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et chez nous, en France, alors qu'il y a peu d'années encore on parlait
d'Instruction publique et qu'il existait même un ministère décoré de
ce titre, nous avons vu celui-ci se transformer en «Education Nationale».
C'est le sport, chez nous, qui a transformé l'un en l'autre. Et je crois
que des transformations nouvelles vont se faire avec le temps et que de
même manière disparaîtra le Ministère de la Santé publique au profit
d'un seul, qui existe déjà mais qui n'englobe pas le premier, et qui est
celui de «La jeuneusse et des sports».
Le latin, par exemple, est toujours «juge d'instruction». Le sport
lui, est juge d'éducation.
Un individu peut n'être qu'un cerveau. Dans ce cas il est un monstre
qui ne sait pas se servir du reste de son corps ni même lui commander
alors que, s'il tente de le faire, celui-ci ne lui obéit pas. Et à ce cerveau
il manque des circonvolutions alors que d'autres s'y sont développées
de façon anarchique. Ce déséquilibre mène tout droit à un cancer qui,
malheureusement, ne tue pas toujours l'individu, tout au moins celui
qui s'est appris à vivre avec sa maladie.
Grosse tête: petit corps.
Non: corps équilibré à tête équilibrée: un homme, non pas comme
trop d'hommes, mais comme tous devraient être pour être des hommes.
Dans ma jeunesse on disait avec mépris: «C'est un imbécile, il a eu
le premier prix de gymnastique», tandis qu'on admirait, les yeux fermés,
l'élève vainqueuer au Concour Général (celui des forts en thème,
en sciences ou en littérature). Mais trop souvent, par la suite, ce vainqueur-là
procréait des enfants - dictionnaires, incapables, du reste,
et pour cause, de ce feuilleter eux-mêmes.
Mais par quoi commencer?
Le jeu de l'esprit dans un corps entraîné à jouer devient une satisfaction
complète qui les contient toutes.
Jouer d'abord. Ce qui mène naturellement à la pratique des sports.
Et celle-ci, automatiquement, à la culture physique. Inverser la proposition
est détruire l'édifice et faire les hommes marcher sur les mains.
La culture physique imposée à l'enfant (et ses mouvements alors
sans signification pour lui) prend pour celui-ci la forme la plus parfaite
de l'ennui et de l'inutilité. Commencer par elle, c'est commencer par
la fin. D'instinct - et celui-ci est dans doute l'instinct de conservation -
l'enfant veut jouer: faites-le jouer.
Jouer est déjà, un sport. Le jeu combine tous les mouvements du
sport et, déjà, possède en puissance son esprit.
Dis mois comment tu joues: Je te dirai qui tu es.
Pour être apte à pratiquer le sport, l'enfant devra cultiver son
corps. Ce sera bientôt pour lui une nécessité. Et pour cela il fera, cette
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