valeur négative pour une déformation correspondant A celle du maximum de EOL ([S]). Il en résulte une barrière de fission E (18]) qui présente deux bosses séparées par un puits profond (flg. 3, courbe c). Le premier minimum correspond à l'état fondamental du noyau et aux états faiblement excités, donc à petites déformations. Au contraire le deuxième minimum permet l'existence d'états métastables fortement déformés qui expliquent plusieurs types de résultats expérimentaux. 1°) Isomères de fission C'est en 1963 que fut découvert, dans une réaction induite par ions lourds, un état isomérlque du "Wm dont la désexcitation, détectée par fission, avait une durée de vie de 14 ms. Cet état isomérlque a une énergie d'excitation de 3 MeV environ et un état de spin supérieur de quelques unités ft au plus à celui de l'état fondamental. Les explications classiques basées sur les règles de sélection dans rémission de rayons Y, ne peuvent pu s'appliquer à l'existence de cet état Isomérlque. Il est maintenant admis que cet Isomère de fission est en fait un Isomère de forme correspondant A un état très déformé dans le 2" puits de la barrière de fission à deux bosses. Les propriétés de cet isomère s'expliquent alors aisément : d'une part la barrière Intérieure interdit la désexcitation, par émission de rayons Y. vers dos états du puits, d'autre part la barrière extérieure, plus facile è traverser que l'ensemble de la barrière, conduit cet état excité à avoir une période de fission spontanée nettement plus courte lue pour l'état fondamental. Environ 25 à 30 isomères de fission ont été découverts jusqu'à présent, dans les acllnldes, c'est-àdire dans les régions de masse où la barrière à deux bosses est bien prononcée avec des pé Ceci se reflète sous la forme de résonances plus ou moins étroites suivant le degré d'amortissement dans l'allure de certaines sections efficaces de fission sous le seuil (c'est-à-dire à une énergie inférieure è la hauteur de la barrière). Un des exemples les plus célèbres est le pic à 700 keV dans la section efficace "Th (n, f) (fig. 4). Ce pic ne peut pas provenir de la compétition entre ouvertures successives de voles de sortie, soit de diffusion inélastique, soit de fission, mais il peut en revanche être expliqué comme étant dû à une augmentation de la pénétrabilité de la barrière de fission :s, Th au voisinage du 1" niveau vibrationnel, donc très peu amorti, dans le 2' puits de cette barrière. 3°) Structure Intermédiaire riodes qui s'étendent de SO ps (limite inférieure imposée par l'appareillage) à 14 ms ( 3,3 Cet effet fut observé pour la 1" lois en 1966 dans la section efficace de fission induite par neutrons de Am). Oe plus, plusieurs mesures récentes ont permis de préciser leurs propriétés. Par exemple la bande de rotation de l'un d'eux, -'"Pu, a été mise en évidence, et le grand moment d'inertie de cette bande, a montré que cet isomère de fission était bien un état très déformé. 2°) Résonances vlbratlonnelles L'existence du 2' puits conduit à l'existence d'états vlbrationnels (dits de classe II) ayant une grande déformation. La pénétrabllité de la barrière de fission augmente brutalement lorsque l'énergie est voisine de celle d'un de ces états vlbrationnels, à condition qu'il ne soit pas trop amorti (fig. 4). : "Np en-dessous du seuil. Les résonances correspondant aux états du noyau composé ""Np, dont l'espacemont moyen est de 0,5 eV environ (tel qu'il est observé dans la section efficace totale), n'apparaissent pas régulièrement en fonction de l'énergie dans la section efficace de fission. Au contraire, elles apparaissent dans des groupes séparés par des intervalles de 50 eV environ dans lesquels lea résonances de fission sont trop faibles pour pouvoir être détectées (fig. 5). L'augmentation brutale du couplage aux voies de sortie de fission qui est visible et très intense aux énergies des groupes de résonances est due à la présence d'états du noyau composé dans le 2' puits (états de classe II) (flg. 5). Lorsque les états du noyau composé de classe I ont le même spin et parité qu'un état de classe II et une énergie voisine, leur probabilité de fission est grandement augmentée d'une part à cause du couplage qui existe, à travers la barrière intérieure, entre les états de classe I et II et d'autre part à cause de la grande largeur de fission des états de classe II qui peuvent se désexciter facilement par fission à travers la barrière extérieure seule. La structure intermédiaire peut apparaître grâce aux propriétés spécifiques des états de classe II : leur plus grand espacement, leur grande largeur de fission, la présence de la barrière intérieure qui interdit un amortissement trop grand par couplage aux états de classe I. Ce mécanisme vient d'être confirmé récemment par des mesures de polarisation dans lesquelles II est démontré que toutes les grandes résonances de fission de s "Np dans le 1" groupe à 40 eV ont le même spin. 67
NOUVEAUX HORIZONS Ce type de structure Intermédiaire a été observé dans cinq ou six sections efficaces de fission. L'unité qui a pu être apportée dans l'explication de plusieurs phénomènes jusque-là indépendants, grâce à des calculs plus précis de barrières de fission, a beaucoup contribué à redonner de l'intérêt au phénomène de fission st à l'intégrer à la physique nucléaire traditionnelle. Ceci a apporté par contre-coup une justification expérimentale à des calculs qui, bien qu'ils tiennent compte de l'effet irr 10" «f