VOL.1 PHYSIQUE NUCLEAIRE - IAEA
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LES GRANDS PROBLÈMES DE LA <strong>PHYSIQUE</strong> NUCLÉAIRE<br />
2. les forces effectives<br />
liant les nucléons<br />
dans le noyau<br />
Les énergies de liaison des noyaux, les énergies<br />
de séparation des nucléons, le mélange des configurations<br />
du modèle des couches et les sections<br />
efficaces de diffusion élastique et inélastique dépendent<br />
tous de l'interaction effective qui lie les<br />
nucléons. A cause de la force tenseur et de la répulsion<br />
à courte portée (voir chapitre 1C-1 : Interaction<br />
nucléon-nucléon), la force nucléon-nucléon<br />
produit des corrélations à courte portée qui ne peuvent<br />
être décrites par un mélange d'un nombre<br />
suffisamment petit de configurations du modèle<br />
des couches et on doit par conséquent avoir recours<br />
à une resommation partielle mais infinie de<br />
diagrammes en échelle afin de calculer une force<br />
effective qui représente, dans un sous espace composé<br />
d'un nombre faible de configurations, les<br />
excitations virtuelles des nucléons en dehors de<br />
cet espace. C'est l'objet du calcul de la force effective<br />
agissant entre les nucléons. La resommation<br />
des diagrammes en échelle porte le nom de<br />
la théorie de Brueckner.<br />
L'énergie de liaison de la matière nucléaire<br />
Notre connaissance des forces effectives a beaucoup<br />
progressé par l'étude approfondie de la matière<br />
nucléaire, définie comme un noyau infiniment<br />
grand dont on néglige les forces de Coulomb et les<br />
forces gravitationnelles, (qui lient les étoiles à neutrons).<br />
La matière nucléaire simplifie le problème<br />
à cause de l'absence d'effets de surface et de<br />
couches. Bethe a proposé une classification des<br />
diagrammes de la théorie des perturbations en une<br />
série faisant Intervenir successivement les diagrammes<br />
où deux, trois, quatre,... nucléons diffusant<br />
en dehors de la mer de Ferai). Aux densités<br />
nucléaires (0,17 nucléons/fm") il semble que cette<br />
série devrait converger mais on n'est pas certain<br />
qu'elle converge aux basses densités (à partir environ<br />
de 1/6 de la densité nucléaire où par ailleurs<br />
des condensations pourraient se produire sous<br />
formes d'amas de noyaux de fer par exemple) ni<br />
aux hautes densités (telles qu'on en trouverait au<br />
centre des étoiles a neutrons où les nucléons ont<br />
une énergie cinétique suffisante pour se transformer<br />
spontanément en d'autres hadrons). Jusqu'à<br />
présent on a calculé en détail le premier terme<br />
faisant intervenir la diffusion de deux nucléons<br />
(théorie de Brueckner), avec certaines approxima<br />
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tions le deuxième terme où trois nucléons diffusent<br />
(et faisant appel à la théorie de Faddeev), et on a<br />
seulement estimé grossièrement le troisième terme<br />
qui contient les corrélations à quatre nucléons<br />
dans la matière nucléaire. Il sera nécessaire d'améliorer<br />
les estimations du deuxième et troisième<br />
terme, en prenant soin, en particulier, de bien traiter<br />
la force tenseur.<br />
Dans l'état actuel de la théorie il manque environ<br />
4 MeV d'énergie de liaison par nucléon. Les calculs<br />
montrent en outre MB l'énergie de liaison est<br />
très sensible aux effets i.. - couche de l'interaction<br />
nucléon-nucléon, mais, lorsque l'interaction<br />
est modifiée de façon à donner la môme diffusion<br />
et les mêmes propriétés du deuton mais une matrice<br />
de diffusion hors couche différente, on s'aperçoit<br />
qu'on ne peut obtenir l'énergie de liaison<br />
expérimentale qu'au prix d'une densité d'équilibre<br />
trop forte. Toutes sones de corrections ont été<br />
proposées à la théorie (l'une demandant à Inclure<br />
les excitations virtuelles du nucléon lui-même qui<br />
se transforme en un N* à la suite d'une absorption<br />
d'un méson n) mais la question n'est pas encore<br />
tranchée. Malheureusement les expériences cherchant<br />
à «valuer soit la matrice de diffusion horscouche<br />
(bremsthrahlung p-p par exemple) soit la<br />
compressiblllté du noyau, soit encore les corrélations<br />
à courte portée n'ont pas encore abouti.<br />
A partir de ces calculs on a pu définir récemment<br />
une interaction effective dans les noyaux, dans<br />
l'approximation de la densité locale selon laquelle<br />
deux nucléons Interagissent dans le noyau comme<br />
s'ils étalent plongés dans une matière nucléaire<br />
Infinie dont la densité serait égale à la densité de<br />
matière au voisinage de ces nucléons. Cette interaction<br />
dépend de la densité et de l'énergie des<br />
orbites où se trouvent les nucléons et ces deux<br />
propriétés la distinguent des Interactions effectives<br />
phénoménologiques utilisées jusqu'alors pour les<br />
calculs Hartree-Fock. Ajoutons, qu'après une correction<br />
phénoménologique de la partie à courte<br />
portée introduite pour saturer correctement la matière<br />
nucléaire, ces interactions effectives donnent<br />
de meilleurs résultats tant pour les énergies que<br />
pour les densités de charge (voir chapitre 1A-5 :<br />
Densités de charge et de matière) que toutes les<br />
interactions effectives dont on avait cherché précédemment<br />
à deviner la forme et qui en outre dépendaient<br />
d'un grand nombre de paramètres ajustables.<br />
On a aussi cherché à résoudre les équations de la<br />
théorie de Brueckner dans les noyaux finis, sans<br />
passer par l'intermédiaire de la matière nucléaire.