MÉMOIRE - Laure Botella

RPF 4h25min5s 3h30min36s
Mouvement des Citoyens 1h29min59s 8h18min1s
PRG 0h41min14s 1h11min39s
Divers Majorité 0h32min11s 3h38min26s
FN 0h18min14s 0h36min36s
MPF 0h17min30s 1h22min16s
Sans tenir compte des tous partis d’extrême gauche ou de DLC, le FN représentait 0,15% du total
de temps de parole en 2000 et 0,28% en 2001, pour des résultats électoraux bien plus élevés. En
2001, le temps de parole du Front national est même deux fois moindre que celui du Mouvement
Pour la France de Philippe de Villiers.
Le Front national a donc dû s’adapter à ce manque d’accès dans les médias traditionnels. Bien que
peu de foyers disposaient d’un accès à internet, le parti exploitera cet outil en voie de développement
pour diffuser ses messages.
b. Un parti qui sait utiliser les innovations technologiques à son avantage
En effet, déjà dans les années 1990, le Front national sortira un jeu vidéo, pour promouvoir Jean-
Marie Le Pen. Ce jeu se présentait comme un Pac-Man, avec « un mini Le Pen » qui doit attraper
des flammes tricolores « en prenant bien soin d’éviter “les ennemis de la France qui rôdent” : François
Mitterrand, Lionel Jospin, Jacques Chirac, Alain Juppé et Fodé Sylla, le président de SOS Racisme. » Ce
jeu sera cependant rapidement retiré de la vente, suite à une plainte de SOS Racisme. 123
Le Front national s’est donc rapidement adapté aux innovations technologiques, malgré des
préjugés que l’on pourrait avoir : « On pouvait légitimement penser qu’un parti d’extrême droite
revendiquant des valeurs traditionalistes ne seraient pas à la pointe de la modernité et préférerait le livre
et l’affiche au numérique », comme le disait l’ancien député Yves Cochet 124 . Il sera pourtant l’un des
premiers mouvements à avoir une page minitel. Ce sera alors l’un des premiers sites politiques
« vitrines », présentant le parti et son histoire, avec une vision édulcorée de celle-ci :
« Cela répondait à une urgence, explique Arnaud Soyez, le militant frontiste à l’origine
des trois sites, à l’époque secrétaire nationale aux adhésions. Nous avions lancé 3615
NATIO en pleine campagne électorale, parce que nous cherchions un moyen de relayer
un éditorial plus rapidement qu’avec un journal du parti ou un bulletin interne. (…). C’était
basique, il n’y avait que trois ou quatre pages, dont l’une était consacrée à un historique
123
ALBERTINI Dominique et DOUCET David, La Fachosphère. Comment l'extrême droite remporte la bataille d'Internet.,
Flammarion, 2016, 299 pages. P. 63
124
Ibid. P. 66
46