Export de produits marocains - FOOD MAGAZINE
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FoCUS<br />
<strong>Export</strong> <strong>de</strong> <strong>produits</strong> <strong>de</strong> la mer<br />
Peut mieux faire !<br />
Ce pourrait être l’observation générale apposée au dossier. En effet malgré la bonne tenue<br />
<strong>de</strong>s exportations - le Maroc dispose d’un patrimoine halieutique important et jouit d’un<br />
positionnement historique à l’export - son potentiel <strong>de</strong> développement est aujourd’hui<br />
largement sous-exploité.<br />
danilo Casti<br />
Car malgré <strong>de</strong>s investissements<br />
conséquents aussi bien publics<br />
- infrastructures portuaires -<br />
que privés - flotte <strong>de</strong> pêche,<br />
industrie <strong>de</strong> transformation - l’industrie<br />
<strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong>s <strong>produits</strong> <strong>de</strong> la pêche<br />
peine à occuper sa place à l’export.<br />
Mis à part <strong>de</strong>s constats que tout un chacun<br />
peut faire : une ressource halieutique<br />
relativement abondante, une proximité<br />
géographique et un accès douanier privilégiés<br />
aux principaux pays clients, le<br />
secteur possè<strong>de</strong> également <strong>de</strong> véritables<br />
succès à son actif : <strong>de</strong>s marques nationales<br />
<strong>de</strong> conserves qui s’exportent vers<br />
plus <strong>de</strong> 100 pays ; un système <strong>de</strong> quota<br />
individuel <strong>de</strong> stabilisation <strong>de</strong>s captures ;<br />
une récente et bienvenue éco-certification<br />
<strong>de</strong>s farines et huiles <strong>de</strong> poisson.<br />
Pourtant - c’est la stratégie Halieutis<br />
qui le dit - « le potentiel <strong>de</strong> développement<br />
du secteur est élevé, mais reste<br />
aujourd’hui sous exploité en raison <strong>de</strong><br />
défaillances structurelles. »<br />
Etat <strong>de</strong>s lieux : les atouts<br />
Le Maroc produit 1 million <strong>de</strong> tonnes<br />
<strong>de</strong> poisson et se positionne comme le 1 er<br />
producteur mondial <strong>de</strong> sardines (40% du<br />
marché).<br />
Le Maroc dispose d’atouts significatifs<br />
(géographie <strong>de</strong>s côtes, qualité <strong>de</strong> l’eau,<br />
etc.) favorables au développement <strong>de</strong><br />
l’acquaculture marine.<br />
92% <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> transformation<br />
sont habilitées à exporter vers l’UE et les<br />
USA.<br />
Les accords douaniers (UE, USA, Turquie,<br />
Jordanie, Egypte et Tunisie) permettent<br />
un accès privilégié à plus d’un<br />
milliard <strong>de</strong> consommateurs potentiels.<br />
La consommation mondiale <strong>de</strong>s <strong>produits</strong><br />
<strong>de</strong> la mer croît <strong>de</strong> manière soutenue<br />
malgré (ou à cause) <strong>de</strong> la raréfaction <strong>de</strong>s<br />
ressources au niveau mondial.<br />
<strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> - N° 26 / Du 15 Oct. au15 Nov. 2010 30<br />
Etat <strong>de</strong>s lieux : les freins<br />
et les facteurs bloquants<br />
Certains atouts possè<strong>de</strong>nt leurs revers :<br />
- un unique système <strong>de</strong> quota individuel<br />
<strong>de</strong> stabilisation <strong>de</strong>s captures est<br />
aujourd’hui opérationnel : celui du poulpe<br />
- sur les 92% d’entreprises <strong>de</strong> transformation<br />
habilitées à exporter vers l’UE<br />
et les USA, un très faible pourcentage<br />
exploite vraiment ces habilitations.<br />
Ajoutons à cela :<br />
- la faible connaissance (doux euphémisme)<br />
<strong>de</strong>s stocks <strong>de</strong> la ZEE Maroc et, parmi<br />
les stocks régulièrement suivis, 16 sont<br />
estimés sur-exploités et 4 sous-exploités ;<br />
- les pélagiques constituent 85% <strong>de</strong>s<br />
volumes débarqués et représentent seulement<br />
1% <strong>de</strong> la valeur totale ;<br />
- l’effort <strong>de</strong> pêche est sur-dimensionné<br />
au Nord et sous-dimensionné au Sud, par<br />
rapport au potentiel <strong>de</strong> captures ;<br />
- la fragmentation d’un tissu d’acteurs<br />
(trop d’enpreprise <strong>de</strong> petites tailles)<br />
incapables <strong>de</strong> suivre l’innovation produit<br />
dans un marché fortement concurrentiel ;<br />
- un circuit <strong>de</strong> distribution désorganisé et<br />
une logistique peu compétitive ;<br />
- un dispositif réglementaire,<br />
véritable filet à gros<br />
trous <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>s juridiques ;<br />
- <strong>de</strong>s ports <strong>de</strong> pêche peu<br />
performants offrant <strong>de</strong>s<br />
conditions <strong>de</strong> travail peu<br />
satisfaisantes.<br />
Voilà pour ce dont la<br />
collectivité nationale est<br />
responsable.<br />
Enfin, <strong>de</strong>s marchés internationaux<br />
<strong>de</strong> plus en plus<br />
exigeants et l’on obtient<br />
ce constat fort amer <strong>de</strong>s<br />
chercheurs du Ministère <strong>de</strong><br />
l’Agriculture et <strong>de</strong> la Pêche<br />
Maritime.<br />
Les remè<strong>de</strong>s<br />
- Aménagement <strong>de</strong>s pêcheries sur la<br />
base <strong>de</strong> quotas sur le modèle poulpe afin<br />
d’atteindre le ren<strong>de</strong>ment maximal durable<br />
pour 95% <strong>de</strong>s ressources débarquées<br />
(contre 5% aujourd’hui).<br />
- Maximiser la valorisation <strong>de</strong>s petits<br />
pélagiques en débarquant la totalité <strong>de</strong>s<br />
captures dans les ports <strong>marocains</strong> afin<br />
d’exploiter le potentiel additionnel <strong>de</strong><br />
petits pélagiques.<br />
- Faire <strong>de</strong> l’aquaculture un moteur <strong>de</strong><br />
croissance majeur tablant sur 4 types<br />
d’élevage : crustacés, poisson et coquillages<br />
ainsi que la culture <strong>de</strong>s algues<br />
marines.<br />
- Dédier <strong>de</strong>s espaces portuaires à la<br />
pêche et en assurer une gestion efficace.<br />
Pour cela, trois pôles <strong>de</strong> compétitivité<br />
<strong>de</strong>s <strong>produits</strong> <strong>de</strong> la mer seront créés dans<br />
les régions Méditerranée, Centre et Sud<br />
du Maroc, et seront spécialisés par type<br />
d’espèces :<br />
Tanger<br />
• Superficie: 8 Ha<br />
• Tonnages traités : 100.000 t<br />
• Emplois générés : 7.500<br />
Le Maroc exporte ses conserves <strong>de</strong> poisson partout<br />
dans le mon<strong>de</strong>. C’est l’activité qui a connu la<br />
plus forte diversification géographique, malgré une<br />
toujours très nette prépondérance <strong>de</strong> l’UE. Tout<br />
récemment, on constate que l’Afrique noire a fortement<br />
développé ses relations économiques dans ce<br />
secteur, avec le Maroc.