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Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

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— Non. Et toi ?<br />

— Non. Peut-être qu’il me manquera en août. Mais c’est sympa de dormir les fenêtres ouvertes.<br />

— Oui, ce serait encore plus sympa si nous étions dans notre propre lit en haut.<br />

— Je sais. Je suis désolée.<br />

Mamie <strong>et</strong> Kate dorment dans notre lit, <strong>et</strong> Stefania au bout du couloir sur le matelas pneumatique<br />

colmaté au ruban adhésif, Katie à ses côtés, dans le lit pliant que Kate a eu la présence d’esprit<br />

d’apporter.<br />

— Kate sait que Stefania n’est pas une fille au pair, n’est-ce pas ? a demandé Jack quand il a<br />

découvert les dispositions prises.<br />

— Bien sûr qu’elle le sait. Mais Stefania est la seule qui parvienne à faire cesser les pleurs de<br />

Katie. Reconnais que Stefania ne semble pas s’en formaliser. En fait, je pense qu’entre les trois<br />

compagnes de chambre possibles, elle a écopé du meilleur plan.<br />

Kate a bu de la bière jusqu’à ce que son chagrin devienne brumeux <strong>et</strong> a fini par s’écrouler dans un<br />

lit — le nôtre — un peu après minuit. Quant à Mamie — eh bien, c’est Mamie. Elle avait une abondance<br />

de conseils en stock pour tout le monde — sur les ruptures, la décoration, les enfants en bas âge. Elle m’a<br />

même donné des tuyaux sur la recherche d’emploi. J’ai préféré ne pas répondre, comme d’habitude. Dieu<br />

merci, Kate était trop soûle pour absorber autre chose que de l’alcool parce que, en bref, Mamie lui a<br />

conseillé de rentrer chez elle auprès de son mari infidèle <strong>et</strong> de fermer les yeux.<br />

— Combien de temps va rester tout ce p<strong>et</strong>it monde ? demande Jack, changeant de position avec un<br />

grognement, ce qui me force à déplacer ma tête sur le vieil oreiller mince <strong>et</strong> mou.<br />

— Mamie <strong>et</strong> Stefania prennent l’avion samedi matin. Kate <strong>et</strong> Katie… qui sait ?<br />

— Donc nous ne récupérerons pas notre lit avant presque une semaine ?<br />

— Au moins. Désolée.<br />

Jack soupire dans le noir.<br />

Puis il se souvient.<br />

— Oh ! J’allais oublier de te dire. Raphael a appelé un peu plus tôt. Il a dit qu’il a essayé de te<br />

joindre sur ton portable plusieurs fois, mais qu’il n’obtenait que ta messagerie.<br />

— J’ai dû l’éteindre pendant que je conduisais.<br />

Je décide de ne pas préciser que c’était parce que sa mère me rendait folle avec son téléphone. Ou<br />

me rendait folle tout court.<br />

— Tu as expliqué à Raphael que j’étais partie ?<br />

— Oui. Il a paru agacé que tu ne l’aies pas prévenu. Je lui ai expliqué que c’était un voyage imprévu<br />

parce que ta mère était malade. Il a paru encore plus énervé que tu ne lui aies pas parlé de ça non plus.<br />

— Il est tellement égocentrique.<br />

— C’est Raphael.<br />

Je soupire. Pour être honnête, il faut avouer qu’à une époque, Raphael aurait été averti du moindre<br />

de mes déplacements. Nous nous téléphonions chaque fois que se produisait dans la journée quelque<br />

chose sortant de l’ordinaire. Je me rends compte maintenant que je ne l’ai pas appelé quand j’ai eu besoin<br />

d’aide pour le canapé, ni quand j’ai appris que ma mère était aux urgences, ni quand je me suis fait<br />

licencier.<br />

Pourquoi ? N’est-ce pas à ça que servent les amis ? Ne sont-ils pas censés se soutenir mutuellement<br />

dans les meilleurs moments comme dans les pires ?<br />

Non. Ça, c’est le conjoint.<br />

On ne s’engage pas solennellement, officiellement, légalement envers ses amis. Les amis ont le droit<br />

de vous quitter, sans signer le moindre papier, même pas un constat à l’amiable.<br />

Les amis vont <strong>et</strong> viennent. C’est douloureux, mais c’est une réalité de l’existence.<br />

J’ai toujours été persuadée que mes amis constituaient une exception, mais peut-être me trompais-je.

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