> mot, lui dit-il d’une voix sourde. C’est décidé. Nous partons tous les<br />

deux.<br />

Lucia leva sur lui un regard éberlué.<br />

— Richard, murmura-t-elle faiblement, tu es sérieux ? Il serait donc envisageable que<br />

nous nous en allions d’ici ? Mais je croyais que tu avais dit… À propos, d’où… d’où est-<strong>ce</strong> que<br />

viendra l’argent ?<br />

— L’argent, <strong>ce</strong> ne sont pas les moyens de s’en procurer qui manquent, grommela Richard<br />

d’un air sombre.<br />

La voix de Lucia se fit inquiète :<br />

— Que veux-tu dire ?<br />

— Je veux dire, répondit son mari, que lorsqu’un homme est attaché à une femme comme<br />

je le suis à toi, il fera n’importe quoi. Absolument n’importe quoi ! Me comprends-tu ?<br />

— Ce genre de déclaration n’est guère flatteur pour moi, répliqua-t-elle. Cela montre<br />

seulement que tu ne me fais toujours pas confian<strong>ce</strong>, que tu te crois obligé d’acheter mon<br />

amour avec…<br />

Elle s’interrompit et tourna la tête lorsque la porte du cabinet de travail s’ouvrit et<br />

qu’Edward Raynor revint. Il se dirigea vers la table basse et prit une tasse de café tandis que<br />

Lucia changeait de pla<strong>ce</strong> sur le canapé pour s’asseoir à l’extrémité. Richard, pendant <strong>ce</strong><br />

temps, s’était dirigé d’un air m<strong>au</strong>ssade vers la cheminée où ses yeux grands ouverts<br />

semblaient fixer l’âtre vide.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!