Briefwechsel zwischen Franz Liszt und Carl ... - Walter Cosand

— 169 —
146.
Chäteau de Heinrichsau, ce 31 dOctobre 1875.
Mander des nouvelles connues est chose ingrate, mais je
suis si accoutume de vous parier de ce qui m'occupe et in'int6-
resse, que je ne cours guere le risque que vous trouviez de
l'ingratitude de ma part ä vous raconter. mon eher ami, que
ma fille Marie est promise ä celui des princes de Reuss qui
fut ambassadeur d'Allemagne en Russie^ . Les hautes qualites
d'esprit et de cceur qui distinguent le prince, lusage quil en
a fait et qui Tont fait re'ussii* partout oii le ser%-ice de la patrie
la appele, nous donnent droit desperer ce que nous souhaitons:
c.-ä-d. que Dien daignera benir cette union. Nous sommes,
je vous assure, persuades d'avance de la part sincere que vous
y prendrez.
J'espere que vous aurez appris quavant de quitter Weimar
jai passe ä votre porte; mais eile etait fermee, ainsi que celle
de votre Montenegrin 2 , de maniere que je ne sais pas si mon
empressement a eu des temoins. Vous vous en etes venge en
disparaissant comme un beau reve au reveil, ce qui n'est pas
genereux. Je m'en vengerai ä mon tour en vous adressant
l'incluse qui ma ennuye et qui, je me flatte, vous ennuyera
encore davantage. Mais qui sait, les artistes sont incalculables,
peut-etre serez-vous pour mon «fächeux> le contraire de ce
que vous etes pour moi, c.-ä-d. genereux.
J'adresse ä la Villa d'Este ä tout hasard. Repondez-moi
ä Weimar, oü je retourne, comme la plupart des enfants ä
l'ecole, ainsi donc lentement. On y projette en honneur du
jubile de l'arrivee de Goethe, toute la serie de ses pieces, a
commencer le 6 de Novembre par Etivin et Elmire avec la
musique de la Duchesse Amelie, et ä terminer, si Dieu permet,
le jour de la mort du poete par la seconde partie de Faust
avec la musique de Lassen^). Cela est bien imagine.
La Grande-Duchesse et mes enfants me chargent de leurs
1) Prinz Heinrich VII.
2) Liszts Diener Spiridion Knesevits.
3 Zu Otto Devrients Biihneaeinrichtung.