VOL.1 PHYSIQUE NUCLEAIRE - IAEA
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chapitre 2 - B<br />
vers une macrophysique<br />
nucléaire<br />
1. Fission et fusion : phénomènes<br />
voisins? p 61<br />
2. Fission p 64<br />
3. Fusion et collisions de<br />
noyaux complexes p 71<br />
1. fission et fusion :<br />
phenomenon voisins ?<br />
Au début de la physique nucléaire, la connaissance<br />
d^ noyau était beaucoup trop rudlmentalre pour<br />
que l'on puisse en tenter une description microscopique.<br />
Des modèles nucléaires simples furent<br />
donc imaginés et utilisés pour décrire les phénomènes<br />
connus à l'époque. C'est ainsi que naquirent<br />
les modèles de la goutte liquide et du noyau<br />
composé dans lesquels n'Intervient aucun aspect<br />
de la structure nucléaire. Cette approche macroscopique<br />
et statistique du problème à N corps a<br />
permis d'effectuer de grands progrès dans la phase<br />
initiale de la physique nucléaire. Mais ces succès<br />
furent rapidement limités par les hypothèses trop<br />
simplistes de ces modèles. Une étape décisive fut<br />
franchie avec la venue du modèle en couches et<br />
du modèle collectif. La structure en couches des<br />
noyaux, sin.ilaire en beaucoup d'aspects à celle<br />
des atomes, permet d'expliquer des excitations<br />
simples du noyau, du type particule — trou par<br />
exemple. De même, le modèle collectif permet de<br />
comprendre les excitations collectives du type<br />
vibration ou rotation. Dans les deux cas, les états<br />
du noyau qui sont décrits sont assez peu différents<br />
de l'état fondamental que ce soit du point<br />
de vue de l'énergie ou de la déformation. Ces<br />
modèles ne permettent donc pas de traiter l'interaction<br />
de deux agrégats nucléaires dans le phénomène<br />
de fission spontanée ou provoquée ou<br />
dans les réactions Induites par ions lourds. En<br />
effet, ces deux phénomènes mettent en jeu des<br />
énergies, des déformations, voire même des transferts<br />
de matière nucléaire trop importants pour<br />
pouvoir être décrits par les modèles microscopiques<br />
tels qu'ils sont connus à l'heure actuelle.<br />
Des progrès spectaculaires ont été accomplis dans<br />
ces deux domaines lorsque Strutinsky montra la<br />
manière de corriger le vieux modèle de la goutte<br />
liquide pour tenir compte des effets de couche.<br />
On revient donc à une certaine macroscopie<br />
nucléaire en taisant appel è ce modèle corrigé de<br />
la goutte liquide tant pour le calcul statique de<br />
l'énergie potentielle des noyaux très déformés que<br />
pour l'aspect dynamique des processus considérés<br />
dans lesquels la viscosité du système peut jouer<br />
un rôle important<br />
Avant d'aborder plus en détail et séparément la<br />
fission et la fusion de deux noyaux lourds, nous<br />
allons d'abord procéder a une vue d'ensemble de<br />
ces deux phénomènes pour en dégager tes traits<br />
communs et les différences,<br />
Dans les deux cas, Il s'agit de l'Interaction de deux<br />
gros agrégats nucléaires, soit qu'ils proviennent<br />
de la cassure d'un système lourd Instable donnant<br />
ainsi naissance à deux fragments qui, échappant<br />
rapidement a l'attraction des forces nucléaires, se<br />
repoussent par effet coulomblen (fission), soit que<br />
l'un d'eux, placé dans une cible bombardée par<br />
un faisceau d'ions lourds issus d'un accélérateur,<br />
absorbe un des Ions Incidents pour former un<br />
système composé lourd complexe (fusion).<br />
Ces deux processus semblent, grosso modo, inverses<br />
l'un de l'autre. Ils diffèrent cependant par un<br />
aspect essentiel ; dans un cas. celui de la fission,<br />
la cassure du système initial produit deux fragments<br />
riches en neutrons, déformés et excités, qui<br />
se désexcitent en vol par émission de neutrons<br />
et de rayons y prompts ; dans l'autre cas, celui<br />
de la fusion de deux noyaux, ces derniers sont au<br />
départ dans leur état fondamental. Pour que le<br />
processus de fusion soit exactement inverse de<br />
celui de la fission il faudrait produire et accélérer<br />
les noyaux instables émis dans la fission, soit dans<br />
les états excités tels qu'ils existent au moment<br />
de la scission soit dans leur état fondamental mais<br />
dans un flux de neutrons et de rayons Y. Ces<br />
conditions sont Impossibles à réaliser dans la pratique<br />
et c'est dans ce sens que l'on dit souvent<br />
que la fission est un processus Irréversible.<br />
Historiquement l'étude de la fission dont la découverte<br />
remonte à environ 35 ans est nettement plus<br />
ancienne que celle des Ions lourds qui n'a démarré<br />
que récemment grâce aux progrès techniques<br />
accomplis tant dans le domaine des sources d'ions<br />
que dans celui des accélérateurs. Les techniques