MÉMOIRE - Laure Botella
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artistiques » 13 , soit d’un point de vue, « qui a pour objet de discerner les qualités et les défauts » 14 . Seule<br />
une notion paraît nouvelle : la critique comme adjectif, « qui expose à un grave danger ; dangereux » 15 .<br />
Comme toute encyclopédie, la dernière encyclopédie Larousse détaille ces définitions en les<br />
élargissant à d’autres domaines, comme la critique génétique ou la masse critique. Là encore, il n’y a<br />
pas de réelle définition précise de la critique. Cette dernière pouvant être à la fois une personne, un<br />
adjectif ou une tournure d’esprit. Pourtant, comme nous allons le voir, aujourd’hui, dans l’esprit des<br />
personnalités que nous avons interviewées, la notion de critique est claire.<br />
2. Le point de vue des interviewé·e·s<br />
Recevant dès le début, quel que soit l’interlocuteur ou l’interlocutrice, les mêmes descriptions, à<br />
quelques nuances près, de ce que pouvait être une critique et surtout de sa différentiation avec l’injure<br />
et la diffamation, nous avons ensuite supprimé ces questions de notre questionnaire. Seules trois<br />
personnes nous ont donc donné leur définition de la critique.<br />
Ainsi, pour Najat Vallaud-Belkacem, « La critique a un fondement. L’insulte et la diffamation n’en ont pas.<br />
Ou alors ils sont inexistants. » 16 Selon elle, critiquer « c’est ne pas être d’accord avec une solution apportée<br />
à un problème. Mais c’est qualifier le problème. Injurier, c’est ne pas s’intéresser au fond du problème et<br />
c’est prendre la personne pour le problème. »<br />
Jonathan Debauve, ancien conseiller à la communication de Najat Vallaud-Belkacem, semble penser<br />
la même chose. Pour lui, la critique « est tout ce qui relève d’une argumentation raisonnée ». Que l’on<br />
soit d’accord ou non avec cette critique, « elle est constructive, elle est argumentée, elle n’est pas<br />
insultante » et « c’est le jeu de la démocratie » 17 .<br />
Pour Eléonore Slama, ancienne cheffe de cabinet de Najat Vallaud-Belkacem, la différence entre la<br />
critique et l’injure, en plus d’être juridique, tient de la manière de l’exprimer : « On a le droit de ne pas<br />
d’accord avec la politique menée, on a le droit de dire, bien évidemment, mais il y a une façon de le dire. »<br />
C’est « dire que l’on n’est pas d’accord avec sa 18 politique, par exemple la réforme du collège, parce que l’on<br />
trouve que ce n’est pas une bonne chose pour les enfants, c’est une chose. Par contre, invectiver la ministre,<br />
(…) là on est dans le domaine de l’injure. » 19<br />
13<br />
Ibid.<br />
14<br />
Ibid.<br />
15<br />
Ibid.<br />
16<br />
VALLAUD-BELKACEM Najat, ancienne ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.<br />
Entretien réalisé le 23 juin 2017.<br />
17<br />
DEBAUVE Jonathan, ancien conseiller SLAMA en charge de la communication de Najat Vallaud-Belkacem. Entretien<br />
réalisé le 11 mai 2017.<br />
18<br />
NDLR : la politique de la ministre<br />
19<br />
SLAMA Eléonore, ancienne cheffe de cabinet de Najat Vallaud-Belkacem. Entretien réalisé le 11 mai 2017.<br />
13