14.07.2013 Views

Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

Talons aiguilles et peinture fraîche (Harlequin Red Dress Ink) - Free

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Je souhaiterais qu’il parle d’un ton plus déterminé.<br />

— … Ecoute, je te prom<strong>et</strong>s qu’une fois à la maison, après avoir regardé le match, nous prendrons le<br />

temps de réfléchir tranquillement afin de décider si nous pouvons nous perm<strong>et</strong>tre d’ach<strong>et</strong>er c<strong>et</strong>te maison<br />

<strong>et</strong> quel prix proposer. D’accord ?<br />

— D’accord. Mais nous pouvons nous perm<strong>et</strong>tre de l’ach<strong>et</strong>er. Tu te souviens ? Je suis allée voir la<br />

banque qui…<br />

— … a donné son accord. Je sais. Mais la banque ne sait pas tout de nous.<br />

Je n’ose pas le lui dire, mais presque. En tout cas maintenant.<br />

L’appartement de Wilma est ravissant, mais m’attriste toujours un peu. Il est envahi des obj<strong>et</strong>s qui<br />

lui ont été attribués lors du divorce. S’y entassent meubles élégants, obj<strong>et</strong>s d’art <strong>et</strong> antiquités qui autrefois<br />

décoraient la demeure de Bedford. Ici, ils semblent déplacés. Un peu comme mon amie Kate semblait<br />

déplacée chez Targ<strong>et</strong> le jour où je l’ai traînée dans ce magasin bon marché, vêtue de Chanel des pieds à<br />

la tête, lors d’une excursion à Jersey.<br />

Suivant les règles tacites de la maison, Jack <strong>et</strong> moi ôtons nos chaussures à la porte <strong>et</strong> les<br />

abandonnons sur le tapis, aux côtés d’une adorable paire de tennis roses <strong>et</strong> d’une paire de mocassins<br />

boueux dont la présence ne peut signifier qu’une chose : nos nièces Ashley (adorables chaussures roses<br />

assorties à son adorable prénom <strong>et</strong> son adorable frimousse) <strong>et</strong> Beatrice (mocassins boueux assortis à…<br />

vous me suivez) ne sont pas loin.<br />

Ciel, quelle surprise !<br />

Les jumelles sont les filles de la sœur de Jack, Kathleen, créature fragile, mère au foyer employant à<br />

plein temps une nounou à domicile, qui fonce se coucher au moindre soupçon d’ongle cassé ou de<br />

syndrome pré-menstruel. Je parle de Kathleen, pas de la nounou, qui n’a jamais souffert de syndrome prémenstruel<br />

une seconde de sa vie puisqu’il s’agit d’un homme. Dans leur enclave de banlieue dont les<br />

habitants fonctionnent par mimétisme, les nounous au masculin font fureur.<br />

Quand elle a engagé une nounou masculine — qui s’appelle Sam —, Kathleen n’a cessé de rabâcher<br />

combien le contact d’un modèle masculin allait enrichir les filles.<br />

Question : « Kathleen, ton mari, Bob, c’est quoi, un zombie ? »<br />

Deuxième question : « Kathleen, est-il vrai que tu as viré ta dernière nounou, Lupe, parce qu’elle<br />

était canon <strong>et</strong> aimait repasser toute nue ? »<br />

(Ne me demandez pas comment je le sais, je le sais, c’est tout, d’accord ?)<br />

Heureusement, mon beau-frère, Bob St. James, est un mari aimant, fidèle, qui jamais, au grand<br />

jamais, n’entamerait une liaison passionnée avec une brûlante señorita qui fait son repassage toute nue<br />

sous son toit d’ardoises récemment refait pour plus de cent cinquante dollars le mètre carré.<br />

(Je vais vous dire comment je le sais. Bob me l’a dit. En passant, comme un détail sans importance.)<br />

Bref, n’importe qui peut constater qu’après toutes ces années, Bob reste fou de sa femme <strong>et</strong> qu’ils<br />

sont faits l’un pour l’autre. Enfin n’importe qui d’autre que Kathleen le remarquerait. Elle manque de<br />

confiance en elle <strong>et</strong> est convaincue qu’elle est mariée à un mec torride à qui aucune femme ne saurait<br />

résister.<br />

Kathleen représente l’anti-Connie Spadolini. Ma mère est la reine des femmes au foyer.<br />

Kathleen elle… ne l’est pas. Elle ne travaille pas <strong>et</strong> emploie une nounou à domicile mais ne cesse<br />

de laisser ses jumelles de sept ans sur le paillasson de sa mère.<br />

Pour être honnête, cela ne semble pas gêner Wilma. Elle adore les deux gamines, qu’elle exhibe<br />

dans la résidence avec fierté <strong>et</strong> présente comme « son p<strong>et</strong>it ange en double ». Peu importe qu’elles soient<br />

plus infernales qu’angéliques <strong>et</strong> ne se ressemblent pas pour deux sous.<br />

Il faut avouer que les gamines n’avaient pas la moindre chance.<br />

Enfin, Ashley a peut-être eu une chance. Elle a été baptisée en hommage à l’une des célèbres<br />

jumelles Olsen, (au début j’ai cru à une plaisanterie de Jack, mais malheureusement pas du tout) <strong>et</strong> semble

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!