c) Jeunes/emplois Comme pour la sécurité et la prévention de conflits, le rôle <strong>des</strong> organisations de base devient incontournable. Les associations, les clubs et les collectifs de jeunes sont les acteurs prioritaires. L’enquête révèle la découverte d’une forte activité aussi au niveau <strong>des</strong> organisations <strong>des</strong> base informelles qui, malgré le fait qu’elles ne possèdent pas un récépissé (et donc n'existent pas formellement) jouent un rôle important principalement en milieu urbain. 97
PARTIE 3 : Conclusions et recommandations 12. Conclusions Au-delà de l’amélioration de quelques indicateurs économiques, la Mauritanie enregistre encore de gran<strong>des</strong> disparités entre zones géographiques et couches sociales en termes de pauvreté. Certaines questions non résolues comme celles du passif humanitaire, du foncier, de l'accès à la justice, ne font que fragiliser le cadre de la cohésion sociale avec le risque de la résurgence de conflits causés principalement par le mécontentement d'une partie de la population qui n'accède encore que difficilement aux services de base et à l’absence de perspectives pour les jeunes. Ces aspects risquent d'exposer le Pays à l'infiltration de radicalismes sous différentes formes. D’où le fort besoin de la présence <strong>des</strong> organisations de la société civile avec un rôle de médiation dans les conflits à travers la canalisation de l’énergie sociale. La mission de cartographie <strong>des</strong> <strong>OSC</strong> en Mauritanie laisse apparaître une société civile dynamique et caractérisée par une forte richesse et une diversité aussi bien en termes de typologies, de nature (traditionnelles/modernes) que de générations qui y sont engagées, et dans les thématiques qui soustendent ses actions qui s’observent tant au niveau central (Nouakchott) qu’en périphérie (willayas). L’étude a démontré que cette diversité prend forme à travers toute une série d'acteurs "non formels" ou "non conventionnels" qui, en vertu de leurs caractéristiques, composition, statut et modalités opératoires, ne sont pas visibles à la plupart <strong>des</strong> observateurs. En dépit de cette absence de visibilité, ces acteurs jouent un rôle important en termes de mobilisation <strong>des</strong> populations, de prévention et de gestion <strong>des</strong> conflits sociaux et de création de consensus autour <strong>des</strong> enjeux sectoriels clés face auxquels la SC se trouve confrontée. Il s'agit d'institutions traditionnelles, d’organisations religieuses, de groupes d'âge, etc. Dans ce cadre, on observe un fort dynamisme <strong>des</strong> organisations de base et notamment <strong>des</strong> groupements féminins, <strong>des</strong> coopératives de producteurs, <strong>des</strong> organisations de jeunes. La société civile qui ressort de l’étude de la cartographie est caractérisée par un bon niveau de structuration par rapport à son âge. La présence au sein <strong>des</strong> organisations d’un personnel salarié, la disponibilité d’un siège autonome et la prévalence de l'autofinancement comme source primaire pour la réalisation <strong>des</strong> actions représentent sans doute un indicateur de forte solidité de nombreuses <strong>OSC</strong>. Cela s'explique par la bonne capacité <strong>des</strong> <strong>OSC</strong> de mobilisation <strong>des</strong> populations à la base d'une part et, d'autre part, par le nombre important d'<strong>OSC</strong> ayant une vision autonome et claire par rapport aux finalités ultimes qui constituent la raison d'être <strong>des</strong> <strong>OSC</strong>. Certains éléments exogènes, comme l'intervention <strong>des</strong> projets et programmes externes risquent <strong>des</strong> fois de perturber la dynamique <strong>des</strong> <strong>OSC</strong> au cours du processus de réalisation de leur propre agenda de développement pour faire face aux grands enjeux du Pays. L’étude a relevé aussi une présence timide d’organisations faîtières (surtout au niveau <strong>des</strong> plateformes de quatrième niveau) qui ne facilitent pas la société civile dans le dialogue avec les autorités publiques tant au niveau national que local. En effet, d'après l'analyse menée, les interactions entre SC et autorités étatiques représentent le maillon faible d'un processus qui ne permet pas à la SC de laisser une trace profonde dans la définition <strong>des</strong> politiques thématiques et sectorielles. La SC mauritanienne joue un rôle important d'éducation publique, de communication et de sensibilisation <strong>des</strong> citoyens sur les grands enjeux du Pays et aussi sur les différentes problématiques sectorielles. Un autre rôle prépondérant qui semble ressortir de l’étude est celui de l'innovation. En effet, on constate une tendance accentuée <strong>des</strong> <strong>OSC</strong> (à tous les niveaux de structuration) dans l’identification et la réalisation d'actions sociales innovantes dans le but de trouver <strong>des</strong> solutions aux obstacles structurels face auxquels la SC se trouve confrontée. Suite à l'observation directe menée et aux données quantitatives collectées, on découvre certains secteurs comme innovants dans le cadre de la dynamique associative. Il s'agit par exemple <strong>des</strong> thématiques telles que la jeunesse, la migration et l'agriculture. C'est dans ces secteurs que résident principalement le nouveau potentiel de la dynamique associative et l'émergence d'un nouveau leadership de la société civile mauritanienne. Dans ce cadre, le mouvement de la jeunesse, surtout informel, représente certainement un noyau important de changement social pour les prochaines années. Les organisations agissant dans la thématique de la migration 98