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Cartographie des OSC

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2.2. Les problèmes du cadre légal actuel<br />

Un cadre légal peu structurant<br />

Les lois régissant les organisations de la société civile n’ont pas fixé <strong>des</strong> conditions imposant une structuration et<br />

une dynamique permanente. Le suivi prévu par les lois relatives aux associations est passif et circonstanciel,<br />

pour ainsi dire laissé au gré <strong>des</strong> services du Ministère de l’Intérieur. Or, il aurait fallu prévoir une obligation <strong>des</strong><br />

résultats, de comptes rendus, de rapports annuels permettant de savoir si ces associations vivent ou non. La loi<br />

ne définit aucune stratification <strong>des</strong> associations fondées sur la dimension, l’objet, le rayon d’action. C’est ainsi<br />

qu’une association couvrant tout le territoire national a le même statut qu’une petite association villageoise.<br />

Un cadre légal hyper centralisé<br />

Les conditions dans lesquelles la loi 64-098 du 9 juillet 1964 sur les associations fut promulguée expliquent<br />

certains de ses défauts. L’Etat central craignait, à sa naissance, l’émergence d’associations ayant <strong>des</strong><br />

connotations tribales, raciales ou régionales. C’est la raison pour laquelle la loi a concentré le pouvoir<br />

d’agrément <strong>des</strong> associations, quels qu’en soient la nature, la dimension et le rayon d’action, au niveau central,<br />

entre les mains du Ministre de l’Intérieur. Ainsi, <strong>des</strong> associations de jeunes ou d’artistes créées à l’extrémité du<br />

pays devaient obtenir l’autorisation du Ministre à Nouakchott.<br />

Cette forte concentration du pouvoir est la même que pour ce qui concerne les coopératives qui, elles aussi, ne<br />

peuvent être agréées que par le Ministre chargé de l’Agriculture. Mais les coopératives ont pu proliférer malgré<br />

tout, grâce au fait qu’elles sont encadrées par les services agricoles déconcentrés au niveau <strong>des</strong> wilayas et <strong>des</strong><br />

moughataa. Parmi les missions de ces services d’encadrement figuraient le suivi et l’accompagnement pour<br />

l’obtention <strong>des</strong> agréments. Pour ce qui concerne les syndicats, ils doivent être agréés par le Procureur de la<br />

République auprès du Tribunal régional.<br />

La confusion du concept<br />

Il est vrai que les lois régissant les associations, les coopératives et les syndicats furent promulguées dans un<br />

contexte où les concepts de société civile, de dialogue social n’existaient pas. La loi ne définit pas l’ONG et ne<br />

délimite pas ses responsabilités et ses droits en matière de participation à la discussion <strong>des</strong> politiques et<br />

stratégies nationales. Cette participation devrait se concevoir suivant une procédure claire obligeant les acteurs<br />

publics au recours aux organisations de la société civile aux niveaux local, régional et national.<br />

2.3. Aperçu sur le projet de loi relatif aux associations<br />

Les innovations du projet<br />

Le projet de loi relatif aux associations, aux fondations et aux réseaux d’associations, abrogeant et remplaçant la<br />

loi 64-098 du 9 juin 1964 relatives aux associations constate dans son exposé de motif que « le mouvement<br />

associatif connait un grand essor. Il constitue un levier important pour la mise en œuvre <strong>des</strong> politiques de<br />

développement et de la démocratie. Cependant le cadre juridique qui le régit ne reflète pas cette situation ». Le<br />

projet n’apporte cependant que trois innovations par rapport à la loi qu’il a pour but d’abroger, à savoir :<br />

Les dispositions proposées régissent aussi bien les associations que les fondations et les réseaux<br />

d’associations.<br />

Le projet définit les catégories d’associations en fonction de l’échelle territoriale à laquelle elles se<br />

rattachent.<br />

Le pouvoir d’autoriser les associations a été déconcentré au profit <strong>des</strong> autorités territoriales en ce qui<br />

concerne celles qui opèrent au niveau de leurs circonscriptions respectives. Cette dernière innovation<br />

est un effort de rapprochement de l’administration <strong>des</strong> administrés dans ce domaine.<br />

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