VOL.1 PHYSIQUE NUCLEAIRE - IAEA
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LES GRANDS PROBLÈMES DE LA <strong>PHYSIQUE</strong> NUCLÉAIRE<br />
par une force effective plus faible et régulière que<br />
dans le vide.<br />
Le problème nucléaire se sépare ainsi en deux<br />
parties : d'une part l'étude de la dynamique des<br />
nucléons captés dans le puits de potentiel et dont<br />
un petit nombre diffuse d'une orbite à l'autre au<br />
voisinage de la surface de Fermi. à la suite d'interactions<br />
avec la force effective. C'est l'objet du<br />
modèle des couches dont le développement est<br />
évoqué dans cette section. Puisqu'un très grand<br />
nombre de réactions directes et de transitions<br />
nucléaires ne mettent en jeu que le mouvement<br />
d'un petit nombre de nucléons autour de la surface<br />
de Fermi, le modèle des couches est le plus approprié<br />
à la description précise de ces processus.<br />
D'autre part la deuxième partie du problème nucléaire<br />
consiste à étudier le puits de potentiel<br />
moyen par la théorie de Hartree-Fock ainsi que<br />
l'interaction effective des nucléons dans le noyau<br />
(voir chapitre 1 C-2 : Interactions nucléon-nucléon<br />
et Forces effectives). La théorie de Hartree-Fock<br />
est nécessaire pour étudier soit le détail du potentiel<br />
moyen (voir chapitre 1 A-S : Distributions de<br />
Matière et Couches profondes) soit des processus<br />
tels que ta fission où le potentiel moyen est très<br />
fortement perturbé (voir chapitre 2 B-2). Mais il<br />
est évident qu'une telle séparation du problème<br />
nucléaire n'est Jamais nette à cause par exemple<br />
du changement, voire de la déformation, que peut<br />
subir le potentiel moyen lorsque plusieurs nucléons<br />
font des transitions vers de nouvelles orbites ou<br />
encore à cause de la dépendance même de la<br />
force effective des orbites occupées par les nucléons,<br />
i cause de la polarisation que ceux-ci font<br />
subir au milieu où ils se propagent.<br />
A priori, le domaine d'appllcaVion privilégié du<br />
modèle des couches doit être celui des mécanismes<br />
où les nucléons interviennent individuellement<br />
(transfert d'un nucléon, radioactivité P, transitions<br />
électromagnétiques, par exemple). Mais la puissance<br />
et les solides assises expérimentales de ce<br />
modèle ont suggéré d'en étendre l'application.<br />
Anlsi, lorsqu'on entreprend une étude microscopique<br />
des réactions nucléaires, qui mettent en jeu<br />
des configurations très compliquées et non liées,<br />
des états de couches différentes peuvent fournir<br />
une base commode et naturelle pour les fonctions<br />
d'onde étudiées. Ou encore, lorsqu'on décrit la<br />
dynamique d'un noyau fisslonant, les effets de<br />
couche Jouent un râle déterminant pour amender<br />
la description grossière que fournirait une analogie<br />
d'une goutte liquide, le modèle des couches apparaissant<br />
è cette occasion comme un outil privilégié<br />
H<br />
pour Introduire le caractère quanttque des phénomènes<br />
nucléaires. Ou enfin, grâce au modèle<br />
unifié de Bohr et Mottelson, dans la description<br />
d'états à caractère collectif, le modèle des couches<br />
fournit à nouveau la base naturelle sur laquelle<br />
peut être projetée la fonction d'onde nucléaire<br />
pour faire apparaître le couplage entre le mouvement<br />
collectif et le mouvement des nucléons individuels.<br />
Ainsi donc, la portée d'une description<br />
de la distribution des nucléons en couches quantifiées<br />
d'énergie, englobe non seulement les phénomènes<br />
individuels mais aussi les phénomènes les<br />
plus collectifs que l'on observe dans le noyau.<br />
Dynamique des nucléons de valence et mélange<br />
de eonflguraoona<br />
Une fols le puits de potentiel donné le problème<br />
du modèle des couches se pose ainsi : construire<br />
ot choisir toutes les configurations que peuvent<br />
prendre le* nucléons « de valence » dans les<br />
orbites voisines de la surface de Fermi et diagonallser<br />
dans l'espace de ces configurations l'Hamiltonlen<br />
contenant l'interaction effective. Le noyau<br />
sera décrit avec d'autant plus de précision que le<br />
nombre de configurations sera élevé (ou qu'elles<br />
seront judicieusement choisies) la description<br />
devenant i la limite exacte lorsque toutes les<br />
configurations sont incluses dans le traitement Ce<br />
travail a déjà été très développé grâce à d'Importants<br />
programmes de calcul numérique sur ordinateur.<br />
Il s'agit là des calculs les plus précis dont<br />
on dispose en spectroscopie nucléaire.<br />
Une question légitime se pose alors. Le modèle<br />
en couches est-il un modèle nucléaire ou est-il<br />
tout simplement le modèle du noyau ? Peut-on<br />
lui demander de décrire, de rassembler, tous les<br />
phénomènes nucléaires ? Bien que cette question<br />
ait une portée générale et théorique évidente, des<br />
considérations pratiques risquent de la rendre<br />
quelque peu académique. En effet, un traitement<br />
complet d'un noyau par le modèle des couches<br />
dépasse très vite les possibilités des physiciens<br />
et des ordinateurs. Ainsi, pour calculer les fonctions<br />
d'ondes des noyaux de la couche (1 f, 2 p),<br />
il faut d'abord évaluer des coefficients de parenté<br />
fractionnelle dont le nombre s'élève à 6 millions.<br />
Comment gérer une table de nombre aussi gigantesque<br />
? Plusieurs possibilités doivent être envisagées.<br />
Il faut, ou bien que se constituent pour l'utilisation<br />
des programmes numériques du modèle des<br />
couches des équipes spécialisées disposant de<br />
moyens de calcul numérique importants et regroupant<br />
un grand nombre de physiciens, ou bien,