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Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

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Mais il ne comprend pas.<br />

Devant ma moue boudeuse, il se défend :<br />

— J’ignorais que tu rêvais de faire pousser des plantes.<br />

Pour être franche, moi aussi. Il s’agit d’un phénomène assez récent. Un instinct maternel sublimé,<br />

peut-être. A moins que ce ne soit la vue de tout ce béton qui ait déclenché en moi le besoin de planter des<br />

graines <strong>et</strong> les regarder pousser. Ou bien j’ai simplement la nostalgie de chez moi, de ma mère <strong>et</strong> des<br />

salades de tomates de mon enfance.<br />

— Je dois avoir hérité de la main verte de ma mère.<br />

Jack n’a pas l’air convaincu.<br />

— … Nous sommes siciliens quand même.<br />

A propos de ma mère…<br />

Quand je lui ai parlé l’autre soir, elle ne m’a pas semblé en si bonne forme <strong>et</strong> elle a admis ne pas se<br />

sentir très bien.<br />

Je ne suis pas du genre à m’inquiéter…<br />

D’accord, je suis du genre à m’inquiéter, mais d’habitude pas au suj<strong>et</strong> de ma mère, qui est<br />

invincible.<br />

Mais depuis c<strong>et</strong>te conversation, je ne me sens pas tranquille. Il faut vraiment que je me rende à<br />

Brookside dès que possible, afin de constater par moi-même son état de forme.<br />

Même si je suis certaine à cent pour cent qu’elle se porte comme un charme, mais…<br />

— Alors tu vas planter un jardin, hein ? sourit Jack.<br />

— Oui, <strong>et</strong> ne te moque pas de moi.<br />

— Je ne me moque pas. Je t’imagine sous le soleil, en train de ramasser les tomates. Je trouve ça<br />

mignon. Viens là.<br />

Il m’attire dans ses bras <strong>et</strong> presse son front contre le mien.<br />

Je ris.<br />

— Que fais-tu ?<br />

— Tu ne veux pas te reposer un peu de l’opération désengorgement ? Notre lit est toujours là, n’estce<br />

pas ? Tu ne l’as pas fichu à la poubelle ?<br />

— Non.<br />

Au moins Jack <strong>et</strong> moi nous accordons sur ce suj<strong>et</strong> — les meubles sont essentiels.<br />

C’est sur la définition du mot meuble que nous rencontrons des problèmes.<br />

Moi, j’entends par « meuble » tout ce qui est fabriqué de bois. Comme notre lit en chêne, mon<br />

premier achat important d’adulte, réalisé lors de mon premier été à New York, à l’époque où j’étais<br />

célibataire.<br />

Jack inclurait le plastique (comme les cageots empilés qui lui servent de table de nuit), le<br />

caoutchouc (un matelas gonflable, peut-être bien troué) <strong>et</strong> le carton-pâte (le placard à CD sus-mentionné<br />

qu’il s’est procuré chez Wal-Mart), toutes choses que j’ai prévu de fourrer dans la benne à ordures p<strong>et</strong>it à<br />

p<strong>et</strong>it dans la journée.<br />

— Viens…<br />

Jack me tire par la main vers la chambre.<br />

— Et Buckley ?<br />

— Quoi Buckley ?<br />

— Il doit passer.<br />

— Oui, mais il ne peut pas entrer sans que nous soyons prévenus, fait remarquer Jack.<br />

Il a raison.<br />

Le dispositif de sécurité de l’immeuble est vraiment un plus. Quand nous aurons emménagé dans<br />

notre maison, n’importe qui pourra nous espionner par notre fenêtre.

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