Il existe aussi d’autres structures algébriques déformées. Il s’agit <strong>de</strong>soscillateurs quantiques déformés qui ont, d’ailleurs, fait leur apparition dans lalittérature bien avant l’avènement <strong>de</strong>s groupes quantiques. Ils interviennent dansl’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> plusieurs systèmes physiques. Ils sont surtout appliqués dans la <strong>de</strong>scription<strong>de</strong>s systèmes où les eff<strong>et</strong>s anharmoniques jouent un rôle dominant [25]. Ils ont étéutilisés, également, en vue d’obtenir une nouvelle théorie <strong>de</strong> champ où l’on peutenvisager certains écarts par rapport à la statistique <strong>de</strong> Bose Einstein ou du principed’exclusion <strong>de</strong> Pauli [30]. Ainsi, Bezerra [29] en se servant <strong>de</strong>s oscillateurs bosoniquesdéformés a été en mesure d’envisager l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la construction une théorieperturbative généralisée. D’autre part, les oscillateurs fermioniques déformés quitraduisent une certaine généralisation du principe d’exclusion <strong>de</strong> Pauli [25,30], ont étéutilisés par Parthasarathy [33] pour réaliser <strong>de</strong>s algèbres supersymétriques quantiques.D’un point <strong>de</strong> vue purement algébrique, les oscillateurs déformés ne possè<strong>de</strong>ntpas [22-24] en général <strong>de</strong> structures d’algèbres <strong>de</strong> Hopf. Ils sont définis en tant quedéformations <strong>de</strong>s oscillateurs ordinaires qui font intervenir un ou, éventuellement,plusieurs paramètres <strong>de</strong> déformation. Néanmoins, ces déformations sont assuj<strong>et</strong>ties àune réserve importante : redonner l’algèbre <strong>de</strong>s oscillateurs ordinaires lorsque le(s)paramètre(s) tend(ent) vers l’unité.Par ailleurs, l’avènement <strong>de</strong> ces structures algébriques déformées a soulevé laquestion <strong>de</strong>s constructions <strong>de</strong>s états cohérents déformés (ECD) qui leur correspon<strong>de</strong>nt.Plusieurs métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> construction ont été proposées dans la littérature pour répondreaux besoins <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te question. Cependant, nous trouvons qu’il est instructif <strong>de</strong> répartirles divers ECD construits en trois types <strong>de</strong> familles : Elles correspon<strong>de</strong>ntrespectivement aux oscillateurs bosoniques déformés, aux oscillateurs fermioniquesdéformés <strong>et</strong> aux groupes quantiques.La construction <strong>de</strong>s ECD relatifs aux groupes quantiques peut être achevée enfaisant appel est achevée à <strong>de</strong>ux approches possibles. Il y a d’une part, une premièrealternative [67], <strong>de</strong> caractère essentiellement fondamental ; elle est basée sur l’idéed’adopter la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Perelomov <strong>et</strong> Gilmore au contexte <strong>de</strong>s symétries quantiques.En revanche, la <strong>de</strong>uxième alternative [68], qui est plutôt « pragmatique », consiste àprocé<strong>de</strong>r par analogie avec une construction classique préalablement connue (serapportant à un groupe <strong>de</strong> Lie classique). Il importe <strong>de</strong> souligner, à ce propos, que la<strong>de</strong>uxième approche est la plus utilisée en littérature [68]. Nous nous en servirons pourla construction <strong>de</strong>s ECD relatifs au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phonons [16,21], <strong>et</strong> ce enprocédant par analogie avec l’étu<strong>de</strong> menée Penson <strong>et</strong> Solomon [15] pour ladétermination <strong>de</strong>s EC relatifs au modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> <strong>standard</strong>.La construction <strong>de</strong>s ECD relatifs aux oscillateurs bosoniques déformés se basesur un nombre minimum <strong>de</strong> critères émis par Klau<strong>de</strong>r [7]. Celui-ci considère, qu’unensemble d’états est cohérent lorsque ces états obéissent à un minimumincompressible <strong>de</strong> conditions mathématiques: la normalisabilité, la continuité <strong>et</strong> larésolution <strong>de</strong> l’unité. A partir <strong>de</strong> ces critères ont émergé trois métho<strong>de</strong>s [74-76] <strong>de</strong>8
construction d’ECD bosoniques ; elles ne diffèrent entre elles que par la façon dontelles cherchent à remplir la condition <strong>de</strong> la résolution <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité.La construction <strong>de</strong>s ECD correspondant aux oscillateurs fermioniques déformésest beaucoup moins répandue en comparaison avec ses homologues bosoniques. LesECD fermioniques font appel aux variables grassmanniennes généralisées dont le<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> nilpotence est supérieur à <strong>de</strong>ux. Dans la littérature, on dénombreessentiellement <strong>de</strong>ux manières <strong>de</strong> réaliser ces constructions dont l’une est due àKerner [34-35] <strong>et</strong> l’autre à Majid [36-37].C<strong>et</strong>te thèse est organisée comme suit :Dans le chapitre I nous donnerons un aperçu sur l’évolution <strong>de</strong> la notion d’étatscohérents. Nous procé<strong>de</strong>rons alors à un tour d’horizon qui nous perm<strong>et</strong>tra d’introduire<strong>de</strong> manière consécutive <strong>et</strong> graduelle les différentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> généralisation <strong>de</strong> lanotion d’EC. Nous commencerons d’abord par introduire les EC conventionnelsgénéralisés. Ils doivent se placer naturellement en amont <strong>de</strong>s états cohérents déformés(ECD). Ensuite, nous discuterons les raisons physiques nécessaires <strong>et</strong> suffisantes quiont stimulé l’introduction <strong>de</strong> la notion d’ECD. Nous abor<strong>de</strong>rons égalementl’application <strong>de</strong>s ECD en physique <strong>et</strong> nous focaliserons en particulier sur les raisonsnécessaires <strong>et</strong> suffisantes qui perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> les utiliser pour étudier le phénomène <strong>de</strong> lasupraconductivité à haute température critique.Le chapitre II sera consacré à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s oscillateurs harmoniques bosoniquesdéformés. Nous introduirons alors une algèbre dynamique qui perm<strong>et</strong> d’unifierplusieurs oscillateurs déformés introduits auparavant dans la littérature. Nousétudierons également la construction <strong>de</strong>s ECD qui se rapportent à c<strong>et</strong>te algèbred’oscillateur généralisée [17] <strong>et</strong> nous déterminerons leur expression explicitecorrespondant à un oscillateur déformé spécifique.Dans le chapitre III, nous nous intéresserons à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s ECD fermioniques.Nous nous appuierons sur les structures algébriques introduites par Kerner pour établirune relation entre les variables grassmanniennes Z3− graduées <strong>et</strong> les parafermions. Laconstruction <strong>de</strong>s ECD est la conséquence directe <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te relation [18].Dans le chapitre <strong>IV</strong>, nous étudierons la construction <strong>de</strong>s ECD qui correspon<strong>de</strong>ntà la symétrie quantique (su(2))que présente le modèle <strong>de</strong> <strong>Hubbard</strong> avec phononsU q[21]. En outre, nous fournirons la preuve que ces états perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> rendre compte duphénomène <strong>de</strong> la supraconductivité [16], <strong>et</strong> ce dans la mesure où ils perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong>déterminer les gran<strong>de</strong>urs caractéristiques <strong>de</strong> la transition supraconductrice.Dans la conclusion, nous commenterons nos résultats <strong>et</strong> nous énumérerons lesperspectives qu’ils peuvent avoir.9