Prince Vladimir Ghika Ambassadeur de Dieu - Remus Mircea Birtz ...
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premières que les Roumains faisaient dans les archives vaticanes,<br />
car un Roumain <strong>de</strong> Transylvanie, Jean Ar<strong>de</strong>leanu, avait publié <strong>de</strong>s<br />
documents tirés <strong>de</strong>s archives romaines, bien avant les travaux du<br />
<strong>Prince</strong> <strong>Ghika</strong>.1 Mais c’est lui qui fut le premier à commencer les<br />
recherches systématiques et c’est lui qui a indiqué à l’historiographie<br />
roumaine les larges perspectives qu’offrent ces archives pour la<br />
connaissance <strong>de</strong> l’histoire roumaine – comme nous le verrons plus<br />
loin.<br />
L’amour <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s n’a pas étouffé chez le <strong>Prince</strong> <strong>Vladimir</strong> <strong>Ghika</strong><br />
l’amour du prochain. Au contraire, il l’a ravivé. Ses visites aux<br />
mala<strong>de</strong>s, en compagnie <strong>de</strong> sa mère, continuèrent.<br />
Il y a fit même le premier apprentissage <strong>de</strong> «soignant», en vue <strong>de</strong><br />
ses projets pour l’avenir.2 Car dès lors il concevait <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> projets<br />
d’action <strong>de</strong> charité pour la Roumanie. Son rêve <strong>de</strong>vait être <strong>de</strong><br />
«donner à un pays qui l’attend, la bénédiction <strong>de</strong> la charité du<br />
Christ».3 Il parle mêmeau Saint Père Pie X <strong>de</strong> ses projets, et le<br />
Souverain Pontife voulu bien «les apercuver et leur assurer toutes<br />
les facilités qui dépendraient <strong>de</strong> lui».4<br />
Il savait que le patriotisme <strong>de</strong> certains historiens rumains orthodoxes<br />
s’éffarouchait lorsqu’ils avaient à constater ces faits, mais il avait confiance<br />
que grâce aux jeunes historiens <strong>de</strong> valeur alors en Roumanie les textes<br />
verraient le jour, les faits seraient connus, le Schisme entre l’Eglise<br />
catholique et la Roumanie paraîtrait beaucoup moins tranché et que<br />
l’Union en serait facilitée.<br />
Comme Mgr. Dupront, alors Directeur <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong>s Hautes Etu<strong>de</strong>s<br />
Françaises en Roumanie, m’avait dit son intention d’etudier l’action <strong>de</strong>s<br />
Jesuites dans les principautés Roumaines, j’en avait faitpart à Mgr. <strong>Ghika</strong>.<br />
Il me dit tout <strong>de</strong> suite qu’il y avait beaucoup à prendre sur ce sujet et en<br />
particulier sur Possevino à la Bibliothéque Vaticane dans les dossiers<br />
constitués par Theiner». (G. Chorong, Notes.)<br />
1. G. Chorong, p. 71; Cfr. Foaia bisericească şi scolastică, a. 1887-1888.<br />
2. Vl. <strong>Ghika</strong>, p. 84.<br />
3. Vl. <strong>Ghika</strong>,. 85.<br />
4. Elisabeth D. <strong>Ghika</strong>, Notes: «Déjà avant sa profession <strong>de</strong> foi catholique,<br />
<strong>Vladimir</strong> <strong>Ghika</strong> menait dans le mon<strong>de</strong> ou il était resté, une vie monacale,<br />
ne s’accordant que le strict nécessaire, prenant discrètement sur sa<br />
nourriture tout ce qu’il pouvait en dérober pour ses pauvres, réconfortant,<br />
soignant les mala<strong>de</strong>s atteints <strong>de</strong>s affections les plus répugnantes, le plus<br />
contagieuses».<br />
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C’est aussi dans ce temps qu’il se donna à une intense vie <strong>de</strong><br />
prière.1 Son entrée dans l’Eglise catholique correspondait à un vrai<br />
soif spirituel. Quand letemps le permettait, il visitait souvent les églises<br />
<strong>de</strong> Rome. Il apportait à ses prières un soin presque méticuleux. «Ne<br />
racontait-il pas l’histoire <strong>de</strong> son premier chapelet – qu’on doit<br />
certaiment placer dans cette pério<strong>de</strong> –, quand il passa le tiers d’une<br />
nuit à le réciter, tant il le voulait parfait: chaque fois qu’un Ave ne<br />
lui semblait pas impeccabnle, il le recommençiat!».2 D’ailleurs, par<br />
la teneur <strong>de</strong> sa vie, il témoignait non seulement en faveur <strong>de</strong> la prière<br />
<strong>de</strong>s lèvres, mais aussi <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> l’action: «Pour être parfaites –<br />
dira-t-il plus tard –, il faut que tes prières <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> véritables<br />
actions et tes actions <strong>de</strong> véritables prières».3