Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free
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7<br />
— Allô ?<br />
Comme d’habitude, ma mère a décroché le téléphone dès la première sonnerie.<br />
— Allô, c’est moi.<br />
— Stefania !<br />
Du moins j’ai cru que c’était ma mère qui avait décroché le téléphone.<br />
— Maman ?<br />
— Mary B<strong>et</strong>h ?<br />
Okay, c’est bien ma mère. Mary B<strong>et</strong>h est ma sœur aînée. Ma mère <strong>et</strong> elle se téléphonent au moins<br />
trois ou quatre fois par jour bien qu’elles habitent à quelques rues l’une de l’autre.<br />
Mais qui diable est Stefania ?<br />
— Non, maman, c’est moi ! Tracey.<br />
— Tracey ! Je savais bien que tu allais appeler ! Tu vois, Frank, lance-t-elle à mon père qui, de<br />
toute évidence, n’est pas très loin.<br />
Etrange à c<strong>et</strong>te heure, un jour de semaine.<br />
— Que t’avais-je dit ? Tracey nous appelle pour nous souhaiter une bonne Saint-Joseph !<br />
Oh, oh, nous y revoilà.<br />
Sommes-nous le 19 mars ?<br />
Je j<strong>et</strong>te un œil sur la date du e-mail envoyé par Kate. Et oui, 19 mars, c’est ça. La Saint-Joseph. Pas<br />
étonnant que mon père se trouve à la maison à c<strong>et</strong>te heure un jour de semaine — il est presque midi —, il<br />
va falloir que je fasse court. J’ai un déjeuner d’affaires dans la salle de conférences du huitième étage.<br />
— Papa prétendait que tu n’appellerais pas, annonce ma mère d’un ton suffisant. Il était justement en<br />
train de dire qu’à New York, les gens ne fêtent même pas la Saint-Joseph.<br />
Je ne peux pas parler au nom des huit millions d’autres New-Yorkais, mais moi, par exemple,<br />
j’avais totalement oublié la grande occasion Spadolini la plus importante, tout de suite après Noël.<br />
— On le fête certainement, maman. Beaucoup d’Italiens vivent ici, tu sais ? Nous avons même un<br />
quartier nommé la P<strong>et</strong>ite Italie.<br />
— Une Italie en toc, rétorque-t-elle d’un ton plutôt sec.<br />
Je me mords la langue. Elle est irritable parce que je vis à six cents kilomètres de distance. Elle ne<br />
s’est pas encore remise du fait que je me sois envolée du nid pour atterrir à l’autre bout de l’Etat. Le reste<br />
de la famille vit religieusement à portée de voix.<br />
Je sais que ma mère entr<strong>et</strong>ient l’espoir secr<strong>et</strong> que je vais r<strong>et</strong>rouver mon bon sens <strong>et</strong> rentrer à la<br />
maison, Jack sur mes talons. Rien ne la rendrait plus heureuse que nous voir nous installer à Brookside.<br />
Qu’est-ce qui a bien pu me pousser à croire que c’était une bonne idée de l’appeler pour lui