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306 Ahoussi Kouassi Ernest, Soro Nagnin, Soro Gbombélé, Lasm Théophile,Oga Marie Solange and Zade Sompohi Pacôme coefficients de corrélation linéaires entre les variables centrées réduites (Mudry et al., 1986). Cette analyse statistique va permettre de mettre en évidence les ressemblances et la position graphique que présenteraient deux ou plusieurs variables chimiques au cours de leur évolution. L’ACP comporte 30 descripteurs et 18 variables. Elle a été réalisée à l’aide du logiciel STATISTICA 6.0. La combinaison de toutes ces méthodes dans cette étude apporte des connaissances sur l’évolution qualitative des eaux, ainsi qu’une compréhension du mode d’enrichissement minéralogique des eaux souterraines de la ville d’Abidjan. Résultats et discussion I. Hydrochimie et Qualité des eaux Les eaux des puits de la ville d’Abidjan présentent des valeurs de température qui varient entre 26,6°C et 29,8°C avec une moyenne de 27,9°C. Cette température est en moyenne basse par rapport à celle des eaux souterraines de Dabou (28,2°C) (Tapsoba, 1995) et sensiblement identique à celle mesurée dans le bassin de la Marahoué (27,2°C). Elle correspond aux variations saisonnières des températures atmosphériques ambiantes. Cela indique l’ouverture du système aquifère, donc de sa vulnérabilité visà-vis de la pollution (Tandia et al., 1999). Le pH indique que les eaux des puits sont acides avec une valeur moyenne de 6. Ces valeurs de pH sont compatibles avec le milieu silicaté qui constitue l’aquifère. Les eaux acides se rencontrent dans plusieurs régions de la Côte d’ Ivoire. Des observations similaires ont été faites dans les eaux du Continental Terminal de Niamey au Niger (Leduc et al., 1997). L’acidité des eaux souterraines en zone tropicale humide est principalement liée à la production de CO2 dans les premières couches du sol (Tapsoba, 1995). Les valeurs de conductivité électrique des eaux de la nappe phréatique varient de 155 à 2350 µS/cm pour une moyenne de 483,3 µS/cm. Ces valeurs indiquent que les eaux sont fortement minéralisées. Les valeurs du potentiel d’oxydo-réduction sont positives, ce qui indique que les eaux de la nappe sont bien oxygénées. Les résultats statistiques des analyses chimiques sont présentés dans le tableau 1. La projection des résultats chimiques dans le diagramme de Piper montre que les eaux de la nappe phréatique se classent en deux faciès hydrochimiques: les eaux chlorurées sodiques les plus importants (76,2%) et les eaux bicarbonatées sodiques (23,8%) (figure 3). Une eau de boisson doit répondre aux normes de potabilité de l’OMS pour mieux se prêter aux utilisations domestiques. Pour répondre à ces conditions cette eau doit respecter certaines normes de critères physiques, chimiques, organoleptiques et bactériologiques. La comparaison des éléments physiques et chimiques des eaux aux normes usuelles de l’OMS 1986 montre que les paramètres Na + , K + ; Ca 2+ , NO3 - , NO2 - ; NH4 + , Pb 2+ et la conductivité électrique (CE) présentent des teneurs supérieures aux normes admissibles pour une eau de boisson. Les valeurs élevées en éléments chimiques montrent que les eaux de puits ne sont pas acceptables pour la consommation car elles sont polluées. La répartition spatiale des teneurs en nitrates montre que 70% des puits qui captent la nappe phréatique sont touchés par une pollution nitratée (figure 4). Cette pollution est due à une source de contamination beaucoup plus importantes que les teneurs de nitrates des pluies de la région d’Abidjan qui rechargent la nappe et qui sont en moyenne de l’ordre de 2,5 mg/L (Oga, 1998). La carte de la répartition du plomb montre également que 96,7% des puits étudiés présentent des teneurs en plomb au-dessus de la norme OMS (0,1 mg/l) (figure 5). La carte de la qualité des eaux de puits de la ville d’Abidjan indique que la quasi totalité des eaux de puits sont polluées (figure 6).
Groundwater Pollution in Africans Biggest towns: Case <strong>of</strong> the Town <strong>of</strong> Abidjan (Côte D’ivoire) 307 Table 1: Caractéristiques moyennes (mg/L) des eaux de la nappe phréatique de la ville d’Abidjan Paramètres Moyenne Min Max Ecart-type T°(C) 27,86 26,60 29,80 0,83 pH 6,02 3,86 7,70 1,02 Cond(µS/cm) 720,66 155,00 2350 483,33 HCO3 - 197,27 8,00 688 173,20 Cl - 133,18 4,16 568 125,21 Fe 2+ 1,21 0,008 20,01 3,79 Mn 2+ 0,11 0,008 0,40 0,08 NO3 - 52,17 0,05 196,20 55,02 NO2 - 0,70 0,006 2,80 0,80 NH4 + 3,65 0,007 32,20 6,63 SO4 2- 51,27 1,50 195,00 48,02 PO4 3- 0,54 0,01 6,30 1,18 Na + 59,33 1,90 243,80 55,41 K + 23,20 0,60 87,75 19,99 Ca 2+ 41,14 0,70 175,50 39,71 Mg 2+ 3,05 0,07 18,82 3,56 THT 44,19 1,42 185,25 41,72 Cu 2+ 0,04 0,01 0,14 0,03 Pb 2+ 0,82 0,02 2,80 0,61 Zn 2+ 0,04 0,01 0,14 0,03 MT 658,86 96,00 1555,70 378,70 II. Origine et mécanisme de minéralisation des eaux souterraines Les valeurs propres issues de l’analyse en composantes principales permettent d’apprécier la variance exprimée par chaque facteur et de montrer l’importance du caractère représenté par l’axe factoriel par rapport aux autres. Les trois premiers facteurs (F1, F2 et F3) expriment les pourcentages d’informations les plus importants (87,2%) donc peuvent nous renseigner sur les interactions hydrochimiques dans l’aquifère. II.1. Apport du plan factoriel F1-F2 Les facteurs F1(51,7%) et F2(23,3%) expliquent à eux seuls 75% de la variance. Dans l’espace des variables (figure 7a); le facteur F1, le plus important est défini par la majorité des variables dont le Cl - , le HCO3 - , le Fe 2+ et le Mn 2+ ainsi que la minéralisation totale (MT), le Cu 2+ , le Zn 2+ et le Pb 2+ . Le regroupement de ces variables dans la majeure partie du cercle de communauté suivant l’axe F1 indique que ce facteur explique les mécanismes prépondérants d’acquisition de la minéralisation des eaux de la nappe phréatique de la ville d’Abidjan. La bonne corrélation qui existe entre les différentes variables qui définissent le facteur F1 traduit une origine commune de ces ions.
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