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Ces décorations, comme beaucoup d'autres moyens, paraissent
aux Pouvoirs Publics une des grandes possibilités de recompenser
les hommes. Ce n'est pas une cravate au cou qui nourrira un champion
ou un dirigeant* l'honneur n'est pas là, dans une telle récompense. Il
est dans la dignité assurée, et pour cela dans l'existence assurée. Il est
dans le certitude d'un avenir, dans celle, la période du champion passée
- et on sait combien les choses vont vite dans ce domaine, - que peut
avoir celui-ci d'être un homme comme tous les autres, avec seulement
le souvenir de sa gloire en plus.
Certes, pour le moment, les Pouvoirs Publics donnent ce qu'ils ont
C'est ainsi que notre Institut National de Sports «recueille» - et c'est
justement ce mot qui me fait horreur car on l'emploie aussi bien pour
les chiens perdus - certains champions pour en faire des éducateurs. La
plupart du temps c'est là seulement une aumône. En effet, on peut
avoir été un bel athlète et être un piètre éducateur. Tout le monde
n'est pas pédagogue ce qui est, le plus souvent, beaucoup plus un sacerdoce
qu'une profession. On n'improvise pas des éducateurs et, de plus,
il faut que ceux-ci soint jeunes, prêchent d'exemple, fassent avant
leurs élèves ce qu'ils veulent voir faire à ceux-ci. Les méthodes, du reste,
évoluent rapidement, et les techniques. Souvent un vieux champion
n'est plus qu'un souvenir, un drapeau qu'il faudrait seulement placer
non au magasin des accesoires mais tout au moins comme on fait pour
ceux des armées, dans ces chapelles qui sont faites pour qu'on sy' receuille
et que l'on n'oublie pas ce qui a été un moment de grandeur.
Mais si les chefs, les dirigeants, les Pouvoirs Publics ont leurs devoirs,
le champion doit aussi être conscient des siens. Il doit avoir à coeur
d'être, sur le stade, l'exemple. Il doit avoir conscience de sa dignité et
sauvegarder celle-ci, également dans sa vie. Il doit tenir, avant toute
chose, à sa réputation sportive. Plus il est en vue plus il doit songer à
ce qu'il représente. Mais à quoi bon reppeler ces principes me demanderez
vous. Le ferions nous si les choses étaient autres, je vous le demande?
Et pourquoi posons nous tant de questions si ces n'est que, dans ce cadre
admirable d'Olympie où, toujours, le meilleur était le vainqueur,
elles s'imposent à nous surtout à l'heure où le renouveau des Jeux Olympiques
appelle pour elles des solutions non pas à l'échelle d'un seul pays
comme celui qui est le mien, mais bien à l'échelle mondiale.
C'est parcequ'il y a des abcès à crever et des plaies à assainir que
nous soulevons tous ces problèmes, on pourrait dire «ce» problème de
base, essentiel. Il y a une nécessité urgente - et je veux même employer
le grand mot de devoir - oui: un devoir pour toutes les autorités sportives,
où qu'elles se trouvent et surtout dans les instances les plus hautes
(que ce soient les Fédérations Nationales, internationales surtout, est
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