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Cartographie des OSC

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troisième niveau. Ces organisations sont composées d'organisations qui s'associent en structures de<br />

coordination et qui décident de collaborer pour atteindre <strong>des</strong> objectifs communs selon une logique thématique<br />

ou géographique. Elles se sont développées principalement à partir <strong>des</strong> années 2000 mais leur nombre est<br />

encore limité : on peut compter à l'heure actuelle une quinzaine de réseaux fonctionnels comme par exemple la<br />

FONADH (Forum National <strong>des</strong> Droits Humains), le ROSA (Réseau <strong>des</strong> Organisations sur la Sécurité Alimentaire),<br />

l'RPC (Réseau pour la Promotion de la Citoyenneté), Publiez Ce Que Vous Payez, et quelques unions de<br />

producteurs et d’éleveurs comme par exemple le GNAP (Groupement National <strong>des</strong> Associations <strong>des</strong><br />

Coopératives Pastorales de Mauritanie). Ces organisations faîtières sont caractérisées par un nombre variable de<br />

membres, d'habitude autour d'une vingtaine en dehors du GNAP qui en compte davantage (cf. Données du<br />

secteur agriculture et sécurité alimentaire).<br />

Les réseaux constituent en effet un phénomène très récent dans l'histoire du mouvement associatif<br />

mauritanien. Les premiers réseaux naissent en début <strong>des</strong> années 2000 principalement sur la base de l'impulsion<br />

<strong>des</strong> programmes de développement <strong>des</strong> bailleurs de fonds, donc un peu en retard par rapport aux pays de la<br />

sous-région où les réseaux se sont affirmés déjà dans les années 90.<br />

Dans la plupart <strong>des</strong> cas, les réseaux ont tendance à opérer selon les mêmes modalités <strong>des</strong> ONG, c’est-à-dire dans<br />

la mise en œuvre directe <strong>des</strong> projets sur le terrain. Ce comportement engendre une concurrence assez marquée<br />

avec les acteurs de deuxième niveau qui sont parfois aussi leurs organisations membres, ce qui est encore plus<br />

grave compte tenu d’un contexte de pénurie <strong>des</strong> financements <strong>des</strong>tinés à la société civile.<br />

Bien que ce comportement soit en contradiction avec leur mission, il est toutefois indéniable que la question<br />

<strong>des</strong> ressources <strong>des</strong>tinées aux réseaux représente un aspect crucial du mouvement associatif mauritanien. En<br />

effet, il est assez rare, voire quasi impossible, que ces faîtières soient financées pour leur existence car les<br />

bailleurs de fonds ont l’habitude d’appuyer <strong>des</strong> actions et non pas le fonctionnement <strong>des</strong> structures. En plus,<br />

lorsque <strong>des</strong> ressources sont mises à la disposition de la société civile, elles le sont à travers <strong>des</strong> procédures et<br />

<strong>des</strong> critères tels que par exemple, les appels à propositions, auxquels les réseaux ont du mal à y accéder.<br />

En revanche, ces faîtières semblent avoir une visibilité au niveau national. Cela est dû non seulement au nombre<br />

pour l’instant limité de structures, mais aussi au fait que la plupart <strong>des</strong> réseaux disposent de démembrements et<br />

d’antennes dans les différentes régions du pays, ce qui augmente leur visibilité.<br />

Il faut toutefois reconnaître que cette visibilité a <strong>des</strong> effets mitigés si on considère la capacité de ces<br />

organisations à jouer un rôle actif dans la gouvernance et le dialogue avec les autorités étatiques au niveau<br />

national. En effet, sur le plan de la capacité d’impact de l’action, il faut remarquer qu’au-delà de quelques cas<br />

isolés, les réseaux ont une faible capacité d'interaction avec les autorités publiques dans les espaces de<br />

concertation sectorielle. Dans ce sens, les organisations interviewées ont signalé <strong>des</strong> difficultés dans<br />

l'instauration d'un dialogue structuré avec l'Etat dans les secteurs où elles opèrent. Cet aspect est aussi l’effet<br />

d'une faible reconnaissance par les autorités publiques vis-à-vis <strong>des</strong> réseaux en tant qu'acteurs compétents et<br />

légitimes dans les différents domaines <strong>des</strong> politiques sectorielles.<br />

Sans doute, le problème est lié aussi à la nature même <strong>des</strong> organisations. En effet, une <strong>des</strong> raisons de cette<br />

difficulté d'interaction avec les autorités étatiques est en quelque sorte le résultat d'une fragmentation <strong>des</strong><br />

acteurs et <strong>des</strong> actions évoluant dans le même domaine d'intervention.<br />

Un aspect ultérieur à mentionner est celui de la perte de spécificité sectorielle en faveur d'une tendance<br />

généraliste. Cela signifie que le caractère thématique et la spécialisation <strong>des</strong> réseaux risquent de disparaître en<br />

faveur d'une approche généraliste transversale multisectorielle.<br />

Certains réseaux comme le FONADH, par contre, sont appelés à participer de temps en temps à <strong>des</strong> rencontres<br />

avec une série d'ambassa<strong>des</strong> pour contribuer à l'échange d'informations, de points de vue vis-à-vis de sujets<br />

d'actualité ou thématiques particulières.<br />

Pour ce qui est <strong>des</strong> organisations faîtières de quatrième niveau, c'est-à-dire les plateformes, la situation est<br />

assez différente par rapport à la réalité <strong>des</strong> réseaux. En effet, la société civile mauritanienne ne peut compter<br />

que sur deux plateformes : la Plateforme <strong>des</strong> Acteurs Non Etatiques et le Cyber forum.<br />

Le processus qui a déclenché la constitution de la Plateforme <strong>des</strong> ANE a commencé en fin 2007 à travers<br />

l'organisation <strong>des</strong> "journées de concertation de la SC". Derrière cette impulsion, au-delà de certains acteurs de la<br />

SC, il faut aussi remarquer un certain intérêt de la part <strong>des</strong> autorités qui, à l'époque, étaient intéressées à<br />

encadrer la SC dans une seule structure faîtière. La participation à la Plateforme s'est structurée autour de 17<br />

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