VOL.1 PHYSIQUE NUCLEAIRE - IAEA
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semble qu'il soit nécessaire de faire appel aux forces<br />
à 3 corps ; celles-ci s'introduisent naturellement<br />
si on tient compte de ia structure interne des<br />
nucléons.<br />
Après avoir effleuré le sujet des courants d'échanges,<br />
revenons au sujet plus restreint des résonances<br />
baryoniques. On sait que le spectre d'excitation<br />
des nucléons est dominé par un certain<br />
nombre de résonances larges, de nombres quantiques<br />
connus. Une approximation naturelle consiste<br />
à ne retenir dans ce spectre que les résonances.<br />
Citons en deux très utilisées :<br />
— la moins énergique a une masse de 1236 MeV,<br />
une largeur ~ 115 MeV, Isopin I = 3/2, et spin<br />
J = 3/2, parité + 1 : c'est le A (1236).<br />
— le N +<br />
(1470) a les mêmes nombres quantiques<br />
que les nucléons.<br />
En toute rigueur, tout état nucléaire doit comporter<br />
un mélange d'états de nucléons non excités et<br />
d'états avec 1, 2... résonances baryoniques permis<br />
par les règles de sélection. Dans les états fondamentaux<br />
et faiblement excités, l'amplitude des<br />
états à une ou plusieurs résonances baryoniques<br />
doit être faible, de l'ordre de l'élément de matrice<br />
du potentiel effectif nucléon-nucléon divisé par<br />
l'énergie de la résonance, soit par exemple quelques<br />
pourcent<br />
Avons-nous des preuves expérimentales de leur<br />
existence ?<br />
— on peut expliquer le moment magnétique du<br />
deuton à l'aide d'un mélange d'états comportant<br />
respectivement un N+ (1470) et deux A (1236).<br />
Mais, on l'a vu, ce n'est pas la seule origine possible.<br />
— La diffusion élastique d'électrons à transfert<br />
élevé (jusqu'à q^ = 14 f.») est 10 % à 20 % plus<br />
élevée que la valeur calculée à l'aide d'une fonction<br />
d'onde obtenue avec un potentiel à cœur dur.<br />
L'introduction de résonances baryoniques augmenterait<br />
la section efficace de diffusion du bon<br />
ordre de grandeur.<br />
— La diffusion p + D à grand angle est plus<br />
grande qu'on ne le prévoit avec un modèle classique<br />
du deuton. Cette anomalie proviendrait de<br />
composantes d'impulsion très élevée dans le deuton,<br />
produites par le mélange de résonances baryoniques.<br />
Tous ces arguments sont taillés sur le même patron<br />
: on observe un effet expérimental un peu<br />
différent de ce que prévoit une théorie avec nucléons.<br />
La différence est mise sur le compte de<br />
la présence de résonances baryoniques, des courants<br />
de mésons... En physique atomique cette démarche<br />
est utilisée avec succès, grâce à la précision<br />
qui peut être atteinte dans les prédictions<br />
théoriques et les mesures. Mais en physique nucléaire,<br />
elle est beaucoup moins convaincante, à<br />
cause de la plus grande variété de phénomènes<br />
impliqués et de l'imprécision des estimations théoriques.<br />
Une des lèches de la physique nucléaire de haute<br />
énergie pourrait être de déceler la présence de<br />
ces résonances d'une manière plus directe et plus<br />
quantitative.<br />
Il est des domaines d'énergie d'excitation du<br />
noyau où les résonances baryoniques doivent se<br />
manifester très clairement : au voisinage de l'énergie<br />
des résonances. On peut presque considérer<br />
qu'à cette énergie on a affaire à une aorte d'hypernoyau<br />
formé de A -1 nucléons et d'une résonance<br />
baryonique.<br />
Considérons le cas de la photodésintégration du<br />
deuton (figure 1). C'est un fait connu depuis longtemps<br />
que la section efficace croit notablement<br />
entre 200 et 350 MeV, et dépassa d'un facteur<br />
considérable ce qu'on pourrait attendre de l'extrapolation<br />
de la photodésintégration « classique ».<br />
L'explication courante de ce phénomène est que<br />
le photon excite un nucléon à la résonance A<br />
(1236) qui, au lieu de se désintégrer en un méson<br />
x et un nucléon, convertit son énergie en mouvement<br />
relatif des deux nucléons. Cette description<br />
ne peut malheureusement prendre une forme quantitative<br />
qu'au prix d'approximations très grossières.<br />
En particulier, le méson x échangé entre l'isobare<br />
et l'autre nucléon est traité comme s'il se propageait<br />
librement La résonance ainsi calculée est<br />
située environ 30 MeV plus haut qu'en réalité. Ce<br />
décalage ne provient-il pas de ce qu'on a négligé<br />
l'interaction attractive entre le A (1236) et l'autre<br />
nucléon ?<br />
L'étude des états excités des noyaux dans la région<br />
des résonances baryoniques est encore en<br />
enfance. L'exemple que nous venons de citer est<br />
pratiquement le seul asse* complet et exempt<br />
d'ambiguïté. Les expériences de photoproduction<br />
sont Incertaines quant aux états finaux atteints, incomplètes<br />
quant aux conditions cinématique».<br />
Une étude systématique dans la région des résonances<br />
de l'absorption totale des photons et des<br />
voies partielles des réactions devrait fournir les<br />
données nécessaires pour comprendre ce qui se<br />
s»