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— Mettons, si bon vous semble, pour vol de document ? C’est à c<strong>au</strong>se de <strong>ce</strong>la, d’après<br />
mademoiselle (il désigna Barbara), qu’on m’a fait venir jusqu’ici.<br />
— Le document en question a été… rendu, objecta Richard en jetant à Barbara un coup<br />
d’œil de reproche.<br />
— Vraiment ? demanda Poirot dont le sourire se fit énigmatique.<br />
Le petit détective retint d’un coup l’attention générale. Il se dirigea vers la table <strong>ce</strong>ntrale<br />
et regarda l’enveloppe qui s’y trouvait toujours, complètement oubliée en raison du choc<br />
c<strong>au</strong>sé par la mort de sir Cl<strong>au</strong>d et de l’agitation qui s’était ensuivie.<br />
— Que voulez-vous dire ? demanda Richard.<br />
Poirot tortilla sa moustache avec emphase et chassa de sa manche un grain de poussière<br />
imaginaire.<br />
— Bah ! <strong>ce</strong> n’est guère qu’une idée qui me trotte par la tête… une idée folle, sans doute,<br />
répondit enfin le petit détective. L’<strong>au</strong>tre jour, voyez-vous, quelqu’un m’a raconté une histoire<br />
infiniment comique. Celle de la bouteille vide : tout le monde était prêt à jurer ses grands<br />
dieux qu’elle était pleine à rabord – or, vérification faite, il n’y avait rien dedans.<br />
— Désolé, mais je ne vous suis pas, gronda Richard Amory.<br />
Poirot s’empara de l’enveloppe, sur la table :<br />
— Je me demandais tout <strong>au</strong> plus…<br />
Richard lui prit l’enveloppe des mains et regarda à l’intérieur.<br />
— Elle est vide ! s’écria-t-il.<br />
Il la chiffonna, la jeta sur la table et fixa Lucia d’un regard pénétrant. Laquelle s’éloigna.<br />
— Bon, poursuivit-il sur un ton mal assuré, je suppose que nous allons devoir être fouillés<br />
et que nous…<br />
Il laissa sa phrase inachevée et regarda <strong>au</strong>tour de lui comme pour chercher conseil. Il ne<br />
lut que désarroi dans les yeux de Barbara et de sa tante, indignation dans <strong>ce</strong>ux d’Edward<br />
Raynor, affabilité un tantinet narquoise chez le Dr Carelli. Quant à Lucia, elle persistait à<br />
éviter son regard.<br />
— Cet avis qui vous fait déf<strong>au</strong>t, pourquoi ne l’ac<strong>ce</strong>pteriez-vous pas de moi, cher<br />
monsieur ? suggéra Poirot. Et si vous m’en croyez, gardez-vous de toute décision hâtive et ne<br />
faites rien jusqu’à l’arrivée du médecin. Dites-moi, fit-il en montrant la porte du cabinet de<br />
travail, où va-t-on, par là ?<br />
— Au cabinet de travail de mon père, répondit Richard.<br />
Poirot en gagna le seuil et passa la tête à l’intérieur pour jeter un coup d’œil. Puis il se<br />
retourna vers le salon, la mine satisfaite.<br />
— Bien sûr, murmura-t-il.<br />
Puis, s’adressant à Richard :<br />
— Eh bien, très cher monsieur, je ne vois plus la né<strong>ce</strong>ssité de retenir quiconque ici.<br />
Il y eut un soupir de soulagement général. Le Dr Carelli fut le premier à se mouvoir.<br />
— Il reste entendu, n’est-<strong>ce</strong> pas, fit Poirot en le regardant, que personne ne quitte la<br />
maison.<br />
— J’y veillerai personnellement, déclara Richard tandis que Barbara et Raynor partaient<br />
ensemble, suivis de Carelli.<br />
Caroline Amory s’attarda à côté du f<strong>au</strong>teuil de son frère.<br />
— P<strong>au</strong>vre cher Cl<strong>au</strong>d, se murmura-t-elle à elle-même. P<strong>au</strong>vre cher Cl<strong>au</strong>d.<br />
Poirot s’approcha :