Prince Vladimir Ghika Ambassadeur de Dieu - Remus Mircea Birtz ...
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attraper la lèpre pour mourir au service <strong>de</strong>s lépreux” (J. Daujat, p. 29).<br />
2. G. Chorong, p. 55.<br />
3. J. Mouton, p. 34/3<br />
4. G. Chorong, p. 73.<br />
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aussi une chapelle pour la maison et pour lui. Chaque année il venait<br />
passer ses vacances dans ce lieu <strong>de</strong> paix, qu’il semait beaucoup.1<br />
Pourtant cette année-la, contrastant avec la douceur du paysage<br />
<strong>de</strong> Bozieni, un spectacle <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s souffrances venait s’offrir aux<br />
frères <strong>Ghika</strong>. La secon<strong>de</strong> guerre mondiale avait éclate, et comme<br />
conséquence <strong>de</strong> la pénétration <strong>de</strong>s Russes en Pologne, <strong>de</strong>s milliers<br />
<strong>de</strong> Polonais, militaires et civils, se réfugiaient en Roumanie. Les<br />
misères <strong>de</strong> ces gens, qui pour sauver leur liberté quittaient patrie et<br />
biens, émurent profondément le coeur <strong>de</strong> <strong>Vladimir</strong> <strong>Ghika</strong>. Il voyait<br />
que ceux-ci avaient un plus grand besoin d’ai<strong>de</strong> que les étrangers<br />
<strong>de</strong> Paris, d’autant plus, qu’il pouvait facilement attendre que <strong>de</strong>s<br />
souffrances pareilles s’étendissent aussi aux Roumains, et, toujours<br />
prêt a suivre la voix du besoin, il „écrivit au Cardinal archevêque <strong>de</strong><br />
Paris qu’il se considérait comme plus utile en Roumanie qu’a son<br />
ministère <strong>de</strong> l’Eglise <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> Sèvres” 2 et <strong>de</strong>manda la permission<br />
d’y rester. Cette permission lui fut facilement octroyée. Ainsi il<br />
commença un nouveau chapitre <strong>de</strong> sa vie.<br />
Rentré à Bucarest, <strong>Vladimir</strong> <strong>Ghika</strong> se vit plongé dans un nouveau<br />
milieu. C’était la première fois – outre les brefs séjours <strong>de</strong> vacances –<br />
, qu’il y venait comme prâtre pour ouvrir un nouveau champ<br />
d’apostolat. La capitale <strong>de</strong> la Roumanie, <strong>de</strong>puis qu’il l’avait quittée<br />
en 1914, avait subi <strong>de</strong>s changements non seulement d’architecture,<br />
mais aussi <strong>de</strong> population. Le docteur Paulesco n’était plus (il mourut<br />
en 1931) 3, et avec lui plusieurs autres personnes <strong>de</strong> ses anciennes<br />
connaissances. Mgr. <strong>Ghika</strong> peu a peu reprit <strong>de</strong>s relations avec ce qui<br />
restait encore <strong>de</strong> ses amitiés d’autrefois, et tâtonna <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> nouvelles<br />
difficultés, en se laissant toujours gui<strong>de</strong>r par sa théologie du besoin.<br />
Le séjour en Roumanie, qu’il commença en 1939, ne <strong>de</strong>vait<br />
apporter aucun changement dans sa dépendance canonique. Il<br />
continuait à se considérer incardiné dans le diocèse <strong>de</strong> Paris, et<br />
maintenait son attachement à la France, pour laquelle il priait.4 Pour<br />
1. „Tant qu’il fut copropriétaire du domaine, Mgr. <strong>de</strong>vait faire chaque année<br />
un séjour dans le pays, selon la loi romaine” (G. Chorong, Notes)<br />
2. Dém <strong>Ghika</strong>, p. 31/6.<br />
3. G. Chorong, Notes.<br />
4. J. Mouton, p. 34/3, „Au moment <strong>de</strong> la défaite <strong>de</strong> la France, en 1940 il<br />
réunissait quelques amis autour <strong>de</strong> la meese du matin et récitait avec eux<br />
les litanies <strong>de</strong>s saints <strong>de</strong> France”.<br />
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raisons d’apostolat, il <strong>de</strong>vait avoir, néanmoins, <strong>de</strong>s relations avec<br />
la hiérarchie et le clergé catholique <strong>de</strong> Roumanie. Il est intéressant<br />
do constater que “tout le temps <strong>de</strong> son séjour en Roumanie, <strong>de</strong>puis<br />
1939, il a été complètement a part du clergé latin local, sauf pour les<br />
relations <strong>de</strong> convenances et en particulier avec le Nonce Apostolique<br />
et avec Mgr. l’Archevêque”1 <strong>de</strong> Bucarest, Alexandre Cisar. Pourtant<br />
il eut <strong>de</strong>s sympathies, mais elles allaient plutôt vers le clergé