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Qualité Références n° 76

BPM/GED au service du responsable qualité p.26

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MANAGEMENT DE PERFORMANCE<br />

LA QUALITÉ DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ<br />

la sécurité totale. La qualité totale est, en effet,<br />

un pan de la sécurité totale. Autre recommandation<br />

: il ne sert rien d’avoir raison contre tous.<br />

Enfin, dernier conseil : il faut pouvoir apporter<br />

au décideur des éléments très fiables pour<br />

qu’il puisse prendre sa décision.<br />

Q.R. : Quels outils ou lectures pouvez-vous<br />

indiquer à un professionnel de la qualité ?<br />

E.B. : Je vous recommande mon livre « <strong>Qualité</strong><br />

et sécurité dans les établissements de santé »<br />

publié par les éditions LEH. Je conseille de<br />

consulter des ouvrages provenant d’écoles d’ingénieurs<br />

ou des méthodes qui ont été validées<br />

au niveau international. D’ailleurs, je pense qu’un qualiticien et un<br />

gestionnaire de risque ou un ingénieur doivent plier la méthode<br />

aux exigences du terrain. Mon avis : l’outil et le chiffre sont des<br />

modestes moyens. Il faut plutôt mettre une gouvernance et une<br />

posture stratégique la plus compliante possible au système étudié.<br />

« Le manager doit être humble, voire vulnérable,<br />

et très communicant avec tous les interacteurs<br />

du système et avoir une vision systémique de la<br />

problématique. »<br />

Q.R. : Quelles compétences le manager de la qualité doit-il<br />

acquérir ?<br />

E.B. : Le manager doit être humble, voire vulnérable, et très<br />

communicant avec tous les interacteurs du système et avoir une<br />

vision systémique de la problématique.<br />

Q.R. : Sur quels points le manager de la qualité ne doit-il pas<br />

être vigilant ?<br />

E.B. : Le manager doit être vigilant sur le maintien de son réseau<br />

d’acteurs, de la dynamique et de sa communication locale. Il doit<br />

prioriser le dialogue et la confiance.<br />

Q.R. : Pouvez-vous donner des exemples d’application ? Quelle<br />

était la problématique ? Quels ont été les résultats ?<br />

E.B. : La sécurisation et la qualité de la Prise En Charge Médicamenteuse<br />

(PECM) sont des objectifs prioritaires de l’arrêté du 6<br />

avril 2011. L’article 8 prévoit la réalisation d’une étude des risques<br />

encourus par les patients liés à la PECM. L’objectif du travail<br />

« Sécurisation de la prise en charge médicamenteuse au sein d’un<br />

service de chirurgie orthopédique : cartographie<br />

des risques selon la méthode d’analyse<br />

des risques à priori » est de réaliser<br />

cette étude au sein du service de chirurgie<br />

orthopédique de l’hôpital Ambroise Paré<br />

AP-HP, à l’aide de l’Analyse Préliminaire<br />

des Risques (APR) afin d’établir un plan<br />

d’actions de réduction des risques.<br />

Concernant la méthode et les matériels, le<br />

groupe de travail pluridisciplinaire était<br />

composé du gestionnaire des risques, d’un<br />

chirurgien orthopédique, d’un médecin<br />

urgentiste délocalisé dans le service de<br />

chirurgie orthopédique, d’un pharmacien<br />

et d’un interne en pharmacie, de<br />

la cadre de santé du service, de deux infirmières diplômées<br />

d’état, et d’une préparatrice en pharmacie. Le système étudié<br />

était « le circuit du médicament » selon les phases suivantes :<br />

prescription, approvisionnement, dispensation, détention et<br />

stockage, transport, information, gestion du traitement personnel,<br />

administration, et surveillance. L’APR a été élaboré en<br />

plusieurs étapes : la cartographie des dangers, la mise en place<br />

des échelles, la cartographie des situations dangereuses (APR<br />

système), l’analyse préliminaire des scénarios (APR scénario),<br />

la cartographie des risques et, l’élaboration d’un plan de réduction<br />

des risques.<br />

388 situations dangereuses (SD) ont été identifiées sur l’ensemble<br />

du système. L’étude s’est limitée à la seule phase de « dispensation<br />

» qui présente le plus grand nombre de SD. 62 SD sont identifiées<br />

dont 51 d’indice de priorité 1. A partir de ces 51 SD, 148<br />

scénarios d’accidents ont été décrits et analysés. 30% des scénarios<br />

présentaient un risque initial de criticité acceptable (C1), 47%<br />

un risque tolérable sous contrôle (C2) et 23% un risque inacceptable<br />

(C3). Un plan d’action de réduction des risques contenant<br />

54 actions de maîtrise des risques initiaux a été proposé. Chacune<br />

de ces actions est cotée en termes de mobilisation des ressources<br />

humaines, financières et matérielles. Les actions de réduction des<br />

risques proposées ont permis de supprimer les scénarios de criticité<br />

C3, tout en augmentant les nombre de scénario de criticité<br />

C1 (47%) et C2 (53%).<br />

Conclusion : L’APR a permis d’évaluer les risques du système<br />

et d’établir des actions prioritaires de réduction des risques. La<br />

révision du système documentaire, la formation, l’information<br />

et la communication au sein des équipes, l’informatisation de<br />

l’ensemble des prescriptions, et la mise en place d’une conciliation<br />

médicamenteuse sont des axes d’amélioration pour l’établissement.<br />

L’automatisation de la dispensation fait partie du<br />

projet de l’établissement mais elle nécessite des moyens financiers<br />

conséquents.<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

18 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>76</strong> • Février-Mars 2018

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