Briefwechsel zwischen Franz Liszt und Carl ... - Walter Cosand

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Je ne suis point en mesiire de pvier — moins encore d'exi-
ger. J'ai seiüemeut ä sauvegarder Thonueur de l'art qui, en
cette circonstance , se confond avec celui de votre Service.
L'expeiience des dernieres annees a demontre aux yeux des
moins favorablement prevenus combien nies demandes ^taient
legitimes, et j'agirais pareillement ä ces mediocrites deconsi-
der^es dont les resignations commodes et faciles perdent l'art,
si jamais je m'eu desistais.
J'ai l'honneur d'etre avec le plus profond respect, Mousei-
gneur, de Yotre Altesse Royale
le ti-es humble et devoue serviteur
Weymar, 16 Fevrier 1853. F. Liszt.
23.
[Weimar, 17. Februar 1853.]
Je viens de lire votre lettre, mon eher. Accoutumö ä
ti'ouver en vous loyaute et franchise, depuis que je vous con-
nais, je suis charme d'en avoir recueilli une nouvelle preuve
en cette occasion. Vous etes, j'espere, tout autant accoutum6
ä trouver en moi de la bonne volonte guidee par une amiti^
sincere. Voilä donc d'excellentes conditions pour un travail en
commun. Nous nous y mettons, n'est-ce pas, et nous ne nous
desesperons point, si tout en combattant, tous nos desirs ne
se realisent pas de suite dans cette vie qui n'est autre chose
qu'un combat.
J'aurais souhaite vous porter mes applaudissements de
bouclie hier soir. Le tourbillon dans lequel je tournai m'a
enleve, je täclie de reparer mon apparente negligence par ecrit
aujourd'hui. L'opera de hier m'a singulierement frappe sous
le rapport psychologique. II est comme la chrysalide du g6nie
de Wagner. C'est comme l'enfance de son art, une enfance
comme ceUe d'Hercule qui encore au berceau etrangle des
serpents. Le Wechselchor du 3"*® acte est admirable.
Adieu, mon cner, bon courage et bonne r^ussite.
Votre tres devoue C. A,