VOL.1 PHYSIQUE NUCLEAIRE - IAEA
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NOUVEAUX HORIZONS<br />
naissances expérimentales sur la fission et pourrait<br />
être une source de progrès appréciables dans<br />
ce domaine.<br />
c) Des calculs de fonction d'ondes atomiques effectués<br />
i Los Alamos permettent de prévoir comment<br />
ces éléments s'inséreraient dans la table<br />
périodique et quelles seraient leurs propriétés. On<br />
prévoit par exemple (voir fig. 3) une nouvelle série<br />
d'éléments chimiques les « super-actinides » à<br />
partir de Z = 122.<br />
d) On sait que ces atomes présentent des champs<br />
électriques très intenses qui permettraient d'observer<br />
des effets dus à la grande polarisation du<br />
vide qui sont prévus par l'électrodynamique quantlque,<br />
mais trop faibles pour être observes dans les<br />
atomes ordinaires.<br />
e) Le grand nombre de neutrons émis par la fission<br />
d'éléments super-lourds a pu faire songer à<br />
des applications technologiques (voire militaires).<br />
La grande difficulté A fabriquer (éventuellement)<br />
ces éléments, rend ces perspectives hasardeuses<br />
sinon spéculatives.<br />
De façon générale, l'étendue et la qualité des informations<br />
physiques seront évidemment fonction<br />
de- limitations expérimentales (taux de production,<br />
durée), encore largement inconnues à l'heure actuelle.<br />
Bien qu'on ne puisse définir avec précision<br />
les techniques qui seraient employées, noua avons<br />
essayé de classer les informations à obtenir par<br />
ordre de complexité croissante dans le tableau I.<br />
Pour conclure ce tour d'horizon, vous voudrions<br />
souligner que dans un domaine entièrement nouveau<br />
de la connaissance, des surprises peuvent<br />
surgir et que l'intérêt résidera peut-être là où nous<br />
l'attendons le moins.<br />
3. formes métastables des noyaux<br />
Plusieurs formes d'équilibre d'un même noyau<br />
peuvent-elles exister ?<br />
Le spectre des états les plus bas en énergie s'interprète<br />
bien en supposant une forme d'équilibre<br />
du noyau bien déterminée — tantôt sphérique,<br />
tantôt déformée. Dans certains noyaux cependant<br />
on a observé des états excités ayant un temps de<br />
vie relativement long et qui s'interprètent en supposant<br />
une seconde forme d'équilibre. Ainsi les<br />
ES<br />
noyaux sphériques tels que le "O et le "Ce, présentent<br />
è partir de 6 MeV environ une bande de<br />
rotation caractéristique d'une forme ellipsoïdale<br />
(voir les rotations, chapitre 1A - 2). Des états de<br />
spin et parité 0 +<br />
sont observés dans de nombreux<br />
noyaux. Cela suggère que la coexistence dans le<br />
spectre d'un même noyau de deux formes d'équilibre<br />
est un phénomène fréquent. D'autre part les<br />
isomères de fission qui sont interprètes comme des<br />
états nucléaires captés dans le deuxième puits<br />
d'une barrière de fission à deux bosses sont des<br />
exemples frappants de formes métastables dans les<br />
noyaux lourds (voir Isomères de Rssion, chapitre<br />
28-2).<br />
L'existence de ces formes métastables est expliquée<br />
théoriquement par les effets de couche. Ils<br />
peuvent être calculés soit phénoménologlquement<br />
A l'aide de la méthode de Strutlnsky qui ajoute une<br />
correction de couche A l'énergie de la goutte liquide<br />
(voir chapitre 2B - 2), soit A l'aide de la théorie<br />
de Hartree-Fock.<br />
On a également songé A l'existence de formes<br />
d'équilibre plus exotiques telles que des formes<br />
en bulle ou en tore. L'existence possible de telles<br />
formes métastables a été envisagée dès 1950 par<br />
Wheeler. Plus récemment, dans une étude des<br />
formes d'équilibre possibles des noyaux superlourds,<br />
Bethe et Siemens ont examiné la stabilité<br />
de noyaux en forme de bulle A partir du modèle<br />
de la goutte liquide. Dans ce modèle de telles<br />
configurations deviennent, pour des valeurs suffisamment<br />
grandes de la charge Z, plus stables nue<br />
la configuration sphérique car, bien que correspondant<br />
A de plus grandes valeurs de l'énergie<br />
de surface, elles permettent de réduire de façon<br />
importante la répulsion coulombienne. Toutefois<br />
elles sont sensiblement moins liées que les configurations<br />
ellipsoïdales. L'intérêt des noyaux bulles<br />
ou noyaux tores, s'ils existent, est qu'ils constituent<br />
un type tout A fait nouveau d'Isomérie de<br />
forme. En fait, ce concept est très voisin de celui<br />
qui Intervient pour assurer la stabilité des noyaux<br />
super-lourds. Son approfondissement permettrait<br />
donc de réduire les incertitudes des extrapolations<br />
actuelles, notamment en ce qui concerne les<br />
durées de vie par fission de ces noyaux. Des<br />
calculs récents ont suggéré que pour le mercure-<br />
200 ou le cérium-138 la forme bulle peut présenter<br />
un caractère de stabilité assez marqué. Cependant<br />
le problème primordial de savoir ai ces configurations<br />
sont stables par rapport A une déformation<br />
du noyau n'a pas encore été envisagé dans de tels<br />
calculs. A cet égard il serait très Intéressant