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— Qu’avez-vous à répondre à tout <strong>ce</strong>la, madame ?<br />
Lucia se dressa, le visage blême. Richard vint se pla<strong>ce</strong>r à son côté.<br />
— Je ne permettrai pas… commença-t-il.<br />
Japp l’interrompit :<br />
— S’il vous plaît, monsieur.<br />
Carelli reprit la parole :<br />
— Regardez <strong>ce</strong>tte créature. Nul d’entre vous ne sait qui elle est. Moi, si ! C’est la fille de<br />
Selma Gœtz. La fille d’une des plus infâmes espionnes que le monde ait connues.<br />
— Ce n’est pas vrai, Richard ! hurla Lucia. Ce n’est pas vrai ! Ne l’écoute pas…<br />
— Je vais vous briser les os ! gronda Richard à l’intention de Carelli.<br />
Japp fit un pas dans sa direction.<br />
— Du calme, monsieur, l’admonesta-t-il, du calme, je vous en prie ! Nous devons aller <strong>au</strong><br />
fond des choses.<br />
Il s’adressa à Lucia :<br />
— Alors, Mrs Amory ?<br />
Il y eut un silen<strong>ce</strong>. Puis Lucia essaya de parler.<br />
— Je… je… commença-t-elle.<br />
Elle regarda son mari, puis Poirot, et, désemparée, tendit une main implorante en<br />
direction du détective.<br />
— Ayez du courage, madame, lui conseilla-t-il. Et faites-moi confian<strong>ce</strong>. Dites-leur la<br />
vérité. Avouez-leur tout. Nous en sommes arrivés à un stade où plus rien ne sert de mentir.<br />
De gré ou de for<strong>ce</strong>, la vérité devra se faire jour.<br />
Elle eut be<strong>au</strong> lui adresser des regards suppliants, il se borna à répéter :<br />
— Courage, madame. Si, si. Montrez que vous avez du cran. Et parlez.<br />
Ayant dit, il retourna se poster près de la porte-fenêtre.<br />
Après un long silen<strong>ce</strong>, Lucia commença à parler d’une voix sourde, à peine <strong>au</strong>dible :<br />
— C’est vrai, je suis la fille de Selma Gœtz. Mais il est f<strong>au</strong>x que j’aie demandé à <strong>ce</strong>t<br />
homme de venir ici, ou que j’aie proposé de lui vendre la formule de sir Cl<strong>au</strong>d. C’est lui qui<br />
est venu me faire chanter.<br />
— Te faire chanter ! répéta Richard, abasourdi, en s’approchant d’elle.<br />
Elle se tourna vers lui et poursuivit avec fièvre :<br />
— Il m’a menacé de tout te révéler sur mes origines si je ne lui fournissais pas la formule.<br />
Mais je ne l’ai pas fait. Je crois qu’il a dû la voler. Il en a eu l’occasion, il est resté seul, làbas,<br />
dans le cabinet de travail. Et je me rends compte maintenant qu’il voulait que je boive la<br />
scopolamine pour me tuer de façon à <strong>ce</strong> que tout le monde croie que c’était moi qui l’avais<br />
dérobée. Il m’a presque hypnotisée pour que je…<br />
Elle s’effondra en sanglots sur l’ép<strong>au</strong>le de son mari.<br />
— Lucia, ma chérie ! s’écria-t-il en l’étreignant.<br />
Puis, après avoir confié sa femme à miss Amory qui s’était levée et enlaçait à présent la<br />
malheureuse pour la consoler, il s’adressa à Japp :<br />
— Inspecteur, je désire vous parler en particulier.<br />
Le policier le considéra un instant puis fit un bref signe de tête affirmatif à Johnson.<br />
— Très bien, acquiesça-t-il tandis que le jeune agent ouvrait la porte pour laisser sortir<br />
miss Amory et Lucia.<br />
Barbara et Hastings en pr<strong>of</strong>itèrent pour retourner dans le jardin par la porte-fenêtre.