MÉMOIRE - Laure Botella
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pour comprendre la communication politique » 3 . Cependant, si de nombreux·ses journalistes tentent<br />
de « réinformer » et mènent des campagnes de « désintox », d’autres peuvent participer à la<br />
propagation de fausses informations pour des raisons que nous aborderons dans ce mémoire.<br />
Les réseaux sociaux numériques deviennent également un véritable « défouloir », avec des propos<br />
parfois haineux, où des personnes peuvent à présent donner leurs avis sur tout, et créer du buzz, voire<br />
où elles sont plus crues, respectées et considérées que des expert·e·s pourtant reconnu·e·s.<br />
Ces différents éléments nous permettent de relever une problématique globale : Du Pape Boniface VIII<br />
au Moyen âge à Najat Vallaud-Belkacem aujourd’hui, les dirigeant·e·s politiques ont toujours essuyé<br />
critiques, injures, voire diffamations. A l’ère des réseaux sociaux numériques, peut-on dire que ces<br />
outils ont modifié leur nature et leur propagation ?<br />
I. Hypothèses<br />
La définition de cette problématique nous permet ainsi de poser plusieurs hypothèses :<br />
Ø De prime abord, une hypothèse semble s’imposer : celle répondant par la positive à notre<br />
problématique. Oui, les réseaux sociaux numériques ont, en quelque sorte, révolutionné la<br />
nature des critiques, injures et diffamations en libérant la parole violente ;<br />
Ø Par ailleurs, avec l’instantanéité de la diffusion, et parfois le manque de vérification préalable,<br />
il semble que tout prenne une ampleur démesurée, certain·e·s journalistes reprenant même<br />
ce qui est en « tendance » sur les réseaux sociaux numériques, que ce soit dans les articles en<br />
ligne ou, pire, dans les journaux télévisés. Dans ce dernier cas, la diffusion, sortira du cercle<br />
restreint des internautes et se verra donc accrue ;<br />
Ø Enfin, une troisième hypothèse s’impose : et si l’arrivée des réseaux sociaux numériques était,<br />
à l’inverse, un véritable outil pour les personnes critiquées, injuriées et/ou diffamées, leur<br />
offrant une opportunité de réponse et de transparence plus rapide ? De plus, nous pouvons voir<br />
qu’au Moyen âge, des personnes diffamées pouvaient en mourir quand, aujourd’hui, les<br />
personnes injuriées et/ou diffamées peuvent s’appuyer sur une « communauté » qui n’hésitera<br />
pas à prendre leur défense.<br />
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GUIGO Pierre-Emmanuel, Com et politique, les liaisons dangereuses ? : 10 questions pour comprendre la communication<br />
politique, Arkhe editions, 2017, 202 pages. P. 86<br />
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