Rapport d'activité - WWW Ircam

RAPPORT DÉTAILLÉRECHERCHE ET DÉVELOPPEMENTANALYSE DES PRATIQUES MUSICALESpeu exploitée par les musicologues et par les sociologues, même depuis sa parution en langueanglaise puis française.Seul pan écrit de sa sociologie de la culture, cette étude parue de manière posthume en 1921pratique la comparaison culturelle à grande échelle. Au plan méthodologique, le sociologueallemand procède par réduction drastique de l’objet empiriquement descriptible au "moyentechnique" mis en œuvre par une culture donnée pour réaliser ses valeurs artistiques. Seulel’analyse du "médium technique" (échelles musicales, instrumentation, procédés detransmission) serait ainsi contrôlable dans la mesure où elle reste hétérogène auxvalorisations esthétiques proprement dites. En même temps, Weber souligne que lareproduction technique, phonographique du son, constitue la condition de possibilité d’une telleanalyse empirique du médium musical, le point de départ de toute anthropologie comparée dela musique. En tant que jeu d’interaction complexe entre la théorie musicale d’une culture, salutherie – garante de l’échelle sonore –, ses systèmes d’inscription ou de diffusion spécifiques,l’idée de médium technique recoupe de manière étonnante les préoccupations heuristiquesbeaucoup plus récentes de la réflexion esthétique et musicale, qu’elle soit d’origine historiqueou anthropologique.Ces rencontres, réunissant une quinzaine de chercheurs venant de disciplines différentes(sociologie, anthropologie, histoire, musicologie, etc.), visaient à évaluer la force opératoire desconcepts de la sociologie de la musique de Max Weber sur la diversité contemporaine desmondes musicaux et des problématiques musicologiques : comment rendre compteaujourd’hui d’articulations telles que celle pointée par Weber entre médium et (re)productiontechnique ? Partant de la double fonction du médium, à la fois objet et condition d’analyse, nousavons interrogé le rôle constitutif joué par les techniques de reproduction dans les différentstypes de cultures musicales, qu’elles soient orales, gestuelles, écrites ou enregistrées. Unetelle tentative d’étude croisée des techniques de médiation permet de mieux cerner en quoi lareproductibilité technique a à la fois rendu possible une connaissance de l’ensemble desmusiques et été l’un des grands facteurs dynamiques de l’évolution musicale du XXe siècle(musique concrète, synthèse du son, électrification du concert, diffusion différée,mondialisation des musiques, etc.).Participant : N. Donin.Collaborations extérieures : S. Arom (CNRS), J. Boon (Princeton), C. Braun (Leipzig),M.-N. Colette (EPHE), Ph. Despoix (CCEAE, université de Montréal), H. Dufourt (IEAC-CNRS),A. Hennion (CSI-Mines), I. Kalinowski (ENS-CNRS), D. Laborde (LAIOS-CNRS), S. Maisonneuve(LAHIC-CNRS), E. Pedler (EHESS), F. Ribac (Metz/Stirling), B. Stiegler (Ircam), L. Waizbort(Univ. Saõ Paolo), M. Werner (EHESS, CIERA).1.6.3. MUSICOLOGIE DE L'INTERPRÉTATIONAvec la réalisation et la mise en ligne d’un article hypermédia en analyse d’interprétation, d’unepart, et la tenue régulière d’un séminaire d’autre part, le premier semestre 2005 a vu aboutirnos premiers chantiers en musicologie de l’interprétation, engagés en 2004 à travers laréalisation d’un outil de comparaison d’interprétation et l’organisation d’un colloqueinternational dans Résonances. Le second semestre a été consacré à la mise en place de deuxnouveaux projets – cette fois en anthropologie cognitive de l’interprétation musicale – et à laréalisation du premier d’entre eux, en collaboration avec Pierre-André Valade.1.6.3.1. Séminaire Comprendre le travail de l’interprétationLe séminaire Comprendre le travail de l’interprétation (histoire, analyse musicale, ergonomie)vise à approfondir certaines thématiques abordées lors du colloque Le travail deIRCAM 111RAPPORT D'ACTIVITÉ 2005