AUTOINSIDE Édition 12 – Décembre 2020
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SÉCURITÉ<br />
Marcel Strub a accompagné le DTC depuis<br />
sa création. En 1995, il fait en effet partie<br />
des premiers employés du centre de test avec<br />
Bernhard Gerster et Urs Fecker. Il est toujours<br />
là au fil des ans, alors que le DTC prospère et<br />
que ses chiffres d’affaires progressent régulièrement<br />
de million en million. Aujourd’hui,<br />
tandis que la crise du coronavirus fait rage,<br />
cet ingénieur automobile de 49 ans, titulaire<br />
d’un diplôme EMBA, est à la manœuvre de<br />
l’institution, qui compte désormais plus de<br />
40 collaborateurs.<br />
Les défis sont le moteur de Marcel Strub : mécanicien<br />
sur camion de formation, il a notamment<br />
suivi des études d’ingénieur à Bienne,<br />
a fait son service militaire en tant que grenadier<br />
à Isone, assume aujourd’hui le poste<br />
de commandant des pompiers locaux et s’est<br />
également montré ambitieux sur le plan<br />
sportif en atteignant la ligue nationale B de<br />
handball avec le PSG Lyss dans les années<br />
1990. Le sport fait toujours partie de ses loisirs<br />
puisqu’il est moniteur de ski en hiver et<br />
roule en Ducati Panigale V2 (« Et pas V4 ! »)<br />
en été.<br />
Son rapport à la technique des véhicules à<br />
quatre roues est sensiblement moins passionné.<br />
Marié et père de deux garçons, maintenant<br />
adultes, il conduit une VW Polo dans le<br />
privé : « Une voiture doit me mener d’un point<br />
A à un point B. » Il explique que certains de<br />
ses collègues lui ont conseillé de changer de<br />
véhicule pour un modèle un peu plus représentatif<br />
d’un directeur. « Mais je ne vois pas<br />
les choses ainsi : nous facturons nos services<br />
à nos clients, et c’est dans ce domaine que<br />
nous devons soigner la manière dont nous<br />
nous présentons. » Le pragmatisme est l’un<br />
des traits caractéristiques de Marcel Strub.<br />
Cela se constate également dans son style de<br />
management : « J’observe d’abord la situation<br />
et je prends ensuite une décision claire. Ce<br />
n’est peut-être pas une solution parfaite au<br />
début, mais il est toujours possible de l’optimiser<br />
ensuite. Sans cela, tout prend beaucoup<br />
trop de temps. » Le nouveau directeur<br />
de Vauffelin ajoute qu’il laisse beaucoup de<br />
liberté à ses collaborateurs et ne les surveille<br />
pas en permanence. Son expérience en tant<br />
que responsable de département lui sert dans<br />
sa nouvelle fonction : « Faire confiance aux<br />
collaborateurs, prendre des décisions compréhensibles<br />
et donner l’exemple : tout cela<br />
fonctionne aussi bien au niveau d’un département<br />
que pour toute l’entreprise. »<br />
Le centre de test est une société anonyme financièrement<br />
autonome. Son actionnariat est<br />
composé de huit organisations, dont l’UPSA.<br />
La crise du coronavirus a fait des dégâts aussi<br />
dans le Jura bernois. Le DTC a ainsi perdu<br />
plusieurs mandats, essentiellement dans<br />
les domaines de l’ingénierie et de la sécurité<br />
passive. « Dans certains cas, les gens ne pouvaient<br />
pas se déplacer à cause du coronavirus<br />
et dans d’autres, les pièces nécessaires manquaient<br />
», explique Marcel Strub. Ce repli a<br />
frappé encore plus tôt le domaine de l’aéronautique,<br />
dans lequel le DTC travaille aussi.<br />
Le chiffre d’affaires record réalisé dans ce domaine<br />
en 2018 se montait à CHF 9 millions :<br />
Marcel Strub s’attend à un total de CHF 7,2<br />
millions cette année. Le DTC a absorbé cette<br />
baisse en ne remplaçant pas les employés<br />
qui sont partis. Et les investissements dans<br />
l’infrastructure se poursuivent malgré les<br />
difficultés. Un nouvel abri est en cours de<br />
construction pour les véhicules de test ainsi<br />
que de nouveaux espaces, en vue d’agrandir<br />
plus tard les halles de test et les bureaux.<br />
Marcel Strub aimerait remettre le DTC sur<br />
la voie de la croissance. « 50 collaborateurs<br />
et un chiffre d’affaires de CHF 10 millions »,<br />
voilà l’objectif ambitieux qu’il s’est fixé pour<br />
les cinq prochaines années. Mais la croissance<br />
n’est en aucun cas une finalité en ellemême<br />
: « Si nous souhaitons rester rentables,<br />
nous devons constamment évoluer. Une<br />
croissance modérée est utile pour ce faire. »<br />
Outre les domaines susmentionnés de l’ingénierie<br />
et de la sécurité passive, le DTC propose<br />
aussi des services dans les domaines de<br />
la sécurité active et de l’analyse des accidents.<br />
« Nous sommes très diversifiés et c’est bénéfique<br />
en ces temps difficiles. » Marcel Strub<br />
et son équipe ne sacrifient nullement la fameuse<br />
qualité du DTC : « Le < made in Switzerland<br />
> est un atout qui compense certains<br />
désavantages de notre pays. » Il pense ici surtout<br />
aux frais douaniers et de transport, qui<br />
doivent être pris en compte dans les commandes<br />
de clients internationaux.<br />
Avant de prendre la succession de Bernhard<br />
Gerster en août, Marcel Strub a dirigé le département<br />
« Sécurité active » pendant huit<br />
ans. Les voitures sont de plus en plus sûres<br />
grâce à de meilleurs composants, mais aussi<br />
grâces à des systèmes d’assistance de plus en<br />
plus fiables. Le DTC participe à cette évolution<br />
en tant que centre de compétence pour<br />
la sécurité des véhicules et la dynamique de<br />
conduite. Et cette évolution va se poursuivre.<br />
« Un jour, nous ne serons plus que des passagers<br />
», déclare-t-il. Mais il faudra encore attendre<br />
un peu : « Je ne conduirai sûrement<br />
plus de voiture lorsque nous atteindrons le<br />
niveau 5 de la conduite autonome. » À ce niveau,<br />
le conducteur n’est plus nécessaire et<br />
les actions humaines se limitent à déterminer<br />
la destination et démarrer le système.<br />
Marcel Strub estime que le niveau 3 est beaucoup<br />
plus réaliste (et souhaitable), dans lequel<br />
le conducteur ne sera plus contraint de<br />
surveiller constamment le système, mais reprendra<br />
le volant en cas de besoin et sur un<br />
signal d’avertissement : « Je pourrais tout à<br />
fait imaginer consulter mes e-mails ou regarder<br />
une série télévisée sur l’autoroute<br />
Berne-Zurich aux heures de pointe. » Mais il<br />
préfère continuer à décider lui-même quand<br />
changer de vitesse et quand tourner quand<br />
il franchit des cols déserts avec sa Ducati. <<br />
Plus d’informations sur :<br />
dtc-ag.ch<br />
<strong>AUTOINSIDE</strong> | <strong>Décembre</strong> <strong>2020</strong> 43