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Groundwater Pollution in Africans Biggest towns: Case of the Town of
Abidjan (Côte D’ivoire) 303
Keywords: Abidjan, physico-chemical analyse, aquifer, groundwater, pollution and Côte
d’Ivoire
Introduction
Les grandes villes des pays en voie de développement connaissent généralement une croissance
démographique et une industrialisation galopante qui engendrent des problèmes multiples et
complexes. L’insuffisance de drainage des eaux pluviales, de collecte des déchets, de valorisation des
ordures ménagères et l’absence d’infrastructures d’assainissement contribuent fortement à dégrader la
qualité des eaux souterraines de ces grandes villes (Savané et al., 2003). La ville d’Abidjan n’est pas en
marge de ces problèmes. Située au Sud de la Côte d’Ivoire entre les latitudes 5°00' et 5°30' N et les
longitudes 3°50' et 4°10' W, Abidjan s'étend sur une superficie de 57 735 hectares dont 8 981 hectares
de lagune soit 16% de la superficie. La ville d’Abidjan représente la capitale économique de la Côte
d’Ivoire et est composée de dix communes (figure 1). Avec une population de 50 000 habitants avant
l’indépendance, Abidjan compte aujourd’hui une population estimée à environ 3 millions d’habitants
soit le cinquième de la population du pays. Cette ville cosmopolite est une zone portuaire qui
rassemble les principales activités industrielles et services du pays. Les eaux souterraines constituent la
principale source des systèmes d’approvisionnement en eau de la ville. La région est sous l’influence
d’un climat de type équatorial marqué par quatre saisons. A la station d’Abidjan-Aéroport la moyenne
interannuelle de la pluviométrie observée sur 64 ans (1937-2000) est de 1920 mm (Soro et al., 2006) et
une température moyenne de 25°C. L’approvisionnement en eau potable de la ville est assuré par la
nappe du Continental Terminal. La société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire (SODECI) exploite
cette nappe (nappe d’Abidjan) à partir d’un ensemble de forages situés dans le Nord, l’Est et Ouest de
la ville. Au Sud de la ville la nappe phréatique est captée par de nombreux ménages à partir de puits
traditionnels privés servant aux usages domestiques de la population. Les différents quartiers de la ville
d’Abidjan ne disposent pas tous de dispositifs adéquats d’évacuation des eaux usées. Le système
d’assainissement de la ville présente beaucoup de lacunes, le taux de raccordement des ménages au
réseau d’assainissement est faible (29%). A cela s’ajoute le dysfonctionnement et la dégradation de la
quasi totalité des ouvrages d’assainissement de la ville entraînant le rejet des eaux usées hors des
systèmes d’égout. Ces rejets sont estimés à 60% de la production des eaux usées domestiques
(NEDECO, 1981). Par ailleurs seulement 55% de la production des ordures ménagères de la ville sont
évacués chaque année (BNETD, 2002). Les déchets non collectés (45%) se retrouvent directement
dans la nature entraînant un risque certain de pollution de la qualité des eaux souterraines de la ville.
De nombreux foyers de pollution sont annoncés un peu partout dans la ville sur les forages
d’exploitation de la SODECI. C’est suite à ce constat que le présent travail a été entrepris pour étudier
l’importance et les mécanismes de la contamination de la nappe phréatique captée par les puits au
niveau de la ville d’Abidjan.
Cadre géologique et hydrogéologie
Le cadre géologique de la région d’Abidjan se confond à celui du bassin sédimentaire côtier ivoirien. Il
s’étend sur 400 km de long et 40 km de large (Aghui et Biémi, 1984). Au Nord les terrains géologiques
sont constitués des sédiments du Tertiaire représentés par les sables, les argiles, les grès ferrugineux.
Vers les bordures lagunaires l’on rencontre les vases et les sables lessivés. Au Sud, ce sont les
sédiments du Quaternaire constitués de sables des cordons marins, de sables, d’argiles et de grès
ferrugineux avec des vases et des sables lessivés (figure 2). Sur ce bassin, on dénombre trois
principaux aquifères:
• l’aquifère du Quaternaire, il contient la nappe la plus vulnérable de la ville d'Abidjan. Cette
nappe est très proche de la surface du sol et a une épaisseur de 1 à 20 m;