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valeur égale par un esprit qui est le même pour tous et qui est l'esprit
du sport.
Je vais plus loin: Le Sport peut et doit devenir la vraie patrie de
tous les hommes, de quelque naissance et quelque couleur que soit leur
peau. Oui, le Sport peut et doit devenir une patrie spirituelle pour tous
les hommes d'une même volonté, d'une même bonne volonté. Ce sera
alors le peuple, le vrai peuple des hommes, car l'on fait un peuple de
même manière que l'on fait un corps.
Vous connaissez certainement la devise qui, en France, depuis la
Révolution de 1789 est placée au fronton de tous nos monuments publics.
Elle est fort belle, mais, malgré bien des efforts, elle n'est malheureusement
encore, le plus souvent, qu'une devise:
Liberté - Egalité - Fraternité.
Je ne connais de vraie liberté que de faire de soi-même ce que l'on
veut.
Je ne connais de véritable égalité que dans la différence que marque
l'épreuve.
Je ne connais de vraie fraternité que dans l'esprit du Sport.
Oui, quelle élévation et quelle humanité dans cet esprit. Pour
ceux qui le possèdent, tout parait simple, tout simple. Ils détiennent
une vérité indiscutable et qu'on ne saurait mettre en doute. Je le disais
tout à l'heure: plus de différences en ce qui concerne la couleur de
la peau, la taille des individus. Plus de religion particulière. Chacun
peut demeurer ce qu'il est, conserver ses croyances propres, une seule
foi unifie tout qui sait admettre toutes les autres. Plus de murailles
entre les hommes. Plus de barrières infranchissables. Les trompettes
de Jéricho, a-t-on raconté, faisaient tomber les murailles. Les sportifs,
eux, franchissent celles-ci sans tambours ni trompettes par le seul miracle
tout simple, permanent et naturel, de leur sportivité. Et, comme
je parlais tout à l'heure des Républiques, il me semble que si seuls les
sportifs avaient le droit de vote, ou si mieux tous les votants étaient
des sportifs les affaires des Républiques iraient plus justement. Rêvons
donc d'un monde où règne cette égalité là: l'égalité sportive.
Quant à la fraternité, il n'en est de meilleure et de mieux établie
que sur le stade et par cet esprit. Je ne reviendrai pas, à ce sujet, sur ce
que j'ai dit, cela éclate et monte vers le ciel comme les fusées d'un feu
d'artifices, mais d'un bouquet d'étincelles qui ne s'éteindrait jamais.
Voila maintemant quelques vérités qui s'appuient sur la culture
du corps, de ce corps qui nous est donné en naissant et dont nous devons
faire bon usage.
Ton corps: c'est la vie: Pense à lui. Pense à toi.
Si tu es malade ou chétif par ta faute, le monde s'en trouve un peu
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