Cartographie des OSC

Toutefois aussi les secteurs de l'élevage et de la pêche représentent un élément complémentaire à prendre en
compte dans le cadre de la sécurité alimentaire.
En ce qui concerne l'élevage 97 , « c’est un secteur dominant en milieu rural où il peut représenter jusqu’à 44 % du
produit intérieur brut agricole. En plus, il demeure le principal moyen de subsistance et permet d’amortir
l’impact des chocs économiques pour une grande partie de la population » 98 .
Le secteur est caractérisé par l'élevage de bovins, petits ruminants et camelins. Nonobstant les crises dues à la
sécheresse des dernières années le secteur a tendance à augmenter son importance. Certains obstacles tels que
l'accaparement des terres, le bornage, le cadre foncier problématique qui affectent le secteur agricole sont
malheureusement actuels aussi pour l’élevage 99 .
A compléter l'analyse des facteurs qui contribuent (de manière directe ou indirecte) à la sécurité alimentaire de
la population mauritanienne il y a le secteur de la pêche. Selon la Commission Sous-Régionale des Pêches ce
secteur constitue un facteur majeur de l’économie mauritanienne par son apport en devises avec plus de 50%
des recettes d’exportation. Le secteur contribue pour plus de 20% au budget de l’Etat sur la période de 1993 à
2000 100 . Selon cet organisme la pêche emploie environ 36.000 personnes. Le sous-secteur de la pêche artisanale
est de loin la première source de création d’emplois directs. Entre 1994 et 2001, le nombre de pêcheurs artisans
est passé de 3 800 à 12 100 pour une croissance moyenne annuelle de 8%. L’emploi direct de la pêche
industrielle a été évalué en 2001 à 3600. La ville de Nouadhibou fournit en 2001 plus de 54% du total des
emplois créés par le secteur contre 28% à Nouakchott. La main d’œuvre étrangère employée dans la pêche est
de l’ordre de 14%. Des coopératives de pécheurs sont nées surtout dans la capitale et dans la ville de
Nouadhibou dans le but de créer des groupes d'entraide et des groupes de mutualisation des ressources.
8.3 Intervenants dans le secteur
8.3.1 Caractéristiques des OSC qui opèrent dans le secteur
L'analyse des caractéristiques des OSC qui opèrent dans le secteur de la sécurité alimentaire et agriculture
durable se base sur les organisations rencontrées lors de l'enquête dans les cinq focus groups dans le domaine
de l'agriculture/sécurité alimentaire 101 . Sur les 62 organisations rencontrées, 36 étaient des organisations de
base et coopératives de producteurs, 20 étaient des ONG et 6 des organisations faîtières. Cet échantillon qui
n'est, cependant, qu'une petite partie des organisations agissant dans ce domaine, permet toutefois d'observer
certaines tendances et caractéristiques de ces différents acteurs agissant au niveau rural.
L'observation de ces organisations montre clairement un fort caractère de proximité des groupements de
producteurs et des coopératives avec la population. Compte tenu des problématiques liées au foncier ci-dessus
évoquées et des difficultés telles que l'accès à l'eau, l'approvisionnement en entrants ou en semences, il
apparaît le besoin et la nécessité pour les agriculteurs de faire face à la précarité en collaborant entre eux et en
mutualisant leurs efforts et leurs moyens en vue d'une optimisation de leur production agricole. Dans ce sens,
une importance primordiale est représentée par le rôle de ces acteurs dans la mise en place et la gestion des
infrastructures rurales comme les puits, les petit barrages, les diguettes, les forages, etc..
En ce qui concerne la question capitale de la défense des intérêts des agriculteurs, les différentes interventions
dans les focus groups ont mis en exergue une faiblesse des organisations de deuxième et troisième niveaux de
structuration (ONG et organisations faîtières) à déclencher de véritables actions de défense des organisations
membres. Selon les organisations rencontrées à Sélibabi, la défense des intérêts signifie aussi que les
organisations de producteurs à la base doivent bénéficier de facilitées dans l’accès à l’information par rapport
97 La contribution du secteur de l’élevage à la croissance de l’économie nationale est importante. Sa contribution à la formation du
PIB national est ainsi évaluée à 14,3% avec 68,2 % de la valeur ajoutée du secteur rural. Par ailleurs, selon les estimations
effectuées au cours de l’étude FAO/BM/DEA, la contribution officielle du secteur de l’élevage à la valeur ajoutée nationale apparaît
sous-estimée. Selon la modélisation établie par cette étude, elle a été ainsi estimée, pour l’année 2000, aux alentours de 68
milliards d’UM, chiffre nettement supérieur aux 27 milliards estimés par la comptabilité nationale pour 1998 (Ministère du
Développement Rural; Direction de l'élevage : "Elevage en Mauritanie, Etats de lieux et perspectives", Novembre 2006).
98 http://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2012/08/02/world-bank-approves-drought-funds-for-mauritania-tobuy-emergency-food-and-livestock-vaccines.
99 Parmi les projets d’appui au secteur, il est à signaler celui de la Banque Mondiale : le "Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au
Sahel (PRAPS) dont la composante Mauritanie est dotée d’un don de 45 millions de dollars.
100 http://www.spcsrp.org/Mauritanie/Contexte+de+la+peche+en+Mauritanie.
101 Les focus groups se sont tenus à Nouakchott, Rosso, Atar, Kiffa, Sélibabi.
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