Briefwechsel zwischen Franz Liszt und Carl ... - Walter Cosand

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_ 20 — m'est confi6 et que je tiendrai toujours ä cceur de rempliiconformöment ä ma devise espagnole que vous avez daignö remarquer : P<strong>und</strong>onoroso ! Le commencement de Taniiöe 48 sera donc tres bien em- ployö pour moi, et si, comme j'ai tout lieu de le croire, les id^es de M. de Ziegesar concordent avee les miennes, je tächerai de faire eu sorte que ce temps ne soit pas perdu non plus pour Weymar, dont vous avez si noblement ä cceur de main- tenir la glorieuse ti-adition. En tout cas, Monseigueur, j'ose compter sur votre Sympathie et votre appui, que je sais ä l'avance acquis aus hommes de bonne volonte, lors meme qu'ils ne devraient pas se borner aux bonnes intentions qui, j'espere, ne serviront de pave nulle part. Aujourd'hui en effet, il ne s'agit plus seulement de bonnes intentions et de vagues programmes. II faut les remplir et pour cela faii*e, il faut etie soi-meme dans le programme des temps et des circonstances ä mesure qu'ils marebent. Les pieux d6sirs, les vceux sinceres, les aspirations eldgiaques n'ont de valeur qu'en tant qu'ils pr^parent ä des rösultats fdconds. Sentir et penser pour agir, teile est la loi de toute existence harmonique. Je me promettais un grand plaisir d'^crire ä V. A. R. de Constantinople ; mais ä l'aspect de cette mdtropole du monde, il m'est arrivö d'^prouver quelque cbose de l'impression de votre grand Goethe, lorsqu'il vint ä contempler pour la pre- miere fois Rome et les chefs-d'oeuvre de l'antiquite. En vertu de cette fatalitö, qui fait que les infiuimeut petits se res- sentent des inf^rioritös des infiniment grands, je me disais comme lui: «qu'on ne voyait bien les grandes choses que pour la seconde fois, car le premier ^tonnement se confond dans l'oeuvi-e, dont il semble qu'on partage la vie et se perd dans le pur sentiment de sa valeur.» Or, comme je comptais des le mois d'Aoüt revoir une seconde fois Constantinople, et tenir la route de mer en passant par la vieille Athenes pour re- venir ä la nouvelle, je ne me suis pas bäte de faire part ä V. A. R. de mes premieres impressions. Plus tard, mes pro- jets ont chang^, et ont dO necessaii'emnnt changer. Au lieu
— 21 — de la rollte de mer, c'est la route de terre que je prendrai, et partirai d'ici les premiers jours de Janvier. J'ajonriie donc aux tre3 prochaines entrevues que vous me ferez la faveur de m'accorder, le recit de ce qui dans mon voyage pourrait offrir quelqne intöret ä V. A. R. Je ne men- tionnerai qu'un detail gros ä la verite de 80,000 liommes que S. M. l'Empereur de Russie vieut de passer en revue, 11 y a trois semaines, ä Elisabethgrad. J'ai assiste ä ces mauoeuvres pour regarder de tous mes yeux et admirer de toute mon admiration. Ce point d'Elisabethgrad marque aussi pour moi la derniere ^tape de la vie de concerts teile que je l'ai pra- tiquee durant tout le cours de cette annee. Desormais je compte eti'e ä meme d'employer mieux mon temps et en atten- dant je me tiens en repos pour avancer plus rapidement. Jose encore reclamer de votre bonte, Monseigneur, de vou- loir bien mettre mes tres humbles respects aux pieds de S. A. I., Madame la Grande-Duchesse, et vous prier de recevoir l'ex- pression de l'inalt^rable et reconnaissant devouement avec lequel j'ai l'honneur d'etre de Votre Altesse Royale le tres humble et oböissant serviteur 15 Woronince, — Octobre 47. F. <strong>Liszt</strong>. 9. Weimar, ce 3 de Decembre 1847. Si la r^ception de votre lettre m'a rejoui, son contenu m'a fait plus de plaisir encore par la nouvelle de votre prochain retour ä Weimar. II me tarde de vous revoir. Je n'ai pas besoin de vous assurer que ce n'est pas une «phrase» que je vous dis, car il me semble que vu notre connaissance rdci- proque, nous sommes depuis longtemps au delä des phrases. Votre devise adoptee par votre coeur, tout autant que par votre esprit, et le plaisir que j'eprouve toujours de vous parier sont une garantie de la sincerite de nos sentiments. C'est donc avec une joie veritable que je saluerai votre retour et d'avance je reclame vos conseils. Vous ne voudrez reconnaitre dang l'ex- pression de ma franchise que la contiuuation d'une relation ä
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