Briefwechsel zwischen Franz Liszt und Carl ... - Walter Cosand

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J'ose en appeler ä votre patiente amitie comme ä votre
amicale patience, etant
Votre tres affectionn^ C. A.
66.
Monseigneur,
La lettre de Votre Altesse Royale datee d'Oranienstein
m'est un precieux temoignage de sa confiance sous la forme
la plus flatteuse. Je tiendrai certes toujours ä grand honneur
de la meriter et, ä cet effet, permettez-moi d'observer d'abord
qu'il n'est point besoin de quelques generalites plus ou moins
bien dites. II s'agit de prendre les questions une ä une et
de faire ressortir la theorie de la pratique. C'est une besogne
lente, patiente et souvent ingrate.
La conviction tres personnelle, mais profonde que j'ai de-
puis quinze ans des avantages tont ä fait positifs que votre
politique retirerait de l'action bienfaisante, ^levöe et glorieuse
que Monseigneur pourrait exercer sur l'Allemagne, me donne
eu quelque sorte droit et qualite pour vous parier sans restric-
tion. Toutefois, je ne me dissimule point que cette conviction
est en desaccord avec les prudences ä courte vue, les expe-
dients qui rapportent en petit et fönt perdre en gros, les
conseils d'une sagesse negative qui ne voit pas qu'en certain
cas — ne pas avancer c'est reculer — et les tentatives
abruptes de r^parer de trop longs delais par des eflforts in-
tempestifs, — toutes choses qui, avec leurs apparences de
raison terre ä terre, ont la chance d'etre beaucoup plus per-
suasives que ce que jaxirais ä dire.
Or, oü je suis parvenu il devient conseillable d'^viter les
paroles inutiles.
D'ailleurs, Monseigneur, le temps est peut-eti-e arrive pour
moi de retr^cir de plus en plus le cercle des sujets sur les-
quels, obeissant ä vos desirs, j'ai pris la liberte de vous en-
tretenir jusqu'ä present avec la consciencieuse franchise de
mon esprit et de mon sincere attachement ä votre personne.
Quelque douloureuses qu'aient 6i6 mes dernieres annees a
Weymar, les marques d'estime et d'affection que vous avez
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