Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

— Tu veux t’asseoir ?
Pas là.
Ni nulle part ailleurs. Il est tard et tout ce que je désire, à ce moment précis, c’est aller me coucher.
Avec mon mari. Mais je crains que cela ne risque pas d’arriver avant minuit.
— Non, merci, dis-je. Je vais me coucher dans une minute. J’ai eu une longue journée.
J’embrasse Jack sur le sommet du crâne.
— Puisque que tu es là, me lance Mitch, tu n’aurais pas vu le suspensoir de Jack ?
Le suspensoir ? Cette horrible chose qui maintient et protège les parties génitales des sportifs ?
— Euh… non ?
— Zut, qu’est-ce que tu en as fait, mec ? demande Mitch à Jack qui hausse les épaules.
Mitch se tourne vers moi.
— Il n’arrive pas à le trouver, m’explique-t-il.
Sans blague.
— On avait prévu de jouer au racquetball, mais Jack craint d’avoir les couilles qui se baladent dans
tous les sens, poursuit Mitch sans l’ombre d’un froncement de sourcils.
— C’est compréhensible.
Intérieurement, je suis effarée. Et remarque que Jack ne prête pas la moindre attention à cette
conversation.
— Alors nous avons renoncé au racquetball, et nous avons atterri ici, conclut Mitch.
— Oui, dis-je. Vous avez atterri ici. Pas de bol.
Il acquiesce, pensant que mon « pas de bol » s’applique au suspensoir disparu.
J’ébouriffe les cheveux de Jack pour attirer son attention.
— Que se passe-t-il avec Kate ? demande-t-il, les yeux rivés à l’écran.
Si Mitch ne se trouvait pas dans les parages, je lui raconterais tout. En fait, j’aimerais que Mitch ne
soit pas là afin de pouvoir tout lui dire, parce que je me sens complètement déprimée.
— Elle voulait fêter l’achat de la maison avec moi.
— Vraiment ? Je croyais t’avoir entendue dire que quelque chose n’allait pas. J’ai cru que tu allais
rentrer et m’apprendre que Billy la trompait ou un truc de ce genre.
— Pour quelle raison as-tu cru une chose pareille ?
Ma voix aiguë semble peu naturelle.
Jack hausse les épaules, fixant toujours la télévision, mes yeux globuleux.
— Sans raison.
— Il doit exister une raison.
Avec un soupir, il s’empare de la télécommande du magnétoscope et arrête l’image au milieu d’un
tir.
— Hé ! hurle Mitch.
Je lui dirais bien de rentrer chez lui regarder sa propre télé, mais je m’abstiens.
Je l’ignore et m’adresse à Jack.
— Tu savais que Billy avait une liaison ?
Oups.
— Billy a une liaison ?
Je jette un œil à Mitch qui suit la conversation en mâchonnant du pop-corn comme s’il se trouvait au
premier rang d’une salle de multiplex.
— Je n’ai pas dit que Billy avait une liaison, dis-je. C’est toi qui l’as dit.
— Non, c’est toi.
— Non, ce n’est pas moi.
Heureusement que l’enregistreur de conversations, qui permettrait à Jack de rembobiner et se