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Lucia soupira :<br />
— Oui.<br />
— Et vous l’avez fait ? demanda Poirot, s’approchant davantage encore.<br />
— À présent, vous ne me croirez plus, murmura-t-elle en secouant la tête avec tristesse.<br />
Poirot contempla <strong>ce</strong>tte ravissante jeune femme d’un œil compatissant.<br />
— Si, si, mon enfant, assura-t-il, je peux encore vous croire. Ayez courage et faites<br />
confian<strong>ce</strong> <strong>au</strong> bon papa Hercule Poirot, d’accord ? Dites-moi juste la vérité. Avez-vous dérobé<br />
la formule de sir Cl<strong>au</strong>d ?<br />
— Non, non, je ne l’ai pas fait ! Je ne l’ai pas prise ! s’écria-t-elle avec véhémen<strong>ce</strong>. Mais<br />
c’est vrai que j’en ai eu l’intention. Carelli avait fait faire un double de la clé du c<strong>of</strong>fre d’après<br />
une empreinte que je lui ai procurée.<br />
Poirot sortit une clé de sa poche et la lui montra :<br />
— Celle-ci ?<br />
Lucia la regarda :<br />
— Oui, tout devait être facile. Carelli m’a donné <strong>ce</strong>tte clé. J’étais dans le cabinet de travail<br />
en train de m’armer de courage pour ouvrir le c<strong>of</strong>fre quand sir Cl<strong>au</strong>d est entré par surprise et<br />
m’a trouvée là. C’est la vérité, je le jure !<br />
— Je vous crois, madame, dit Poirot.<br />
Il remit la clé dans sa poche, se dirigea vers le f<strong>au</strong>teuil et s’assit. Joignant l’extrémité de<br />
ses doigts, il réfléchit un moment :<br />
— Mais pourquoi vous êtes-vous montrée si pressée d’ac<strong>ce</strong>pter l’idée de sir Cl<strong>au</strong>d de<br />
plonger la piè<strong>ce</strong> dans le noir ?<br />
— Par<strong>ce</strong> que je ne voulais pas qu’on me fouille, expliqua Lucia. Carelli m’avait passé un<br />
message en même temps que la clé, et tous deux étaient dans une poche de ma robe.<br />
— Qu’en avez-vous fait ? demanda Poirot.<br />
— Quand les lumières se sont éteintes, j’ai jeté la clé <strong>au</strong>ssi loin de moi que possible. Làbas,<br />
fit-elle en montrant la chaise sur laquelle Edward Raynor s’était assis la veille <strong>au</strong> soir.<br />
— Et le message de Carelli ? poursuivit Poirot.<br />
— Je ne savais pas quoi en faire.<br />
Elle se leva et se dirigea vers la table :<br />
— Alors je l’ai glissé entre les pages d’un <strong>livre</strong>.<br />
Elle prit <strong>ce</strong>lui qui se trouvait sur la table et commença à le feuilleter.<br />
— Oui, il est toujours là, annonça-t-elle en sortant un mor<strong>ce</strong><strong>au</strong> de papier d’entre les<br />
pages. Vous voulez le lire ?<br />
— Non, madame, il vous appartient.<br />
S’asseyant sur une chaise à côté de la table, Lucia déchira le message en mille mor<strong>ce</strong><strong>au</strong>x<br />
qu’elle enfouit dans son sac à main. Poirot la regarda faire un moment.<br />
— Encore un détail, une broutille, madame. Auriez-vous par hasard déchiré votre robe<br />
hier <strong>au</strong> soir ?<br />
— Moi ? Non ! s’étonna-t-elle.<br />
— Pendant <strong>ce</strong>s instants d’obscurité, avez-vous entendu le bruit d’un tissu qui se déchire ?<br />
Lucia réfléchit quelques secondes.<br />
— Oui, maintenant que vous en parlez, il me semble bien, articula-t-elle enfin. Mais <strong>ce</strong><br />
n’était pas la mienne. Ce devait être <strong>ce</strong>lle de miss Amory ou de Barbara.<br />
— Bon, ne nous préoccupons pas de <strong>ce</strong>la, éluda Poirot. Maintenant, passons à <strong>au</strong>tre