Briefwechsel zwischen Franz Liszt und Carl ... - Walter Cosand

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— 4 — voir. Tont en le regrettant veritablement, je serais injuste si je ne voulais reconnaitre la validite des raisons que vous alle- guez. Je comprends surtout ce qu'il y a d'enchainant dans votre existence. Quoique la nature et le sort accordent sous le rapport des arts une haute distiiiction, le genie devient la propriete generale de tous les pays qui savent apprecier et sentir. Qu'il y a-t-il d'etonnant si l'Espagne ä son tour vous reclame, vous retient et vous enlace dans les filets de son ad- miration ? Je me vois meme force, quoique ä regret, de rendre justice ä la spirituelle maxime de M. de Rayneval, quoique le sort ne m'ait pas permis jusqu'ä present d'en prouver le calcul sur les lieux memes ; car on peut comprendre ce que l'on n'a pas vu, on peut meme eprouver l'effet d'une experience que l'on n'a pas faite. En lisant votre lettre, je ne me sens pas atteint par les reproches qu'ä juste titre vous adressez ä ceux qui traitent les artistes d'etres imaginaires et qui expliquent leur conduite par la preponderance exclusive de cette faculte. Rien de plus faux, je trouve, que de juger les individus d'apres des regles generales, surtout lorsqu'on veut compter avec la masse des etres dont la particularite est de n'y pas appartenir. Vous n'avez pas ä craindre, j'espere, de me voir dans cette erreur, mais peut-etre joindrez-vous vos regrets aux miens de ce que la plupart des artistes, je crois, ne considerent point leur art, leur vocation, leur vie aussi noblement que vous. Puissiez-vous retrouver dans cette opinion librement enoncee la franchise de nos prime sere qui leur donnait tant de charme pour moi et dont le Souvenir m'est eher. Laissez-moi ajouter que ni les faits qui marquaient votre sejour ici, ni vos paroles ne sont perdus ici, pour moi surtout. Vous me pardonnerez ensuite l'ego'isme des regrets que me fait eprouver le changement de vos projets. Je les eprouve en meme temps pour ma mere dont la sante, Dieu merci retablie, lui permettrait de Jouir a präsent doublement de votre beau talent. Elle regrette d'au- tant plus les obstacles qui genent l'execution de vos projets anterieurs, que l'ete que vous designez comme l'epoque de voti-e prochaine apparition, la conduit ordinairement loin de ses
foyers, et il est plus que probable qu'il en sera de meme cette annee. Comme le calcul de M. de Rayneval dit que deux et deux fout tantot cinq, tantot vingt-cinq, laissez-moi esperer que le premier des deux sera le calcul de vos mois d'Espagne. Si vous veniez ici pour l'epoque du careme, vous choisiriez l'epoque la plus favorable — est-ce une indiscretion de vous le dire ? En tous les cas, toujours et partout vous serez le bienvenu, et je pense n'avoir pas besoin de vous prier de croire ä la sincerite de mes paroles, Votre devoue C. A. 3. Ettersbourg, 31 d'Aoüt 46. J'espere que vous ne m'en vou"di'ez pas de venir vous trou- bler pour un instant dans vos occupations et vos travaux; c'est pour vous demander comment ils vont que je prends la plume et surtout pour m'informer comment vous allez vous-meme. II y a longtemps que je n'ai rien appris de vous directement, k l'exception des peu de mots que M. Genast ^j m'a dit sur vous en revenant de Yienne. II m'a dit que vons travaillez beaucoup, je regrette donc de ne pas vous voir vis-ä-vis de la täche que vous vous etes imposee ; car si vous avez tonjours excite mon interet au plus haut degre par Toriginalit^ de votre puissant genie lorsque, comme maüstro, vous laissiez parier librement votre Imagination dans la langue tonte poetique qui lui est propre, ou que dans nos entretiens votre esprit me pr6- sentait tonte chose, toute Situation, tonte personne sous un jour toujours nouveau — combien plus fascineriez-vons mon iuteret lorsqu'une tache par vous-meme posee reclame ä la fois toutes les forces de votre intelligence ! Vous dire que je suis curieux de connaitre votre nouvel ouvrage me semble uue plirase bien banale; non — j'aimerais vous exprimer a quel point je suis impatient d'observer votre individualit^ dans la que vous avez choisie. — nouvelle forme 1) Eduard G. (1797— 18()G , Sänger, Schauspieler <strong>und</strong> Regisseur am Weimarer Iloftheater.
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Bronsart, Hans v. 98, 99, 102. Bruc
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