Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free
Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free
Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
— Vraiment ? dis-je. C’est trop dommage.<br />
— Oui. Elle nous a vraiment aidés en ce qui concerne maman. Nous travaillons tous la journée, <strong>et</strong><br />
personne n’aurait été présent si elle avait eu un nouveau malaise<br />
— Dieu nous en préserve.<br />
Katie continue sur le suj<strong>et</strong> <strong>et</strong> je culpabilise encore davantage.<br />
En ce moment, je ne travaille plus la journée. Si je vivais ici à Brookside, je pourrais passer du<br />
temps auprès de ma mère.<br />
Mais tu ne vis pas ici à Brookside… tu te souviens ?<br />
Oui, mais <strong>et</strong> si — Dieu nous en préserve — quelque chose arrivait à ma mère ? N’éprouverais-je<br />
pas de regr<strong>et</strong>s ? Me reprocherais-je d’avoir déménagé à l’autre bout de l’Etat ?<br />
Une partie de moi trouve ces pensées ridicules. Les enfants sont censés grandir, couper le cordon <strong>et</strong><br />
vivre leur vie, non ?<br />
Mais dans ma famille, personne ne s’est jamais réellement comporté ainsi. Mes frères <strong>et</strong> sœurs<br />
adultes comptent tous les uns sur les autres, <strong>et</strong> sur mes parents. Leurs vies sont tellement imbriquées que<br />
je m’émerveille parfois qu’ils ne vivent pas tous carrément sous le même toit.<br />
Et chaque fois que je viens leur rendre visite, je replonge dans l’état d’esprit Spadolini dans toute sa<br />
splendeur — nostalgie <strong>et</strong> culpabilité incluses.<br />
Je reporte mon attention sur ma mère qui, à part une légère pâleur, semble pareille à elle-même.<br />
Quand je l’ai vue apparaître sur les marches avec son tablier taché de sauce, je l’ai serrée dans mes<br />
bras plus fort que jamais <strong>et</strong> j’ai dû refouler mes larmes.<br />
Maintenant, en la regardant parler avec Wilma, je me dis qu’elle va très bien.<br />
Je le crois de tout mon cœur…<br />
Jusqu’à ce que Mary B<strong>et</strong>h m’entraîne dans la cuisine, où des casseroles mijotent sur le feu <strong>et</strong> des<br />
p<strong>et</strong>its plats réchauffent dans le four.<br />
— Tracey… maman est malade.<br />
Mon sang se fige dans mes veines.<br />
— Qu’est-ce que c’est ? Le cancer ?<br />
— Non…<br />
— Le cœur ?<br />
— Non. Les résultats de ses examens sont revenus…<br />
Oh, non. Oh, mon Dieu ! S’il vous plaît, faites que rien n’arrive à ma mère.<br />
Je me prépare.<br />
— Il semblerait qu’elle souffre d’un diabète de type 2, déclare Mary B<strong>et</strong>h avec gravité.<br />
Je ne sais pas trop si je dois me montrer inquiète ou soulagée. Diabète ne sonne pas comme une<br />
condamnation à mort immédiate. Mais je sais très bien que ce n’est pas une bonne chose.<br />
— Qu’est-ce que cela signifie ?<br />
Mary B<strong>et</strong>h m’explique : cela signifie en gros que l’organisme de ma mère ne produit pas assez<br />
d’insuline, ce qui cause un engorgement de glucose dans son sang. A la longue, cela peut provoquer de<br />
sérieuses complications. Pour l’instant, le médecin a demandé à ma mère de perdre du poids, de modifier<br />
son alimentation, de se reposer davantage <strong>et</strong> de faire de l’exercice.<br />
— Qu’a-t-elle dit ?<br />
— Elle a traité le médecin de jeune niais.<br />
Oy.<br />
C’est ma mère tout craché. Elle déteste les médecins. Mon père <strong>et</strong> elle pensent que ce sont tous des<br />
charlatans. Dans leur univers, tout se guérit avec quelques prières, du bouillon de poule ou un peu de<br />
whisky.<br />
— Maman est décidée à ne rien changer, soupire Mary B<strong>et</strong>h. Elle a passé la journée d’hier à