AUTOINSIDE Édition 12 – Décembre 2020

JOURNÉE DES GARAGISTES SUISSES
Comment l’avenir du garage Ausee se
profile-t-il ?
C’est une question difficile. Mais notre objectif
est clair : nous voulons rester une entreprise
familiale indépendante et poursuivre la
transformation vers les nouvelles technologies.
La vente des voitures neuves est toutefois
freinée par la pandémie de coronavirus.
L’actuelle baisse du volume des ventes se répercutera
ensuite sur l’atelier. Les garages
vont également commencer à subir l’impact
de l’électromobilité, qui va se traduire par
un recul des recettes. La grande question est
donc la suivante : comment pouvons-nous
garantir la rentabilité du service après-vente ?
Les interventions réglementaires sont également
complexes.
Avez-vous une idée ?
C’est actuellement difficile à dire. De nouvelles
possibilités de facturation et de nouveaux
services pour nos clients vont être nécessaires.
Nous devons en outre apprendre à
présenter et facturer clairement les prestations
fournies. Nous nous penchons sérieusement
sur l’électromobilité et développons
une infrastructure adaptée. À l’avenir, il nous
faudra pouvoir conseiller les clients de manière
globale. Nous devenons ainsi un prestataire
de mobilité et un interlocuteur pour
tous les sujets en lien avec la mobilité. Le garage
Ausee s’efforce d’envisager cette évolution
comme une opportunité et de ne pas résister
au changement, car il est inéluctable.
100 ans représentent une longue période,
surtout dans une branche dynamique.
Qu’est-ce qui a changé au fil du temps
depuis la création du garage ?
Beaucoup de choses ont changé, et pas forcément
dans le bon sens. La liberté d’entreprendre,
par exemple, a été beaucoup freinée
par les constructeurs. Aujourd’hui, on
nous impose le nombre de mécaniciens ou de
conseillers de vente à mobiliser et l’on exige
la consultation de nos données financières.
Beaucoup de choses ont également été déléguées
au commerce, par exemple les entrepôts
ou la gestion des réclamations, et les
marges ont été réduites dans tous les domaines.
À cela s’ajoute une plus forte sensibilité
des clients aux prix et une fidélité en
berne, tant de la part des clients que des
constructeurs. Tout cela freine l’esprit d’innovation
et d’initiative des garagistes. Nous
avons tant de choses à penser que nous
n’avons plus le temps de développer nos
propres idées.
Pensez-vous que tout était plus simple
autrefois ?
Oui, j’en suis convaincu. Les choses étaient
beaucoup moins complexes. Le plus grand
défi réside aujourd’hui dans la satisfaction des
attentes toujours plus élevées des constructeurs,
en dépit de marges de plus en plus
faibles.
Et vous avez malgré tout décidé de vous
lancer dans le secteur des garages. Pour
quelle raison ?
Cela a toujours été une évidence pour moi. Je
suis fasciné par l’industrie, et plus particulièrement
par tout ce qui a trait à l’automobile.
JOURNÉE DES GARAGISTES
SUISSES 2021.
Le garagiste : Entrepreneur.
Prestataire de service.
Indépendant.
Cette fascination est restée intacte. La polyvalence
du métier est incroyable : nous avons
la composante technique, la vente, et les relations
humaines. D’autres branches sont
concernées par cette régulation excessive et
rencontrent leurs propres difficultés. Mais il
est passionnant de voir comment on peut tirer
le meilleur partir des circonstances données.
Je n’ai jamais regretté cette décision.
Vous participerez à la Journée des garagistes
suisses et aborderez également les
défis que vous rencontrez. Qu’attendez-vous
le plus de cet événement ?
J’espère surtout que cette journée aura bien
lieu. Lors de ces événements, j’apprécie de retrouver
de vieilles connaissances et d’échanger
avec des homologues. Nous sommes une
branche collégiale. Nous entretenons tout
particulièrement au sein de la marque des
relations loyales, car au fond, nous sommes
tous confrontés aux mêmes problèmes. <
Plus d’informations sur :
ausee.ch