Cartographie des OSC
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Pour ce qui est <strong>des</strong> caractéristiques générales de la dynamique associative, on observe entre autre quatre facteurs<br />
principaux :<br />
- Une proximité <strong>des</strong> unions de producteurs avec la base ;<br />
- Une bonne capacité de défense <strong>des</strong> intérêts <strong>des</strong> populations rurales de la part <strong>des</strong> ONG et <strong>des</strong> faîtières ;<br />
- Un faible niveau de dialogue sur les politiques sectorielles agricoles (au niveau national) ;<br />
- Un besoin en renforcement <strong>des</strong> capacités surtout en matière de gestion organisationnelle et financière.<br />
L'analyse de ces acteurs a mis en lumière la prévalence de quatre rôles joués par les <strong>OSC</strong>, à savoir : i) le rôle de plaidoyer<br />
pour la défense <strong>des</strong> intérêts <strong>des</strong> agriculteurs ; ii) le rôle de capital social dans le cadre du réseautage et de la mobilisation<br />
<strong>des</strong> énergies sociales participant à la lutte contre l’insécurité alimentaire ; iii) le rôle d'’innovation avec <strong>des</strong> initiatives<br />
pertinentes porteuses de dynamisation <strong>des</strong> actions de production et d’apports de valeur ajoutée (micro crédit,<br />
transformation, commercialisation) ; iv) le rôle d'effet levier qui assure une intermédiation entre les catégories d'acteurs en<br />
calmant le potentiel conflictuel entre agriculteurs et éleveurs, entre retournés et occupants <strong>des</strong> terres.<br />
Les <strong>OSC</strong> agissant dans le cadre de la sécurité alimentaire jouent aussi un rôle significatif dans la mise en place et la gestion<br />
<strong>des</strong> infrastructures rurales notamment les puits, les petits barrages/diguettes, les forages, etc.<br />
8.2 Les questions clés liées au secteur<br />
Plus de la moitié <strong>des</strong> 3,89 millions d’habitants de la Mauritanie vivent de l’agriculture et de l’élevage. Cependant,<br />
la production de céréales de ce pays aride ne répond qu’à un tiers <strong>des</strong> besoins alimentaires nationaux,<br />
entrainant une dépendance à l’égard <strong>des</strong> importations <strong>des</strong> produits agricoles 90 .<br />
Les prix alimentaires ont fortement augmenté en 2008 et continuent d’être volatiles. Ceci, combiné aux faibles<br />
pluies de 2011 qui ont laminé les deux tiers de la production agricole, fait que davantage d’agriculteurs et<br />
d’éleveurs se retrouvent en situation de pauvreté.<br />
Bien que la production agricole (surtout céréalière) ait rebondi ces dernières années avec <strong>des</strong> récoltes<br />
exceptionnelles enregistrées en 2012 et 2013, la sécurité alimentaire demeure incertaine dans plusieurs parties<br />
du pays, en particulier dans les zones où <strong>des</strong> pluies sporadiques ont affecté en 2013 les cultures et les pâturages.<br />
La présence de dizaines de milliers de réfugiés maliens, qui ont fui la violence dans leur pays, a restreint encore<br />
davantage les ressources limitées de la Mauritanie.<br />
La nécessité de renforcer la capacité de production agricole au niveau nationale n'est que l'aspect final d'un<br />
certain nombre de problèmes qui bloquent le secteur agricole et les acteurs de la SC qui y opèrent.<br />
Comme déjà énoncé dans le chapitre dédié à l'analyse <strong>des</strong> enjeux, il y a toute une série d'enjeux prioritaires<br />
dans le domaine de l'agriculture et de la sécurité alimentaire face auxquels l'Etat et les organisations de la<br />
société civile doivent se confronter. Le premier enjeu est celui du cadre foncier 91 urbain et rural. Cette question<br />
comprend toute une série de problématiques complexes qui doivent encore être résolues par l'Etat. C’est le cas :<br />
(i) de la vulnérabilité d’une agriculture dépendant <strong>des</strong> aléas climatiques ; (ii) de l’incapacité de L’Etat<br />
d’entreprendre <strong>des</strong> aménagements agricoles à cause <strong>des</strong> prétentions <strong>des</strong> institutions traditionnelles locales sur<br />
les terres aménageables ; (iii) de la nécessité de rentabiliser les investissements consentis pour la mise en valeur<br />
du fleuve Sénégal en mettant en valeur les terres de la rive mauritanienne du fleuve dont une grande partie était<br />
maintenue en jachère par les propriétaires coutumiers ; (iv) de l’impératif de sécuriser les droits fonciers <strong>des</strong><br />
groupes vulnérables (anciens esclaves, femmes, paysans sans terres etc.).<br />
La pression démographique sur le foncier représente aussi une priorité au niveau urbain et dans certaines zones<br />
du Pays, notamment au sud. A Nouakchott, à cause de la forte expansion de la ville, les zones agricoles<br />
périurbaines reculent avec <strong>des</strong> conséquences importantes pour la population qui habitent dans la périphérie de<br />
la capitale. La population, de manière isolée ou à travers le soutien de quelques acteurs de la SC, est obligée de<br />
prendre <strong>des</strong> initiatives extrêmes d'auto-défense à travers l'occupation abusive <strong>des</strong> terres périurbaines, c'est le<br />
phénomène de la "Gazra". Ce phénomène s’observe aussi au travers de certaines organisations informelles au<br />
niveau <strong>des</strong> quartiers périphériques de la ville de Nouakchott, avec le but de limiter les conflits au sein <strong>des</strong><br />
communautés intéressées. Les organisations tant formelles qu’informelles de la société civile interviennent en<br />
permanence pour résoudre ces conflits fonciers urbains qui peuvent engendrer dans de nombreux cas <strong>des</strong><br />
dissensions sociales fortes préjudiciables à la cohésion sociale, de par leur caractère intertribal ou interethnique.<br />
90 FAO : Programme de gestion intégrée de la production et <strong>des</strong> déprédateurs (GIPD).<br />
91 Le régime foncier et domanial mauritanien est régi par l’ordonnance 83.127 du 5 juin 1983.<br />
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