à caractère expérimental, visant à préciser, grâce & des mesures systématiques, les propriétés des fragmenta, particules et rayonnements émis au cours de ta fission. Le développement de ces mesures et leur degré *e complexité furent grandement favorisés par l'emploi de détecteurs solides à haut pouvoir de résolution, par l'augmentation de l'Intensité des sources de fission notamment pour la fission induite par neutrons thermiques liés à la construction des réacteurs à haut flux, et aussi par l'emploi des ordinateurs couplés en ligne avec les expériences et permettant ainsi l'acquisition simultanée et corrélée d'un grand nombre de paramètres. Tout au long de ces études, il fut donc possible de rassembler une très Importante quantité de données nucléaires relatives à la fission. De nombreux aspects du phénomène de fission ont pu ainsi être précisés et nombre de techniques mises en jeu sont actuellement applicables è l'étude des réactions Induites par ions lourds. Pour comprendre le processus de fission, Il faut pouvoir décrire l'évolution d'un système complexe de nucléons depuis l'état Initial (état fondamental pour la fission spontanée) Jusqu'à la scission, c'està-dire jusqu'à la fragmentation de la matière nucléaire en deux parties. Il faut donc pouvoir traiter la pénétration de la barrière de fission représentée par l'énergie potentielle de déformation dans l'espace multidlmensionnel des coordonnées de déformation, par un système nucléaire dont les propriétés varient elles-mêmes en fonction de la déformation. Il s'agit donc d'un problème dynamique. Si l'évolution du noyau flssionnant est suffisamment lente, l'approximation adiabatique peut être valable et la connaissance de la barrière de fission et de sa pénétration est suffisante pour décrire le processus. Si, au contraire, les mouvements du noyau sont rapides, ce qui semble être le cas du point-selle è la scission, le traitement dynamique impose de considérer des phénomènes de viscosité dans lesquels une partie de l'énergie cinétique est transformée en énergie d'excitation. En d'autres termes, à l'échelle microscopique le couplage entre les états collectifs et Intrinsèques devient suffisamment important pour que le mode de fission puisse induire une transition du noyau vers un état intrinsèque d'énergie plus élevée. Dans l'approximation adiabatique, les méthodes qui permettent de calculer la barrière de fission doivent être très sûres pour pouvoir préciser à moins dune fraction de MeV près, une petite perturbation sur la courbe d'énergie potentielle du noyau en fonction de la déformation (fig. 3). Les modèles macroscopiques (modèle de la goutte liquide) sont trop grossiers et ne peuvent pas reproduire exactement les résultats expérimentaux. O'un autre côté, les calculs microscopiques du type Hartree-Fock qui permettent de décrire d'une façon cohérente l'ensemble des nucléons du noyau à partir de la seule interaction nucléon-nucléon, même s'ils ent fait de très grands progrès ces dernières années, sont encore trop imprécis pour pouvoir être utilisés surtout pour les grandes déformations. Actuellement les calculs les plus précis proviennent d'une combinaison des méthodes macroscopiques et microscopiques. La base des calculs consiste à supposer que l'énergie potentielle du noyau est donné en moyenne par le modèle de la goutte liquide et que la structure microscopique n'Intervient que sous la forme d'une correction en énergie. Ainsi on peut écrire l'énergie E ((S]) du noyau è la déformation [S), sous la forme : E «S» = Ew. ((6)) + A E, ([8]) Dans cette expression Em, ([SD et A Eu ([S]) représentent, à la déformation (S), l'énergie de la goutte liquide et la correction de couches respectivement. Cette dernière est obtenue à partir des états à une particule calculée avec un potentiel approprié à la déformation. Cette hypothèse est justifiée pour l'ensemble des masses des noyaux dans leur état fondamental. Dans le calcui d'une barrière de fission, l'hypothèse s'entend dans un sens différent II s'agit alors, pour un noyau donné, de l'énergie moyenne en fonction de la déformation. Cette hypothèse n'a pas pu être formellement justifiée jusqu'à présent. Cependant, elle conduit à des formes intéressantes de la barrière de fission pour certaines classes de noyaux, ce qui a permis de proposer une interprétation pour plusieurs résultats expérimentaux Inexplicables à pertir des modèles traditionnels. Nous allons développer ci-dessous ces derniers aspects car ils ont donné récemment une impulsion nouvelle à l'étude de la fission, impulsion qui est à l'origine du renouveau qu'elle connaît actuellement et de sa réintégration dans la physique nucléaire traditionnelle. Pour un noyau donné, de nombre masse A, la barrière de fission E. ([S]) donnée par le modèle de la goutte liquide présente une seule bosse illustrée sur la flg. 3, courbe a. La correction de couches A E, ([S]) présente un caractère oscillatoire en fonction de la déformation (flg. 3, courbe b). Pour certains noyaux ayant un nombre de neutrons N voisin de 146, cette correction prend une forte 65
NOUVEAUX HORIZONS -1800 -1900- -2000 En«rji«(M«V) Oiformotion Figure 3 — Allure de la variation de l'énergie potentielle du noyau "'Pu en fonction de la déformation (courbe A). Cette courbe Illustre la précision nécessaire pour reproduire la barrière de fission dont la hauteur n'est que de 6 UeV environ. L'allure détaillée de la barrière de fission est donnée en haut et à droite où l'on représente la contribution des termes entrant dans les calculs macroscopiques-microscopiques du type Strutinskl. a : EGL = énergie moyenne donnée par le modèle de la goutte liquide, b : A E c = correction en énergie due au modèle des couches. La somme E = EBL + A Ec donne une barrière i 2 bosses dont la forme loue un rôle capital pour la compréhension de certains phénomènes de fission (isomères de fission, structure Intermédiaire, etc.).