Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free
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Il s’interrompt brusquement. Une étrange lumière a empli le salon, se déversant à travers les<br />
fenêtres, dépourvues de stores, de rideaux ou double-rideaux.<br />
— Qu’est-ce que c’est que ça ? dis-je.<br />
La première chose qui me vient à l’esprit est une tentative d’enlèvement par les extraterrestres,<br />
possibilité qui ne m’a jamais effleurée à New York.<br />
Sérieusement, où une soucoupe volante atterrirait-elle dans Manhattan ?<br />
Mais ici en banlieue, l’espace ne manque pas. Et moins de gens sont susceptibles d’entendre les cris<br />
des victimes. Ma toute première nuit en banlieue va me voir, d’une seconde à l’autre, transportée à bord<br />
d’une soucoupe volante par un halo de lumière, ce qui m’ennuierait vraiment, mais au train où vont les<br />
choses, serait-ce vraiment surprenant ?<br />
— C’est une voiture.<br />
Jack s’est levé pour regarder à la fenêtre.<br />
— La voiture de ma mère.<br />
Un nouveau jeu de lumières inonde la pièce.<br />
— Et voici Bob <strong>et</strong> Kathleen, ajoute Jack.<br />
— Quoi ? Ils sont là ? Tous ? Les jumelles ?<br />
Il hoche la tête.<br />
Franchement, je préférerais être kidnappée par les extraterrestres.<br />
— Pourquoi ne m’as-tu pas dit qu’ils venaient ? dis-je en me levant.<br />
Je tente d’épouss<strong>et</strong>er les traces laissées par le siège sur mon jean élimé, maintenant couvert d’une<br />
crasse joliment assortie à mon T-shirt trempé de larmes.<br />
— Tu plaisantes ? Je ne savais pas qu’ils venaient !<br />
— Toc-toc ! lance gaiement Wilma à travers la porte.<br />
D’habitude je déteste quand les gens disent « toc-toc ».<br />
Mais j’adore Wilma, alors je réponds gaiement :<br />
— Entrez !<br />
Même si la dernière chose dont j’ai envie à ce moment précis est de recevoir des invités.<br />
Mais après tout, c’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons déménagé en banlieue, non ?<br />
Nous rapprocher de la famille.<br />
Donc, les voilà au compl<strong>et</strong>, se déversant par notre porte <strong>et</strong> louvoyant entre nos cartons : Wilma<br />
munie d’un énorme bouqu<strong>et</strong> de fleurs ; Bob en costume du bureau ; Kathleen, vêtue de sa pâleur de femme<br />
fragile <strong>et</strong> épuisée ; <strong>et</strong> les espiègles jumelles de la pub chewing-gum. Qui, quand Wilma le leur ordonne,<br />
nous embrassent, avant de demander si elles peuvent regarder un truc nommé Le dernier Mimzy à la télé.<br />
— Nous ne serons pas connectés au câble avant la semaine prochaine, dis-je.<br />
— Mais il faut qu’on voie la fin du dernier des Mimzy ! Maman a dit qu’on pourrait la regarder ici !<br />
— Je suis désolée, les mômes, dis-je, avant de me souvenir que Kathleen déteste qu’on les appelle<br />
ainsi.<br />
Ce sont des enfants, a-t-elle pour habitude de corriger les gens.<br />
Ce à quoi j’ai envie de répondre : « Félicite-toi qu’on les appelle des mômes, des gosses ou des<br />
gamines. Cela pourrait être bien pire. »<br />
Ces sales p<strong>et</strong>ites pestes — vous voyez ? — me fusillent d’un même regard, puis disparaissent dans<br />
la pièce voisine comme si elles se trouvaient chez elles.<br />
— C<strong>et</strong> endroit est tout simplement charmant ! déclare Wilma en examinant les lieux.<br />
En ce moment, c’est tellement peu charmant que je ne sais pas trop si j’ai envie de la serrer dans<br />
mes bras ou de la gifler, façon Cher.<br />
— Qu’est-il arrivé à votre canapé ?<br />
C’est évidemment la première chose qui a sauté aux yeux de Bob qui fait déjà l’inspection.