VOL.1 PHYSIQUE NUCLEAIRE - IAEA
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fission, nous avons vu que le rapide passage du<br />
point selle a la scission pouvait Induire des transitions<br />
entre niveaux intrinsèques avec un couplage<br />
dépendant de la nature de ces niveaux, de<br />
la déformation et de la température du système<br />
nucléaire. Il est remarquable par exemple que<br />
l'énergie cinétique des fragments issus de la cassure<br />
du système nucléaire 240 Pu décroit lorsque<br />
son énergie d'excitation augmente ; ceci montre<br />
que l'énergie d'excitation des fragments et donc<br />
la viscosité augmente, résultat inverse de celui obtenu<br />
avec un système macroscopique classique<br />
dans lequel la viscosité diminue lorsque la température<br />
augmente. De plus, la diminution d'énergie<br />
cinétique des fragments dépend de leurs masses<br />
respectives donc de la déformation à la scission.<br />
Ces résultats sont 4 ce Jour Inexpliqués et demandent<br />
des expériences fines et multiples pour les<br />
préciser. Cependant, ces expériences ne sont pas<br />
limitées à la fission comme c'était le cas jusqu'à<br />
une époque récente. L'étude du mécanisme des<br />
réactions Induites par ions lourds permet d'aborder<br />
le phénomène d'une façon différente et complémentaire.<br />
Nous avons vu que les tentatives de<br />
fusion complète de deux noyaux se sont soldées<br />
par un échec relatif. Ces sections efficaces de<br />
formation du noyau composé sont très faibles bien<br />
que l'énergie de l'Ion lourd incident soit au-dessus<br />
de la barrière coulombienne. Parmi les explications<br />
proposées, on peut retenir celle selon laquelle<br />
le phénomène de viscosité transforme une partie<br />
de l'énergie cinétique en énergie d'excitation,<br />
ramenant ainsi l'énergie incidente près de la barrière<br />
coulombienne. De même, les expériences de<br />
fusion incomplète semblent aussi montrer qu'une<br />
grande partie de l'énergie cinétique passe dans<br />
d'autres degrés de liberté pour arriver à une valeur<br />
nulle lorsque les noyaux sont en contact. A<br />
ce stade les deux noyaux forment un ensemble à<br />
vie brève que l'on appelle quasi-molécule et un<br />
nombre plus ou moins important de nucléons peut<br />
être échangé. Ils se séparent alors par répulsion<br />
coulombienne et l'énergie d'excitation acquise par<br />
viscosité pendant la première phase du processus<br />
apparaît sous la forme d'évaporation de particules<br />
(n, p, a, etc.). Des expériences similaires effectuées<br />
avec des projectiles de masses différentes semblent<br />
montrer une augmentation très importante<br />
de la viscosité lorsque la masse du projectile<br />
augmente.<br />
Tous ces phénomènes sont relativement récents<br />
et encore très fragmentaires dans la fission comme<br />
dans les réactions induites par ions lourds. Il<br />
faut cerner le phénomène de viscosité qui semble<br />
avoir un rôle capital par des séries complémentaires<br />
d'expériences visant à montrer dans quelles<br />
conditions s'effectuent les transferts de matière<br />
nucléaire et d'énergie en utilisant toutes les techniques<br />
de mesures de Z et de A des noyaux issus<br />
de la réaction, de l'énergie cinétique à des rayonnements<br />
et particules provenant de la désexcitation<br />
des produits de la réaction. Il s'agit là d'un<br />
domaine immense qui conditionne tous les progrès<br />
que l'on peut effectuer dans ce domaine actuellement<br />
privilégié de la physique.