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MÉMOIRE - Laure Botella

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éseaux sociaux etc. qu’une enquête journalistique ne demande pas toujours autant de temps » 173 . Et tout le<br />

monde est d’accord sur une chose : la conséquence sur la qualité de l’information. « Si les<br />

journalistes ont une part de responsabilité », comme le dit Najat Vallaud-Belkacem, « avec la<br />

multiplication des médias, avec la nécessité pour eux de faire le buzz, d’être les premiers à sortir l’info,<br />

etc., il y a de moins en moins de précautions prises en termes de vérification des rumeurs, des<br />

informations. Et malheureusement on se retrouve souvent des choses non sourcées, non vérifiées, non<br />

croisées, qui sont reprises par les médias. »<br />

2. Une recherche constante de nouvelles informations provoquant une quantité d’informations<br />

au détriment de sa qualité ?<br />

Dans un article du Monde Campus, Sylvie Octobre, sociologue, cite le témoignage d’un adolescent<br />

« rencontré lors d'une enquête [qui] lui a dit, très justement : “S'il y avait la guerre, je l'apprendrais sur<br />

Facebook.” ». Selon elle, « Aujourd'hui, les premiers pourvoyeurs d'info sont les réseaux sociaux. » 174 .<br />

Si elle parlait de la génération Z, c’est-à-dire des jeunes nés après 1990, Eléonore Slama le fait ellemême<br />

« tous les jours, lorsqu’il se passe quelque chose, la première chose que je fais, c’est de regarder<br />

sur Twitter quels sont les sujets en tête, pour essayer d’avoir l’information. » 175 Elle rajoute ensuite que,<br />

lors d’un attentat, si elle regarde évidemment les sites de la Préfecture et du ministère de<br />

l’Intérieur, son réflexe est d’abord de regarder ce qu’il se dit sur les réseaux sociaux numériques.<br />

Puis de conclure : « Même nous, même si on sait que l’information n’est pas forcément bonne, on<br />

regarde tout cela ».<br />

Razak Ellafi pense que les journalistes en feraient de même : « Tous les dimanches matin, les journaux<br />

de buzz, à la recherche d’articles à click publient les clashs d’ONPC. Ils regardent ce qui circule sur<br />

Twitter pour déterminer le contenu et l’angle de leur article. » 176 . De plus en plus de reprises des<br />

réseaux sociaux numériques dans les articles en ligne, puis papier, voire à la télévision.<br />

Et effectivement, pour Christian Delporte, les journalistes utilisent sans doute beaucoup les réseaux<br />

sociaux numériques comme source. Mais il ajoute que « cela ne veut pas dire qu’ils ne vérifient pas<br />

l’information. […] Et puis, Twitter est une source importante pour les intellectuels » 177 .<br />

173<br />

PROTIN Matthieu, ancien conseiller en charge des discours et de l'éducation artistique et culturelle. Entretien réalisé<br />

le 12 mai 2017.<br />

174<br />

BURATTI Laura, Les jeunes lisent toujours, mais pas des livres, Le Monde Campus [en ligne], 24 septembre 2014,<br />

[consulté le 24 août 2017]. Disponible sur : http://www.lemonde.fr/campus/article/2014/09/24/les-jeunes-lisenttoujours-mais-pas-des-livres_4491903_4401467.html<br />

175<br />

SLAMA Eléonore, ancienne cheffe de cabinet de Najat Vallaud-Belkacem. Entretien réalisé le 11 mai 2017.<br />

176<br />

ELLAFI Razak, ancien conseiller en charge de la veille et de la prospective de Najat Vallaud-Belkacem. Entretien<br />

réalisé le 4 septembre 2017.<br />

177<br />

DELPORTE Christian, Professeur d’histoire contemporaine, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines,<br />

Directeur de la revue Le Temps des médias. Entretien réalisé le 8 septembre 2017.<br />

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