Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free
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— Nous déménageons ici pour échapper à Mitch ?<br />
— Non !<br />
Pas seulement à Mitch. Aux rats, aux cafards, aux dingues du cirque <strong>et</strong> à l’Emmerdeur Public.<br />
Surtout à l’Emmerdeur Public.<br />
Et à Mitch.<br />
— Nous ne déménageons pas pour échapper à quoi que ce soit, dis-je à Jack. Il s’agit plutôt de nous<br />
diriger vers autre chose. La phase suivante de notre existence. Une maison, des voisins, des enfants…<br />
— Tu veux un bébé ?<br />
— Pas maintenant ! dis-je, exaspérée. Mais un jour, oui. Quand nous serons installés dans la vie.<br />
Quand le moment sera venu. Un jour, nous nous réveillerons <strong>et</strong> nous saurons que le temps est venu.<br />
Exactement comme nous avons réalisé un jour que le moment était venu d’ach<strong>et</strong>er une maison.<br />
Verna — toujours silencieuse — sort son téléphone portable de son joli p<strong>et</strong>it kilt vert, qui paraîtrait<br />
vaguement ridicule sur n’importe qui d’autre que Verna, un joueur de cornemuse ou une major<strong>et</strong>te.<br />
Elle l’ouvre <strong>et</strong> consulte ses appels — ou du moins fait semblant —, avant de lever les yeux sur nous.<br />
— J’ai un coup de fil à passer. Si cela ne vous ennuie pas, je vais vous laisser quelques minutes.<br />
Nous lui assurons que cela ne nous ennuie pas. Je doute que ce soit la vérité. Mon idée est que<br />
Verna sent une commission à portée de main <strong>et</strong> a décidé de nous laisser discuter le délicat aspect<br />
financier en privé.<br />
A la minute où la porte se referme derrière elle, je lance à Jack :<br />
— Il nous faut c<strong>et</strong>te maison. Je l’adore. Pas toi ?<br />
— C’est une belle maison. Mais en partant ce matin, je ne pensais pas que nous allions nous j<strong>et</strong>er<br />
sur la première maison que nous allions visiter.<br />
— Ce n’est pas la première maison que nous visitons.<br />
— D’accord, la quatrième.<br />
— La sixième.<br />
— Qui achète la sixième maison qu’il a visitée ?<br />
— Qui refuse d’ach<strong>et</strong>er la sixième maison qu’il a visitée, même si elle est parfaite, parce qu’il<br />
pense qu’il devrait en visiter une centaine de plus ?<br />
— Je n’ai pas parlé d’une centaine. Et puis elle n’est pas si parfaite que ça, Tracey.<br />
— Non, je sais. Elle nécessite des travaux…<br />
— Et comme je suis très bricoleur, j’imagine que c’est moi qui vais les exécuter ? demande-t-il d’un<br />
ton sec.<br />
— Ecoute, je sais que tu n’es pas…<br />
— Pas quoi ?<br />
Il semble blessé.<br />
— Jack, je voulais dire que tu n’es pas bricoleur.<br />
— Je ne serais pas aussi catégorique. Je n’ai pas beaucoup d’expérience, c’est tout.<br />
Psst. Croyez-moi. Il est nullisime ! Savez-vous combien de temps il lui a fallu pour monter un<br />
placard à C.D. en contreplaqué ach<strong>et</strong>é chez Wal-Mart ?<br />
— Eh bien, dis-je gaiement, c’est parfait. Si nous ach<strong>et</strong>ons c<strong>et</strong>te maison, tu accumuleras un maximum<br />
d’expérience.<br />
— Je ne crois pas que je devrais m’exercer sur une vraie maison, Tracey. Pourquoi ne pas<br />
commencer p<strong>et</strong>it ? Avec une maison pour les oiseaux, par exemple ?<br />
— Cesse de plaisanter, Jack. Je suis très sérieuse.<br />
— Moi aussi. Je n’ai aucune idée de la façon d’abattre un mur. Ou même de fabriquer une étagère.<br />
— Comment serait-il difficile d’abattre un mur ?<br />
Sans rire. Il suffit de se procurer une masse <strong>et</strong> de la balancer dans le mur, non ?