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Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

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m’encourage à verbaliser mes craintes parce que cela m’est bénéfique.<br />

— Je croyais que ton psy disait que tu souffrais d’angoisses existentielles.<br />

— Ça, c’est mon psychiatre, le Dr Dre.<br />

— Le rappeur ?<br />

— Non, le docteur. Il s’appelle Andre. Diminutif Dre, Mais je parlais de ma psychothérapeute,<br />

Soosan. Avec deux o.<br />

Evidemment. Il n’y a que Raphael pour confier son bien-être mental à un psy au nom de rappeur <strong>et</strong><br />

une Soosan sans u.<br />

— Donc maintenant, tu as deux psys ?<br />

Il hésite.<br />

— Attends, tu en as davantage ?<br />

— Seulement trois, si tu comptes Jamboree.<br />

— Quoi ? Qui ? Qui est Jamboree ?<br />

— C’est ma thérapeute cognitive alternative qui m’aide à me débarrasser de l’hippophobie que j’ai<br />

déclenchée à l’âge adulte.<br />

Je ne devrais pas poser la question.<br />

Je sais que je ne devrais pas poser la question.<br />

Je sais que poser la question va nous conduire à je ne sais quelle digression ridicule typique de<br />

Raphael.<br />

Mais cela vaut mieux que de discuter de mon départ de Manhattan.<br />

— Hippophobie, Raphael ? Ça consiste en quoi ? Une peur aiguë des hippopotames ?<br />

— Tracey, je t’en prie ! Pourquoi aurais-je peur des hippopotames ?<br />

Il roule des yeux comme s’il n’avait jamais rien entendu de plus ridicule de sa vie.<br />

— Non, je suis désolée. Alors de quoi s’agit-il ?<br />

— D’une peur aiguë des chevaux.<br />

— Ah.<br />

Je hoche la tête <strong>et</strong> avale une longue gorgée de ma sangria, m’exhortant intérieurement à laisser<br />

tomber le suj<strong>et</strong>. Maintenant. Avant que les choses ne s’enveniment.<br />

Je prends une bouchée d’un toast surmonté d’un œuf de caille frit <strong>et</strong> d’une saucisse espagnole, ce qui<br />

devrait améliorer mon teint. Je me suis réveillée avec un bouton en pleine éruption sur le menton.<br />

Raphael l’a évidemment remarqué à la seconde où il m’a vue <strong>et</strong> m’a présenté ses condoléances,<br />

accompagnées de claquements de langue désapprobateurs.<br />

— Donc, tu suis une thérapie cognitive alternative pour soigner une peur aiguë des chevaux, finis-je<br />

par dire.<br />

— Oui.<br />

— Mais tu vis à Manhattan. Ce n’est pas comme si tu habitais une ferme du Kentucky.<br />

— On trouve des chevaux à Manhattan, Tracey, répond-il avec indignation. La Police Montée, les<br />

calèches dans le parc <strong>et</strong>…<br />

— Raphael, tu es sérieux ? Tu as peur des chevaux ?<br />

— Oui, <strong>et</strong>, Tracey, s’il te plaît ne me tourne pas en ridicule à cause d’une phobie à laquelle je ne<br />

peux rien. Tu vois ? C’est exactement ce dont je parle.<br />

— De quoi parlons-nous ?<br />

— Les choses ont changé entre nous. Maintenant que tu m’as abandonné, tu ne me connais même<br />

plus.<br />

— Bien sûr que si, je te connais. Je te connais depuis des années. Et je ne t’ai pas abandonné, j’ai<br />

juste déménagé.<br />

— Les gens évoluent sans cesse, Tracey. J’ai l’impression que tu ne connais pas celui que je suis

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