MÉMOIRE - Laure Botella
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
« Toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération<br />
de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une diffamation. Toute expression<br />
outrageante, termes de mépris ou invective, qui ne renferme l’imputation d’aucun fait, est<br />
une injure. » 49<br />
Seul·e le ou la juge pourra alors décider si l’expression en question est une injure ou non. De plus, si<br />
le statut de la personne injuriée rentre toujours en compte, s’il s’agit d’un·e membre d’une<br />
administration (tribunaux, armée, ministères, etc.), la notion de statut social disparaît : les princes,<br />
ducs, ecclésiastiques, prélats, etc. ne sont plus mentionnés comme circonstance aggravante, lorsqu’il<br />
était alors précisé que le délit s’aggravait s’il était commis « par une personne de basse condition contre<br />
une personne noble ou élevée en dignité » 50 . Tout comme il n’est plus interdit pour un·e citoyen·ne de se<br />
déguiser avec des habits ecclésiastiques ou religieux.<br />
La notion de publicité est quant à elle renforcée. Si elle était auparavant considérée comme une<br />
circonstance aggravante, elle est depuis cette loi nécessaire pour que l’injure soit un délit correctionnel<br />
et punie d’un emprisonnement de six jours à trois mois et/ou d’une amende de 16 à 500 Fr 51 . Sans,<br />
l’injure sera pénalisée seulement d’une contravention, par l’article 471 numéro 11 du code pénal 52 .<br />
Enfin, il faudra attendre le 1 er juillet 1972 pour que les injures à caractère racistes soient punissables<br />
par la loi et que les associations puissent saisir la justice. Cette loi a été renforcée par la loi Perben II<br />
du 9 mars 2004, avec un délai de prescription qui passe à un an. A noter qu’il ne s’agissait que des<br />
injures portant sur l’ethnie, la nation, la race ou la religion, les injures à caractère homophobe n’ayant<br />
été ajoutées que le 31 décembre 2004.<br />
Aujourd’hui, l’injure publique est punissable de 12 000€ d’amende, quand l’injure publique à caractère<br />
raciste, sexiste, homophobe ou handiphobe est passible de six mois de prison et 22 500€ d’amende 53 .<br />
Nous allons voir maintenant ce qu’il en est de la diffamation.<br />
b. La diffamation : une double définition<br />
Contrairement à l’injure publique, dont la définition encyclopédique est liée à sa définition juridique, y<br />
compris dans son évolution, la diffamation comprend deux définitions distinctes : une définition<br />
49<br />
Ibid.<br />
50<br />
Ibid.<br />
51<br />
Ibid.<br />
52<br />
LAROUSSE Pierre et AUGÉ Claude, Injure. Nouveau Larousse illustré, dictionnaire universel encyclopédique, 8 volumes,<br />
1898. Volume 5, p.289. Consultable en ligne : https://archive.org/stream/nouveaularoussei05laro#page/288/mode/2up<br />
53<br />
Injure, In Service Public. [consulté le 15 juillet 2017] Disponible sur : https://www.servicepublic.fr/particuliers/vosdroits/F32077<br />
20