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RECENZII / RECENSIONI
voulons pas? d’où vient cette incitation au péché? de l’intérieur ou de l’extérieur?
si c’est de l’intérieur, qui a mis en nous ce ‘mauvais penchant’? si
c’est de l’extérieur, alors qui est l’instigateur? Dieu ou le diable? comment
Dieu pourrait-il inciter au mal? ou comment le diable pourrait-il agir contre
la volonté de Dieu? où en est la responsabilité humaine? quel rôle notre
libre arbitre peut-il jouer? à quoi servent les tentations? est-ce qu’elles ne
sont que des machinations diaboliques contre les êtres humains, ou bien
ont-elles une certaine utilité? (…) est-ce qu’au fond les tentations ne sont
que des épreuves? Mais pourquoi faut-il nous éprouver? (p. IX-X).
Il va de soi que la «théologie de la tentation», élaborée par les auteurs
chrétiens durant les premiers siècles, s’enracine dans la Bible. Mais
pas seulement. Les écrits intertestamentaires représentent également une
source d’idées importante. L’intention de l’auteur est de montrer – à travers
les textes – à la fois les racines et le processus d’élaboration de cette théologie.
Sa perspective est donc éminemment historique. Elle met en évidence la
relation incontournable qu’entretient la doctrine avec le contexte socio-historique
qui l’a vu naître.
Partant de l’Ancien Testament M. Pesthy-Simon, dans son étude introductive
bien structurée, analyse les textes choisis (l’anthologie les reproduit
dans les langues originales et donne leur traduction française) en fonction
de la définition qu’elle donne de la tentation. Celle-ci «signifie – écrit-elle –
un acte où il y a un tentateur et quelqu’un qui est tenté: le tentateur essaye
d’induire l’autre au mal et celui-ci a la possibilité d’y résister ou d’y succomber»
(p. X). Dans cette perspective même le ‘mal’ vient de Dieu; c’est lui qui
essaye, teste, examine – en un mot: éprouve – l’homme et/ou le peuple.
Mais cela n’est nullement une ‘incitation au mal’. Il s’agit plutôt d’une ‘vérification’
de la justesse et/ou de la fidélité de l’éprouvée. Puis, à l’époque
post-exilique, intervienne un changement important: un être surnaturel (le
diabolos selon la LXX) apparaît; il sera responsable de tous les maux. Mais
ce sont surtout les écrits intertestamentaires (Le Livre des Jubilés, Testament
de Ruben, Testament de Juda, Règle de la communauté, Pièges de la
femme, Vie d’Adam et d’Ève) qui développent cette idée: Satan devient vraiment
l’Adversaire. C’est aussi le moment quand une nouvelle conception
théologico-anthropologique fera de la femme la responsable de la chute
d’Adam et pratiquement la source de tous les maux qui ont frappé l’humanité.
Elle sera associée à la tentation, représentant désormais un danger
pour l’homme (surtout religieux).
Dans le Nouveau Testament Satan est déjà «le tentateur par excellence»
(p. XXV). En même temps émerge aussi l’idée d’une opposition entre
la chair et l’âme (l’esprit). Toutefois «les deux premiers siècles ne connaissent
aucune systématisation» (p. XXIX). Seulement quelques motifs sont
présents dans des écrits et chez des auteurs de cette période (Actes de l’apôtre
Pierre et de Simon, Actes d’André grecs, Les Odes de Salomon, L’apo-
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